Chapitre 24~

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15 : 53
On est vendredi. Ça sonne dans deux minutes.

Cinq jours. Cinq putain de jours que Livai ne m'a pas adressé la parole, qu'il ne m'a même pas regardé une seule fois.

Comme au début.

Comme quand on ne se connaissait pas.

Alors oui, cinq jours ça peut paraître ridiculement court. Mais quand une personne que t'aimes te lâche, te méprise, fait comme si elle ne te connaissait pas, pire, comme si tu n'existais pas, les journées sont souvent très longues. Surtout si tu ne dors pas de la nuit.

Ça sonne.

Je prends mon sac, oui j'avais déjà rangé mes affaires.

Ma mère est répartie en voyage il y quatre jours. Je suis de nouveau seul. Plus que jamais.

Je marche vite dans les couloirs pour rejoindre vite la cour de récréation et pour pouvoir vite m'installer sur mon banc.

Oui j'ai un banc, c'est le mien j'y vais tout le temps quand je déprime, j'ai même gravé mon nom au compas dessus.

J'arrive dans la cour et je mets la capuche de mon sweet gris sur la tête. Je me dirige vers mon banc et je vois que d'autres élèves y sont déjà installés. C'est MON BANC, PUTAIN !

Eren : Dégage.
Dis-je froidement à la rousse avec des couettes qui est assise sur mon banc.

?°1 : Pardon ?
Eren : Dégage. C'est ma place, tu dégages.

Un blond, surement son copain, se ramène.

?°2 : Oh ! Qu'est ce qu'il se passe ici.
?°1 : La traînée de Lili veut que je dégage du banc sur lequel j'étais assise en premier !

"La traînée de Lili" ? Elle l'a appelé Lili, ils se connaissent ? Si c'est le cas, Livai me déçoit encore plus.

?°2 : Oh, alors c'est toi ? Enchanté, je suis Farlan et elle, c'est Isabel.

La rousse coloré me sourit de manière malsaine.

Eren : Dégage.
Isabel : Farlaaan, L'énième traînée de Lili veut que je parte !
Dit-elle, ironiquement triste.

"Énième traînée", oh... Je vois.

Farlan : Et bien laisse lui sa place. Tu vois bien qu'il n'est pas en forme parce que Lili l'a laissé tomber, alors il essaie de se rattacher à quelque chose d'autre. Il veut croire qu'il y a encore quelque chose qui lui appartient dans ce monde, alors il se rattache à ce misérable banc dans cette misérable cour de récréation, dans ce misérable lycée.

Ne pas s'effondrer.

La rousse me ricane au nez et repart avec le blond.

Maintenant, m'asseoir là où était cette peste me répugne. "Peste" ? J'ai dis "peste" ? Pardon, je voulais dire "connasse", "salope", et toutes autres insultes décrivant les filles comme elle.

Je m'assois quand même. Je suis trop épuisé pour rester debout plus longtemps. Je n'ai pas dormi depuis cinq nuits. J'étais trop occupé à penser à Livai ou à m'ouvrir les veines pour pouvoir m'endormir.

Ne pas s'effondrer.

Je démêle mes écouteurs et les mets dans mes oreilles. J'enclenche ma playlist en mode aléatoire et je mets le son au maximum.

Je ferme les yeux, et je me cache sous ma capuche. Je veux disparaître.

Finalement je rouvre les yeux, mais je ne vois pas. Je fixe un point invisible sur le sol. J'aime ce point. Il est beau, c'est dommage que les gens heureux ne puissent le voir.

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