Chapitre Trente-Huit - Deuxième Partie

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Nathaniel,

     

      Anna a tort. Je n'ai pas été éduqué avec l'idée que la femme me soit soumise. Ma mère, Ailein, s'était fait un point d'honneur à m'inculquer, l'histoire, les valeurs, et les traditions de son peuple, me transmettant ainsi la culture picte. Alors en opposé à ce que pense la belle blonde sur mon épaule, d'une façon relative je considère la femme comme mon égal. Ce qui malheureusement pour elle, veut aussi dire, qu'elle sera traitée de la même manière qu'un homme qui aurait eu l'audace de me désobéir.

Devant la porte blindée qui protège une partie de mon sous-sol, je descends Anna de mon épaule. Elle se débat en tentant de m'asséner plusieurs coups à l'entre-jambe, que je pare facilement. Je la retourne pour plaquer fermement son dos contre mon torse. J'enserre sa taille et ses bras afin d'immobiliser le haut de son corps, puis compose mon code sur le petit boitier digital, avant de déverrouiller la porte à l'aide de la clé que je garde toujours magiquement cachée.

— Lâchez moi ! Hurle ma furie. MacWood ! Je vous jure que...

Elle arrête toutes paroles et tous mouvements quand la porte s'ouvre devant elle. Elle retient son souffle en parcourant la pièce des yeux, et je suis... nerveux !? Putain de merde ! Je ne m'attendais pas à autant appréhender sa réaction. J'ai soudain moi-même le souffle coupé, attendant anxieusement qu'elle dise quelque chose, ou simplement fasse un geste. Je n'arrive même pas à me rassurer en lisant dans ses pensées, il y a trop de choses qui traversent son esprit en cet instant. Ses yeux bougent à une vitesse folle, passant successivement entre, les bocaux remplient d'herbes sur la veille étagère du fond, l'éventail d'armes qui recouvre le mur à sa droite et remplit les différentes vitrines, ainsi que les moyens de suspensions et d'attaches dont dispose la pièce. Finalement son regard reste bloqué sur la croix de Saint André, qui trône à côté d'un des piliers de soutènement. Anna avale difficilement sa salive en détaillant ce grand outil en bois pourvu de sangles, sur lequel on attache une personne, bras et jambes écartés.

Me prend-t-elle pour un monstre ? Est-ce une expression de dégout que j'aperçois sur son visage ? Voudra-t-elle toujours de moi après avoir vu ce que je garde dans mon sous-sol ? Peut-être devrais-je tout brûler ? Merde ! Non ! Me voilà à penser comme un avorton en manque de confiance en lui. Je n'ai jamais eu honte de ce que je suis. Je ne vais certainement pas commencer maintenant. Si elle désire me quitter après cela, je ne lui courrais pas après en lui promettant de changer. Si elle me veut, elle me prendra tel que je suis. L'homme et la bête.

Trop abasourdie pour réagir, elle se laisse docilement traîner à travers la pièce, mais quand je la rapproche de la croix, elle reprend soudain ses esprits et me donne un violent coup dans les côtes. Ne m'y attendant pas, je la lâche et elle en profite pour courir vers la sortie. Je la rejoins en une enjambée.

— Trop lente, lass. Beaucoup trop lente.

Elle hurle comme si je l'égorgeais. Et je me débarrasse le plus rapidement possible de toute les images sanglantes qui apparaissent dans mon esprit. Je ne tiens pas à réveiller la bête qui sommeille en moi. Après avoir pris ma belle sur le capot de ma voiture, j'ai passé la nuit sous ma forme de loup. Courant et chassant à travers mon domaine, afin de calmer la sauvagerie de l'animal sous ma peau.

Je pose ma paume sur sa bouche pour l'empêcher de crier, mais voilà qu'elle me mord.

— Pourriez-vous vous calmer ?

— Allez-vous faire foutre MacWood ! S'exclame-t-elle d'un ton cinglant.

— Pas tout de suite, ne soyez pas pressée, je vous baiserais en temps voulu. D'abord nous devons régler un problème.

