5-Porte de sortie

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5- Une porte de sortie

------------------------- Aissatou

Tout les jours, je pensais à mon retour en France, il n'y avait que ça qui me faisait tenir dans cette misère. Chaque jour passé mon mari s'éloignait encore plus de moi, Amadou a décidé de prendre une seconde épouse à peine 1 ans passé avec moi. Il n'était même pas à son premier mariage, il été déjà marié avant moi, il avait 2 enfants en charge, je n'ai pas demandé la cause de son premier divorce car lui ni sa vie ne m'intéressait. J'espérais simplement qu'il en fasse de même pour moi et qui profite de sa nouvelle femme que je plaignais déjà. Il passa moins de nuit avec moi c'était un soulagement pour moi.

Ça faisait déjà 2 ans que jetais coincée dans ce village, j'étais déjà sur mes 18 ans, je ne ressemblais plus à la fille venu ici il y a deux ans de cela. J'avais énormément maigris, j'étais négligée, je ne portais plus mes vêtements européenne que j'avais sur moi ça ne m'allait plus. Je me contentais d'un ensemble pagne, mes cheveux avaient beaucoup poussé avec plein de repousse laisser par mon défrisage. Je faisais des nattes collé comme unique coiffure. En vrai, j'étais devenue une vrai villageoise même mes copines de France ne m'auraient jamais reconnu. On ne me traitait plus de toubab, je maîtrisais la langue et leur code, je me suis adaptée malgré moi à ce mode de vie c'était de toute façon ma seule chance de survit.

Un jour, on m'a appelé pour prendre un coup de fil, mon cœur allait lâcher quand j'ai su qui était à l'autre bout du fil. C'était ma tante Diaba au téléphone, je n'arrêtais pas de pleurer comme un bébé, elle même pleurait. Je l'ai supplié de m'aider, de venir me sortir d'ici. Elle m'expliqua sa grosse dispute avec mon père au sujet de mon départ et mon mariage ici. Mon père lui a donné comme raison que je devenais irrespectueuse parce que simplement je ne parlais plus à sa femme et que je sortais beaucoup alors que je sortais que très rarement après les cours. Toute ses fausses raisons m'on valu un enfermement au pays suivi d'un mariage forcé! Quel genre d'homme était mon père! Ma tante me raconta aussi sa dispute avec Tanti Fatou parce que c'était elle qui influença papa pour mon départ lui mettant plein de chose dans ma tête. Ma tante Diaba a été honnête avec moi au téléphone en me disant que pour l'instant elle ne pouvait rien faire pour moi, elle en avait pas les droits et mon mariage ici rendait les choses plus difficile. Elle me laissa son numéro que j'avais eu le malheur d'oublier dans le reste de mes affaires à Bamako pensant revenir du village. Elle me laissa également un numéro western union en m'indiquant bien la somme à récupérer. Elle m'avait envoyer 150€ (97500f). C'était une somme considérable dans ce village perdu, je pouvais m'acheter des petites affaires car en plus d'être violent mon mari était pince.

Cette discussion avec ma tante m'a fait trop de bien et changeât quelque part ma vie. Je suis partie Dado pour lui demander ou je pouvais récupérer mon argent, je ne connaissais pas très bien le système. Dado m'a dit qu'il fallait sortir un peu plus loin du village pour trouver un bureau d'échange, décidément il y avait rien dans ce village, j'espérais que mon mari me laisse sortir pour récupérer mon argent. Il me força à lui donner mes références disant qu'il allait lui même récupérer l'argent. Est ce que j'avais le choix même!

Il est revenu plus tard vers moi me donnant 15000f de l'argent que j'avais reçu! Je lui ai demandé mon reste, il me mentait en disant qu'il y avait que ça hors que ma tante m'a bien donné le montant exact. En plus d'être méchant, violent, il était aussi égoïste et voleur. Je ne lâcha rien ce jour et réclama mon argent avec hargne. Ce même jour, il m'a tabassé comme un animal sauvage, jusqu'à que j'étais presque inconsciente, je saignais. Les femmes de la concession m'ont apporté les premiers soins mais mon état s'aggrava.

Je me suis réveillée plus tard dans un hôpital à Kayes. J'avais des bandages, je ressentais encore des douleurs, je n'avais pas souvenir de ce qui c'est passé, je savais juste que mon mari m'avait frappé. Je resta plusieurs jour à l'hôpital apprenant que mon mari m'avait fait avorter par ses coups et provoqua une blessure interne qui m'a été presque fatal si je n'avais pas été opéré à tant, mieux pour moi que je me laisse mourir que revenir dans cette misérable vie.

Depuis ma sortie d'hôpital, j'ai rejoins le village, je n'ai pas trouvé mon mari la bas. J'ai reçu un coup de fil franc de mon père, je n'ai même pas prononcé un mot au téléphone je l'écoutais simplement. Il m'a dit que je rentrais à Bamako, que je devais préparer mon bagage.  Mon mari m'a répudié, sous la pression de mon père que j'ai appris plus tard mais ça ne changeait rien à tout le mal que j'avais subis toute ses blessures psychologique et physique endurer durant 2 ans.

Je rentra à Bamako, quittant tristement Dado et les quelques femme de la concession mais c'était sans me retourner, une bouffée d'air venait à moi, maintenant mon seul objectif était de rentrer en France!

Aissatou Où les histoires vivent. Découvrez maintenant