CHAPITRE DEUX

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      Je me retournai, observant la cage d'escalier sombre, figée, cherchant au plus profond de mon être si une quelconque solution était envisageable. Comment pouvais-je abandonner un homme dans cet état ? Le laisser ici était une condamnation et j'en étais le bourreau. Je me rendais coupable d'un crime, je mettais un terme à son existence. Tout cela était-il juste ? Quel que soit mon acte, sa vie était désormais entre mes mains. Partir sans lui revenait à le tuer et ça jamais je ne pourrais le supporter. Pourtant, l'emmener était risqué. Je ne savais rien de cet homme si ce n'était son appellation « Valroth ». Autrement, j'ignorais tout de son être, son origine, sa famille, lui... tout simplement.

La partie rationnelle de mon cerveau n'avait aucune hésitation et me hurlait constamment de monter les dernières marches et de courir jusqu'à la liberté, sans jamais me retourner. Pourtant, une autre, plus sensible et sentimentale, ne pouvait ignorer les faits : un homme meurtri incapable de bouger n'atteindrait jamais la liberté sans aide. J'hésitais entre ces deux vérités, perdant un temps fou. Puis, une troisième vint perturber mes sens, faisant pencher la balance d'un côté : je ne pouvais pas l'abandonner. Je n'en avais pas le droit. Je n'étais le juge de rien. Pourquoi, comme moi, n'aurait-il pas droit à une seconde chance ?

Etait-il un tueur ? Pourquoi n'en serait-il pas un ? C'est vrai, un guerrier prospère en retirant la vie de ses ennemis. Bravoure, insoumission et héroïsme ne faisaient pas d'un guerrier un homme sans péché. Le sang recouvrirait toujours ses mains, quoi qu'il arrive.

Avait-il commis un crime grave pour être condamné à une torture impitoyable ? J'en doutais. Mon cœur n'y croyait pas. Une aura signifiant le respect planait vigoureusement autour de lui. Et j'avais la ferme impression que le laisser, signifiait la fin de quelque chose de très important.

Le temps n'avait pas de patience et je devais immédiatement trouver une solution.

Finalement, mon corps suivit mon cœur et entama la longue traînée de marches que je venais d'emprunter afin de retourner vers les cellules.

Arrivant face à la sienne, je ne pus m'empêcher de passer ma main sur mon nez. L'odeur était atroce. Quelle insalubrité. C'était déchirant.

Attrapant la poignée de la porte en fer forgé, je donnai un petit coup afin de la déverrouiller. Malheureusement, celle-ci était bloquée, ou plus exactement, « fermée à clé ». Je n'avais pas le choix. Je devais soit la forcer, soit trouver ces satanées clés. Le déverrouillage allait prendre du temps. Ma dextérité n'était pas au point pour ce type de technique et je n'étais même pas sûre de pouvoir y arriver. Pour ce qui était des clés, il était également possible qu'elles ne soient pas ici, si les gardes avaient pris la précaution de les prendre. Néanmoins, je ne pouvais pas m'aventurer dans une ouverture délicate. J'optai pour la seconde option.

Je me mis à faire les cent pas entre les cellules en fouillant chaque recoin. L'anxiété faisait de plus en plus rage en moi. Les clés étaient introuvables. Il ne restait donc que la salle des gardes à fouiller.

J'entrai avec précaution dans la pièce. Si quelqu'un dormait, il fallait impérativement que je le maîtrise avec rapidité et pour tout dire, ce n'était pas mon fort. La pièce était plus lumineuse que le couloir qui longeait les différentes cellules. Malgré la clarté, la pièce était vide de vie. Simplement une table, cinq chaises et un jeu de cartes en pagaille, sans oublier les choppes de bières à moitié vides éparpillées sur la table. Je me mis à chercher partout sans résultat concret. Cette fois, j'allais littéralement exploser.

Hosmön - L'Eveil [SOUS CONTRAT D'EDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant