Chapitre 32

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    Cela faisait au moins trente minutes que Tristan était parti. J'étais encore assise sur le goudron qui avait finalement arrêté de chauffer ; le soleil était parti, tout comme lui. Ma vision était un peu floue à cause des larmes, mais je vis soudainement une main se poser sur mon épaule.

— Désolé, je ne voulais pas te faire peur ! s'exclama immédiatement une voix masculine.

Aaron.

    Il me regardait de haut en bas, avant de s'avancer doucement vers moi pour m'aider à me relever.

— Je ne vais pas te demander des réponses tout de suite, reprit-il. Viens juste avec moi pour qu'on soigne ta main. Elle est écorchée.

    J'observais ma main qui saignait légèrement. Je ne sais même pas comment je m'étais faite ceci, mais par automatisme, j'acquiesçais. Je ne voulais pas appeler Isa pour qu'elle me voit dans cet état. Quelques minutes plus tard, nous arrivions finalement devant sa voiture. Aaron vint m'ouvrir portière et je m'installai donc du côté passagé. Plus tard, je m'aperçus que Aaron était habillé tout en noir. Et je ne pouvais retenir ma curiosité.

— Tu es venu voir quelqu'un ?

Il me m'octroya un léger sourire, avant de répondre :

— Ma grand-mère. Cela fait trois ans qu'elle est décédée.

   Je lui disais mes condoléances et après cette réponse, nous arrivions au bout d'une grande ruelle. Et au bout de celle-ci, il y avait une grande maison en pierre.

— C'est chez moi. Ne t'inquiètes pas, je ne vais rien te faire. Juste te soigner ta main, ok ? reprit Aaron, sincère.

    Je ne disais rien et le suivais donc. Nous entrions chez lui et il m'amena de suite dans sa salle de bain. Il sortit rapidement après une trousse, puis commençait à me soigner.

— Tu as mal ? me demanda-t-il.

— Non ne t'en fais pas.

    Après m'avoir désinfecté, nous descendions dans la cuisine. Il me proposa un truc à manger et j'acceptais sans rechigner, mon estomac criant famine. Il me lança un gâteau que j'attrapais facilement, ce qui lui décrocha un nouveau sourire. Nous mangions ensuite nos encas, quand Aaron posa enfin la question fatidique :

— Hum... Au fait, pourquoi tu étais dans cet état là, tout à l'heure ?

   Voyant mon air, il enchaîna :

— Je ne le dirais à personne, promis.

    Je lâchais un petit soupir et décidais de tout lui raconter. Le jour où j'ai ramassé la gourmette jusqu'à aujourd'hui. À peine avais-je fini, qu'il tapait soudainement du poing sur la table.

— Mais quel abruti ! Il ne t'a même pas demandé d'explications ! s'exclama-t-il.

   C'est vrai que Tristan n'avait rien fait de cela. En voyant cette gourmette, la colère et la tristesse l'ont empêché de m'écouter. Il n'était pas lui-même. Je ne disais plus rien, terminais de manger, puis partais ensuite reprendre ma veste.

— Merci d'avoir été là pour moi. Je vais m'en aller maintenant, dis-je, ne voulant profiter plus.

    Je commençais donc à me diriger vers la porte, d'un pas assez rapide, quand il m'attrapa par le bras.

– Écoute Laylou... Pour la dernière fois, où je t'ai forcé en soirée, puis au bar à me suivre. Je suis vraiment désolé... Je ne voulais pas te faire peur, vraiment...

— C'est bon Aaron. J'ai compris. Je te pardonne, répondis-je, en me dégageant de sa poigne.

    Il ne répliquait plus rien, et c'est donc tout ainsi m que nous nous quittions. Je rejoignais un arrêt de bus, le coeur lourd et mes pensées nouées.

Little Bad Boy Où les histoires vivent. Découvrez maintenant