Folie.

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On allait mourir.
Il était fou.
Complément fou.
Joan se tenait la tête tout en riant comme un malade.
Flynn, plus pâle que jamais demanda d'une voix faible:

-"Pourquoi?".

Oui, pourquoi?
Il n'y avait pas d'autre question.
Juste savoir pourquoi nous faire souffrir semblait nécessaire pour lui.
Je guettai du regard la réaction de l'homme qui malgré nous avait toujours tenu les ficelles.
Il ria encore une fois et je pu apercevoir son visage, à peine marqué par les années.

-"Pourquoi??? Car vous...vous...vous vous fichez des moments passés, de toute cette douleur mais moi je m'en souviens!!!!!!!"hurla-t-il.

Ses parents étaient des alcooliques violents sous drogue en permanence.
Il était possible qu'ils aient forcés leur fils à ingurgité des cachets, devenant lui même dépendant, la drogue le poussant dans des délires psychotiques puissants....

Voilà ce que soutenaient les articles, ce qui lui a permit d'abréger sa peine.
Ils soutenaient également que le jeune homme après une cure de désintoxication n'avait plus touché à la maudite poudre.

Ils disaient aussi que les enfants s'en étaient sortis....
Car si je savais que ces blessures étaient toujours gravés dans les autres victimes et moi je n'avais jamais pensé qu'il en était de même pour Joan.

Nous étions les acteurs qui à force de tout nier et tout masquer se retrouvaient désormais entre les mains du meilleur des comédiens.
Joan était drogué.
C'était un malade.
Cela se voyait si l'on savait faire attention aux petits détails, le flou de ses iris, ses tics nerveux, sa posture crispée....

-" T'es un dégénéré mec, un malade mental!!!"l'injurira Try.

Ce qui lui valu une gifle monumentale.

-"Ta gueule, petit con!! Tu es un démon..... délira l'homme, un démon venu sur Terre pour me détruire!!".

Il délirait complètement!!!!!
Quand je pense qu'ils avaient plus d'une dizaine de théorie sur pourquoi il nous en voulait...
Car il était fou et sous drogue.
Malgré lui, une victime comme nous..
Mais lui ne cherchait pas à guérir.
Peut être qu'il ne le pouvait plus?
Le blond lui nous regardait impassible de son regard de fauve.

-"Inutile de le supplier...".
Je regardai étonnée, Mr Glyth qui venait de me chuchoter ces mots.
Gillian qui était braqué et les nerfs à fleur de peau lui demanda agacée:

-"Ah...Et c'est qui encore cette tapette qui se planque??? Un de tes chiens Joan?".

L'homme est un rire mauvais:

-"C'est cela Gillian...un de mes chiens.C'est fou ce que les humains deviennent dociles quand ils ont besoin d'argent...".

Aïe....
Une nouvelle fissure dans mon coeur.
Il n'allait plus pouvoir tenir très longtemps.
Certes, je n'étais pas là fille la plus intelligente au monde, j'étais naïve et même quelques fois totalement débile mais pas besoin d'être un génie que j'étais une marchandise.
Un pauvre truc que Keyoi avait échangé contre du fric.
Le principal concerné respirait bizarrement, comme si il avait du mal à respirer et me supplia:

-"Maggie... Écoute-moi!! Ce n'est pas....enfin...je n'ai jamais voulu que...".

-"Ta gueule Médor".

La phrase froide et tranchante de notre psychopathe de baby-sitter nous fit taire.
Je vis que dans son regard, le moment n'était plus à la discussion.......
Mais à l'action.

-"C'est fini de jouer. Vous ne viendrez plus me hanter, cracha Glyth, adieu les mômes".

Et il pointa don arme sur la pauvre Martha qui sanglotait toujours.
Ses boucles blondes l'empêchant de voir ce qui se passait juste sous ses yeux.

Adieu les mômes.
Il charge l'arme.
Adieu les mômes.
Il vise.
Adieu les mômes.
Son doigt se referme sur la gâchette.
Adieu les mômes.
Gillian et moi hurlons.
Adieu les mômes.
Flynn pâlit.
Adieu les mômes.
Try essaie de se détacher.
Adieu les mômes.
Keyoi ne bouge pas et me regarde fixement.
Adieu les mômes.
Le coup barre.
Adieu les mômes.
Un cri.
Adieu les mômes.
Du sang sur son ventre.

