Le Clan Blackstone [tome1] Secrets dans l'ombre

Chapitre Vingt-Deux

      Je m'assoie sur le lit d'une des nombreuses chambres que possède le manoir de Nathaniel, au moins il a eu la présence d'esprit de m'escorter dans une autre que celle où nous couchions ensemble. Je secoue la tête en me demandant pourquoi j'ai bêtement obéi quand il m'a demandé de ne pas parler à Luke de l'incident, et pourquoi je n'ai rien dit quand MacWood a exigé que Luke rentre sans moi. Je grogne en maudissant l'ascendant que cet homme a sur moi, avant de me diriger vers la salle de bain attenante. Je dois me débarrasser de l'odeur de craie et de rouille, afin d'éviter que le reste de la nuit ne ce finisse en bain de sang. Je n'ai nullement envie de reproduire la scène qui s'est déroulée un peu plus tôt dans le jardin.

Je verrouille la porte derrière moi, — même si je sais qu'un verrou n'empêchera pas Nathaniel d'entrer — puis enlève mes vêtements. Je les dépose soigneusement sur le petit tabouret en bois, juste à côté de la baignoire, et rejoins la douche.

Je frotte ma peau autant que possible, grimaçant quand du savon rentre en contact avec les plaies à mes poignets. Ma colère remonte en pensant aux jolie cicatrices qui vont en résulter. Je me rince à l'eau froide, tonifiant naturel qui va m'aider à rester concentrée pour la suite des événements, puisque je sens que la nuit promet d'être longue. 

      Quand je regagne le salon, Nathaniel est assis sur le canapé de cuir blanc en face de l'immense cheminé, un bras sur l'accoudoir et l'autre sur le dossier. Les trois premiers boutons de sa chemise rouge sont ouverts, me laissant entrevoir le début du tatouage sous sa poitrine, je ne l'ai jamais vu en entier, puisque même pendant le sexe il ne sait jamais mis torse nu. Grâce aux fois où il portait un tee-shirt, je sais qu'il a de nombreux autres dessins sur ses bras. Je mords ma lèvre inférieur en imaginant le torse nu de ce barbare, l'encre noire glissant et s'enroulant érotiquement sur ses muscles.

— Venez ici, intime-t-il d'une voix rauque.

J'obéis sans broncher. Il roule des yeux quand il me voit m'assoir à l'autre bout du canapé.

— Je dois soigner vos blessures. Je ne pense pas en être capable si vous vous installez à deux mètres de moi.

Devant lui, sur la table basse en verre, une trousse de soin est ouverte avec tout ce qu'il faut pour panser mes plaies. Je me sens blêmir en apercevant un scalpel.

— Venez plus près, lass. Je n'ai pas l'intention d'utiliser cette lame sur vous, me rassure-t-il.

Je me rapproche tout en restant sur la défensive. Il pose doucement mon bras droit sur sa cuisse. Il caresse avec son pouce la peau autour des trous causés par ses griffes, je grimace quand il s'en approche de trop près. Il inspecte l'étendu des dégâts le visage sérieux, avant de désinfecter. Je l'observe poser avec délicatesse le bandage, puis passer à l'autre bras.