ISABELLE Tome 2

26.

"- ... Je suis tombé amoureuse de toi"

Le silence était tombé dans la chambre. Le soleil commençait à décliner, tout comme le reste d'amour propre qu'Isabelle gardait encore en elle. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle avait pu dire ses mots là. Et surtout à cet homme là! Allait-il s'en servir pour se moquer d'elle? Elle ne le supporterai pas. La chambre semblait bien moins grande soudain. Elle avait l'impression que les murs recouvert de tapisserie bleuté et orangé, se rapprochait irrémédiablement d'elle pour l'ensevelir totalement.

Le regard toujours posé sur le sol, trop honteuse pour le regarder droit dans les yeux, elle ne vit pas de suite que Mickael s'était approché d'elle furtivement. C'est quand elle vit ses bottes face à ses propres chaussures et qu'il encadra son visage de ses deux mains qu'elle releva la tête pleines de craintes.

Ses yeux sombres brillaient d'un nouvel éclat dont elle n'aurait su déchiffrer le sens profond. Il gardait pourtant leur aspect sombre, brulant de désir. Il se pencha sur elle et cueilli sans douceur ses lèvres, alors que le cœur de la jeune femme battait à tout rompre. Il l'a renversa à l'arrière sur le matelas et l'embrassa comme si sa vie en dépendait. Il y avait quelque chose de plus dans cette bataille charnel. Mais quoi? Sa façon de la caresser et de la tenir tout contre lui, les mots qui lui murmure alors qu'il la déshabille... Il ne peut pas être simplement possessif, se disait Isabelle. Elle n'aurait pas été dire qu'il l'aimait non plus. C'eut été trop beau pour être vrai, mais il devait nourrir pour elle quelques sentiments, elle en était sur.

Pour le moment elle ne pouvait y réfléchir, trop embrouillé par le désir qui lui faisait perdre la tête. A quoi bon résister et le repousser, elle en avait tout autant envie que lui, peut-être même plus. Et ce serait sans doute la meilleur des façons de se dire adieu après tout. Ainsi elle conserverait un merveilleux souvenir de lui. Elle se laissa convaincre par ses propres excuses et se laissa aimé à sa façon à lui, durant toute la nuit.

***

Mickael tenait Isabelle endormit dans le creux de son bras. D'un geste machinal, il lui caressait le flan de son pouce. Elle était serré contre lui et cela lui plaisait qu'elle soit comme dépendante de son touché, comme lui l'était du sien. Il se sentait bien ainsi. Comme si sa place était et avait toujours été ici, auprès d'elle. Pourtant, il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait. Personne avant ne lui avait dit une telle chose. Jamais. Il en était complètement chamboulé et bouleversé. C'était la plus belle chose qu'on lui est dit, mais aussi la plus terrible. Il avait accusé le coup à merveille quand elle lui avait enfin avoué. Il n'avait pu se retenir de lui sauter dessus, pour lui prouver à quel point ses mots l'avait touché comme jamais. Mais il était dangereux de l'aimer, elle ne devait pas. Quel avenir aurait-il à lui offrir?

Pourtant, après ce qu'il venait de se passer, il était absolument inenvisageable de se séparer d'elle. Sa confession avait tout changé. Elle l'aimait, pourtant elle avait une grand crainte des êtres tel que lui. Et c'était ce qui lui était arrivé de mieux dans sa vie, d'être aimé. Au fond de lui, il doutait qu'il aurait pu la laissé partir, même si elle n'avait rien révélé de la vraie nature de ses sentiments à son égard. Mais maintenant c'était hors de question! Il ne le supporterait pas. Pas après tout ce qu'ils avaient vécus!

Il n'avait pas répondu à sa déclaration. Il lui avait simplement fait l'amour, sauvagement, puis lentement et sensuellement. Il faudrait d'abord qu'il lui dise enfin la vérité sur lui, sur son identité réelle. Et puis il avait peur de prononcer ses mots, qu'ils n'avaient jamais dit à personne. Il n'avait jamais ressenti cela pour personne avant elle. Il était pourtant brave et courageux, mais révélé son cœur mort depuis quelques années, lui semblait une montagne trop dur à gravir. Ce petit bout de femme lui faisait tourner la tête, et ce depuis le début. Il avait envie de construire quelque chose avec elle. Mais cela ne semblait pas possible. Était-ce égoïste de sa part de vouloir la garder auprès de lui alors qu'elle risquerait probablement sa vie? Bien sur que ça l'était. Mais il avait décidé de tout lui dire, peut-être cela serait suffisant pour lui montrer qu'elle pourrait avoir une totale confiance en lui. Sur ses réflexions, ses paupières se baissèrent alors que le jour commençait à poindre au loin.