Adieu...
Martha...la gentille Martha, la douce Martha.
Celle qui croyait en vous, vous consolait.
La si gentille Martha qui s'occupait de ses parents convalescents et de son petit frère.
Mais... réalisai-je, où irait-il puisque sa soeur était morte????
Et elle?? Elle ne pouvait pas mourir...Pas elle qui rêvait de devenir infirmière pour s'occuper des gens souffrants.
Elle avait tellement de moments à vivre, rire, dansez, tellement de choses qu'elle ne ferra jamais....
Ma gorge se noua...
Adieu Martha....
Un jour, on te vengera....
On allait tous y passer.
Déjà il changea de cible, le pistolet captant la pauvre lumière du jour, s'arrêtant devant moi.
Tout se passa alors comme au ralentit.
L'homme murmurant comme un mantra "crève, crève, crèvez sales démons...".
Le sifflement de la balle qui pourfant l'air, élément qui manquait à mes poumons.
Encore des cris.
Un cadavre à mes côtés.
Une forme s'interposant entre moi et la balle.
Du sang m'éclaboussant.
Mais pas le mien.
Mon sauveur tomba à terre, à cause des larmes qui me brouilaient la vue, je ne pouvais voir qui m'avait sauvé mais merde.
J'étai vivante.

Cependant avant que le corps ne s'immobilise pour l'éternité, je crus l'entendre gémir:

-"Je t'aimai vraiment.....je suis désolé".

Joan, l'arme à la main semblait en plein blocage.
Il n'avait apparemment pas prévu ça.
Il se passait la main dans les cheveux et se répétait:

-"Mais...Pourquoi es-ce-qu'elle c'est pas morte???? Hein pourquoi??? Je dois tuer les démons.....Que dois-je....oh ma tête....Vos gueules vous!!"hurla-t-il.

Le problème?
Aucun d'entre nous ne parlait.
Il régnait un silence de mort et c'était le cas de le dire sans mauvais jeu de mot.

Je regardai plus attentivement la forme inanimée devant moi.
Et je reconnus immédiatement la personne malgré son visage ensanglanté.

-"Vous êtes en état d'attestation, veuillez lâcher votre arme et relâcher les otages!!!"gueula un homme derrière la porte du hangar par dessus le bruit de sirènes.

Et là, des tas de policiers et d'hommes et femmes en blouses blanches entrèrent accompagnés de mon brun préfèré, d'Enzo, Freddy et Dothy.
Et d'autres personnes....
Il y avait tellement de personnes....

-"DÉGAGER TOUS!!! DOIS-JE LES TUER AUSSI?? Oui, je vais tous vous buter!!!!"ricana le pauvre homme en tirant.

-"FRÉDÉRICK!!!!!"hurla Enzo.

Et il tomba à genoux à côté du corps qui se vidait lentement de son sang de son petit ami.
Mon ange plus blanc que jamais gardait la bouche ouverte, le regard fixe, ne bougeant plus.
Enzo le prit dans ses bras, se recouvrant de sang .

-"Fred....Merde...ne pars pas, je t'en supplie..... MERDE MEC T'AS PAS LE DROIT DE PARTIR!!!".

Tu n'as pas le droit de partir....
Il ne pouvait pas nous abandonner.
Voilà ce que je crierai si je pouvais...
Mais je ne pouvai plus émettre le moindre son, paralysée sur les bancards des infirmiers.
Mark à mes côtés pleurait comme un bébé il ne me lâchait pas. Empêchant les docteurs de m'examiner, ne jettant pas un coup d'œil à son père qui se faisait arrêter.

Une femme vêtu d'une blouse blanche ordonna à notre ami de lâcher Freddy.
Mais Enzo ne pouvait se résoudre à le lâcher et s'accrochait au corps inanimé leur criant dans un délire désespéré de le sauver.

Je m'éloignai du lieu.
J'étai avec mes amis, regardant les policiers ne sachant que faire du corps de Martha.

Juste avant de monter dans l'ambulance, je jetai un dernier regard au garçon qui m'avait sauvé.

-"Merci Keyoi....je te pardonne..."chuchotai-je au cadavre de celui qui l'avait aimé et trahit.


Une (adorable) salope ( En Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant