Quatre individus, vêtus des habits impériaux, se tenaient devant elle. La Reine ne mis pas longtemps à identifier leurs émotions. Peur. Angoisse. Haine.

Elle les observait attentivement. Le visage de marbre. L'un des hommes portait, sur son épaule, un sac brun maculé de sang. La Reine se figea lorsqu'elle reconnut l'odeur sucrée, de caramel et de fleurs sauvages de sa fille. Elle serra les dents et son regard se durci. Sa colère montait.

- Reposer MA FILLE. Immédiatement ! grogna la Reine.

Ses pupilles émeraudes scintillaient et se mirent à s'éclaircir jusqu'à se changer en un blanc si pur qu'ils illuminaient le visage strict de la Souveraine.

- Je ne le redirais pas deux fois.

Les gardes s'échangèrent quelques brefs regards. Ils semblaient perdus. Terrifiés. Intimidés. Mais ils n'obéirent pas. Dégainant leurs armes et boucliers électrostatiques, ils se mirent en position d'attaque. Celui qui portait la fille de la Reine avait légèrement reculé pour se mettre en retrait. Le dernier ne portait aucune arme mais il observait la Souveraine attentivement.

- Tiens, tiens. Voyons qui voilà !

Un homme d'une trentaine d'année fit son apparition. Ses cheveux châtains étaient coupés ras sur son crâne et sa barbe naissante habillait son menton pointu. Sa voix rauque ne semblait pas inconnue à la Reine.

Lorsque celle-ci se retourna pour faire face à son ennemi, son visage se crispa.

- Toi ? dit-elle d'une voix calme.

La Reine inspecta l'homme de haut en bas puis remonta son regard vers celui marine de l'homme. Aucun d'eux ne disait mot. Ils se regardaient et semblaient se donner à un combat psychique et mental. Subitement l'individu s'avança vers elle.

- Notre belle Reine Jaëlya, s'exclama l'homme avec un regard malsain tout en continuant de s'avancer vers la Reine.

Les lèvres crispées, la Reine ne répondit pas mais son corps trahissait sa colère. Un liquide blanc brillant s'échappait de ses narines longeant le contour de sa bouche rosée.

Jaëlya continuait à soutenir le regard de son assaillant et s'avança vers lui.

- Où est mon Epoux ? demanda-t-elle en faisant bien attention à marquer une pause entre chaque mot.

- Le Roi est mort, ma chère.

La Reine Jaëlya grimaça et un grognement puissant s'échappa de sa gorge.

- Tout comme vos fils d'ailleurs, reprit-il avec un sourire radieux. C'était quoi leurs noms déjà ? L'homme se gratta la tête. Ah oui. Je me souviens. Illra...

La femme du Roi explosa. Du sol jaillit une racine brune-orangée. D'un geste de la main, la Reine ordonna à son invocation d'anéantir sa cible. La racine s'élança sur l'homme de manière habile en se divisant, en se multipliant de part et d'autre.

-  Sanctus ignis ! hurla un des gardes.

Les racines prirent feu et fondirent en cendre. La Reine leva les bras, cette fois sa peau entière changea de couleur. Ses cheveux châtain-clairs avaient laissé place à la couleur la plus claire possible et illuminaient la pièce. Lévitant au-dessus de sa tête, ses cheveux s'assemblaient sous la forme d'une tresse blanche et s'enfoncèrent dans le sol. Soudain, des racines immenses s'échappèrent de la terre emprisonnant les gardes. De la poussière s'échappait du plafond et la charpente du château commençait à trembler.

Comme pour s'abriter, l'homme leva les bras au-dessus de sa tête et ferma quelques instants les yeux. Ses lèvres bougeaient de manière étrange mais la Reine n'y fit pas attention. Son unique préoccupation était sa fille. Lorsqu'elle eut détecté l'emplacement où se trouvait le corps de la Princesse, la Reine créa une immense branche qui se divisa en de plus petites où d'immenses feuilles vertes avaient fait leurs apparitions. Attrapant sa fille délicatement, la Reine l'amena à elle et l'enlaça très fort dans ses bras. Une lumière blanche s'échappa de sa bouche et pénétra les narines et la gorge de la fillette.

Après lui avoir déposé un dernier baiser sur la joue, la reine se libéra de son étreinte et déposa sa fille au sein d'une fente d'un tronc qu'elle venait de créer. Ce dernier aspira le corps de la princesse et s'enfonça sous terre.

- Fölgen.

La Reine se leva.

- Tu vas me le payer, hurla la Reine dit-elle.

La Souveraine tendit sa main, paume vers l'homme qui était maintenant allongé, puis elle la ferma violemment. Une multitude de lianes surgirent et foncèrent droit sur lui. L'homme les repoussa d'un bras. Tout en se relevant, un rire rauque s'échappa de sa bouche.

- Malheureusement, cela ne marche pas avec moi, ma chère.

La Reine recommença de nouveau son attaque qui échoua une seconde fois.

- Jaëlya... dit l'homme en secouant la tête avec un regard de dégoût.

- Tu es un monstre.

Fölgen répondit avec un unique sourire. Détournant le regard de la Reine, il fit un signe aux gardes qui étaient enserrés par les liens. Arrachant les racines unes à unes, les gardes se jetèrent sur elle.

- Co...Comment ?

Maintenu par les gardes, la Reine tenta de se débattre et poussa de nombreux grognements. L'homme nommé Fölgen prit place face à elle et s'accroupit. Attrapant une mèche argent de la Reine de sa main, il la caressa entre ses doigts, le regard perdu dans le vide. Jaëlya tourna vivement la tête afin d'échapper à son emprise. Comprenant qu'elle ne se soumettait pas, Fölgen attrapa la Reine par ses cheveux, la soulevant du sol. Elle poussa un hurlement de douleur.

- Je vous l'ai dit. Je suis invincible. Et vous, comme tous les autres, aller périr de mes mains. Un à un.

Il pointa la lame de son épée et l'enfonça dans la chair de la Souveraine qui émit un cri de douleur.

- Tu me le payeras Fölgen. Tu m'entends ! Tu me le payeras ! J'en fais le serment.

Le regard blanc de la Reine venait de laisser place à son contraire. Le liquide blanc, qui habillait ses lèvres, continuait de suinté et coulé le long de son corps. Fölgen se releva et s'échappa dans l'ombre.

- Brûlez sa chair. Brûlez son cœur ! Elle ne doit pas ressusciter, hurla-t-il à ses gardes qui inclinèrent la tête sur son passage.

- Oui. Votre Altesse.



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Image : Jaëlya http://orig06.deviantart.net/9e05/f/2012/283/0/1/0148681bb3b86a8890ddb8d42c1729ed-d5he6k4.jpg

Hosmön - L'Eveil [SOUS CONTRAT D'EDITION]Där berättelser lever. Upptäck nu