Chapitre cinq : Christopher

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Je paniquais.

Je paniquais, mon cœur s'affolait, sortait de sa torpeur et se mettait à galoper au fin fond de ma poitrine. Je paniquais et je me débattais, ou j'essayais de me débattre avec mes poings tout d'un coup vacillants, mes bras faibles et mes jambes qui ne m'obéissaient plus, se contentaient de trembler. La peur me gagnait petit à petit, plus le temps avançait, plus les minutes commençaient à s'entasser dans cet endroit obscur et m'écrasaient de tout leur poids et j'étais soudainement devenue folle, ayant perdu tout jugement, ayant perdu toute conscience. J'étais aveugle, j'étais sourde et muette, j'étais terrorisée et la seule pensée qui me hantait était m'enfuir, m'enfuir à tout prix.

Ma gorge se serra, se serra tellement fort que respirer était devenu impossible.

Mon ventre se contracta.

Et ma tête se mit à tourbillonner.

Et tout était rouge, tout était rapide et violent, tout tournait autour de moi frénétiquement, m'empêchant de comprendre ce qu'il se passait. Mes pensées s'enfuyaient, se regroupaient en meutes gigantesques et me tourmentaient, me hantaient, me fatiguaient.

Tout était de plus en plus confus.

De plus en plus étrange.

De plus en plus rapide.

Désordonné.

J'ouvris la bouche et je pris une gorgée d'air, me contractant et l'envie de hurler me démangeant et puis, puis, puis...

Puis la lumière fut.

Et tout cessa d'un coup et comme ça, avec une nonchalance incroyable, on me lâcha, et on me regarda succomber, tomber par terre en écarquillant mes yeux incrédules. Je sentis le poids de l'inconnu se détacher et s'éloigner, je l'entendis plus que je ne le vis, son rire partir et sonner, déchirer cette atmosphère bien trop lourde pour mes poumons lacérés.

Il se répandit en un rire insupportable.

Il n'était tout d'un coup plus qu'une bouche qui riait, des lèvres qui s'étiraient de plus en plus en laissant aller un rire, ce rire, moqueur et indifférent, froid et cruellement amusé, qui continuait de se faire de plus en plus bruyant et m'écrasait sans le moindre ménagement. Je fis volte-face en titubant, restais stoïque devant l'amusement malsain de l'individu qui se tenait devant moi, plié en deux. Il hoquetait, essuyait une larme et tenta de se redresser, gloussant toujours et indéfiniment.

-Gray, qu'est-ce que tu fous ?

C'est cette deuxième voix qui me surprit le plus.

Elle était froide et désintéressée, comme lasse et fatiguée, pleine de reproches invisibles et d'insultes cachées. Elle eut l'effet d'un fouet et je restais toujours là, éberluée, la peur laissant place à la confusion dans mon cœur, alors qu'une chevelure rose se dressait devant moi.

Natsu Dragneel.

Ce nom résonna dans ma tête tandis que j'écarquillais les yeux et que j'ouvris ma bouche, comme pour parler, mais en restant toujours et éternellement figée, laissant le monde continuer de tourner, continuer son avancée beaucoup trop rapide sans même essayer de le rattraper, je laissais les minutes continuer de couler sur les tremblements excessifs de mes membres, me contentant de regarder, confortablement installée à ma place de spectatrice.

Celui qui riait toujours était donc Gray, réalisais-je soudain. Il se redressa finalement et m'adressa un regard mi- moqueur, mi- agacé et fusillant son ami en marmonnant des mots incompréhensibles. Il secoua la tête, une ou deux fois, épousseta d'une main légère son pantalon noir, ébouriffa ses cheveux sombres et nous fit un sourire éclatant et prometteur de mauvais coups, à Natsu et moi.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 23, 2016 ⏰

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