Je me moque d'elle, ce qui ajoute à sa furie. Même si je suis indéniablement plus fort, je dois admettre qu'elle me donne du fil à retordre. Elle réussit même à se libérer de ma prise une seconde fois. J'ai foutrement hâte de découvrir à quoi elle ressemblera quand elle sera une Berserker !

— Une petite sauvage, dis-je en chuchotant à son oreille.

Anna m'insulte de tous les noms alors que je parviens enfin à l'attacher à la croix. Elle tire sur les sangles comme une forcenée. Contrairement à ce qu'elle pense, et à ce que moi-même j'aurais imaginé, je ne ressens aucun plaisir à lui infliger ceci. Au contraire, je me retiens de la détacher. Mais je dois lui faire comprendre qu'elle n'avait pas à me désobéir.

Comme à chaque fois, elle agit sans réfléchir, elle fonce tête baissée. Elle n'a aucune idée du risque, ou bien, elle décide stupidement de l'ignorer. Je pensais qu'elle avait retenu la leçon, qu'elle s'était rendue compte du danger de poser des questions autour d'elle. Mais il semblerait que non, puisqu'elle a recommencé en recherchant l'agresseur de Lexie. Cela me rend fou d'imaginer ce qui aurait pu lui arriver dans ces bois.

— Par Odin, tu vas me tuer ! Je hurle en balançant ce qui se trouve sur la table à côté de moi. Te rends-tu seulement compte de ce qui aurait pu se produire si je n'étais pas arrivé ?

— Les tutoiements sont de retour à ce que je vois, fait-elle acerbement remarquer. Généralement c'est quand vous me baisez, si c'est ce que vous espérez vous pouvez toujours rêver, MacWood ! Sortez votre queue et je vous émascule !

Je donne un violent coup de poing sur la table, qui se fend sous l'impact, puis me rue vers Anna.

— J'exige une réponse, je gronde à quelques centimètres de sa bouche.

Je laisse sortir mes crocs. Comme je l'espérais sa peur de se faire mordre la pousse à répondre.

— Oui, dit-elle dans un souffle. Mais je me devais de retrouver ce monstre.

Avant qu'elle ne baisse la tête, j'aperçois une larme s'échapper du coin de son œil. Mes canines se rétractent instinctivement.

— C'était moi qu'il voulait, et... (elle tente de calmer les sanglots dans sa voix), c'est elle qu'il a trouvé à ma place. Je...

— Chut, je la coupe, sachant où elle veut en venir. Calme-toi et respire.

Je pose mes doigts sous son menton pour lui relever le visage. Cela me prend aux tripes de la voir ainsi. J'essuie les perles salées qui coulent le long de sa joue. J'aimerais lui dire de ne pas se sentir coupable, mais cela ne changerait rien, je le sais mieux que personne. Alors je lui fais part de ce que j'ai appris au-cour des siècles :

— Arrête de te lamenter. Sois forte et trouve un moyen de vivre avec ta culpabilité.

— Et sinon ? Demande-t-elle.

— Il n'y a pas de sinon.

— Trouver ce monstre et lui faire payer, voilà mon moyen.

Ses mots sont exactement ce que je souhaitais plus que tout ne pas l'entendre dire. Je connais le chemin de la vengeance. Confucius avait raison.

— Celui qui cherche la vengeance, doit creuser deux tombes. Et je ne veux pas te voir devenir comme moi.

— Je n'ai pas l'intention d'enterrer mon cœur, déclare-t-elle tout bas.

— Alors nous sommes d'accord.

— Cela ne veut pas dire que je renonce.

Je souffle exaspéré.

— Très bien.

— Vraiment ? Demande-t-elle étonnée que je lui cède si facilement.

— Je le tuerais pour toi.


***

Bonjour.

15 K 200 MERCIIIIIIIIIIIIIIIII !!!!!!!!

Alors, cette partie ?? :D

Bientôt la fin du premier tome. Je dirais encore deux chapitres ...

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Je vous embrasse fort, XO Ambre !

Le Clan Blackstone [tome1] Secrets dans l'ombre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant