Chapitre 24

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« - Tu es sûr que ça va Louis ? Demanda Titouan, intrigué.
- Ouais ne t'inquiète pas. »

Treize mit un petit coup dans les côtes à son amant avant de partir manger sur une autre table, laissant Perle et Louis ensemble, comme toujours. Le silence était roi sur la table, mais il se faisait de plus en plus pesant. Ce n'était pas ce que détestait Perle, le silence, mais être en face de Louis en même temps, le rendait beaucoup plus glacial.

Un mouvement se fit sentir tout près de l'oreille du brun, puis de petites paroles qui eurent le don de l'énerver plus que ça. En se retournant, il attrapa son ancien ami par le col pour le suspendre au mur. Ce n'était sûrement pas le jour de lui faire monter les nerfs.

« - Alors tu le vis bien ? »

Le rire de Wilfrid avait monté dans les graves, mais ça ne fit que sourire Louis qui le relâcha immédiatement. Aujourd'hui, il n'allait pas se battre, mais attaquer tout de même. La parole était la meilleure attaque qui faisait réagir le bouclé, alors autant le faire. Personne ne parlait dans la cuisine, tout le monde attendait le compte-rendu de cette agressivité si rapide. Le coup-de-poing final de Louis aurait pu en faire rire ou huer plus d'un, mais là rien. Seulement un sourire. Dans la tête de Wilfrid s'était une tornade de pensées. Il attendait le coup final lui aussi, prêt à riposter.

« - Alors Wilfrid ? Comme ça, tu es prêt à devenir comme ton beau-père à ce que je vois. Tu vas buter qui, toi ? Hein ?! Il s'est déjà occupé de ta sœur et de ta mère, tu veux aller voir tes grands-parents ? Ou toutes les personnes qui ont cru que c'était toi et moi qui l'avaient fait ? De toute façon, tu vas pourrir ici jusque la fin de ta vie, avec moi derrière toi pour te rappeler à chaque fois que tu me feras chier que tu deviendras comme lui. Que malgré que ce ne soit pas ton père, il aura eu de l'influence sur toi et que tu deviendras pire qu'une merde. Tu deviendras comme lui ! »                              
Seules les paroles de Louis avaient pu transpercer librement le corps de Wilfrid. Personne ne lui avait jamais balancé une aussi horrible chose, mais là, venant de son ancien meilleur ami, c'était le chapeau. La cerise sur le gâteau cramé qui n'a pas été sorti du four au bon moment. Le visage du bouclé gonfla d'un coup avant de pousser son ami à terre et de commencer à lui sauter dessus. Ce n'était sûrement pas le plan qu'il avait prévu, mais il se foutait du plan. Il voulait tuer Louis à ce moment même.

Se fut Titouan qui vint prendre Wilfrid par les cheveux pour le jeter sur le mur, lui cassant une dent de devant. Ce que hurlait son ami à son ancien ami ne lui faisait même plus d'effet. Il ne pensait plus à ce mec qu'il, autrefois, connaissait. Il avait besoin de réfléchir en ce moment même. Laisser Perle ici était peut-être une mauvaise idée, mais rester entre les quatre murs noirs à cause de la saleté en était une bien pire.
                                                              
Les corridors faisaient résonner ses pas rapides. Et pourtant, il n'entendait que son sang taper dans ses tempes. La sueur qui se trouvait sur son front montrait une crise d'angoisse. Une simple habitude annuelle. Le sol tournait autour de lui comme si tout allait s'effondrer. Mais ce n'était pas ce qui allait l'arrêter. Quand il fermait les paupières, il voyait son visage. Son regard paternel sur lui, le conseillant de mieux gonfler son ballon pour jouer au Basketball.
 
Les douches étaient enfin en face de lui, le comblant d'une certaine façon. La tristesse était en train de lui retourner le cerveau. Ses mouvements n'étaient plus du tout cordonnés avec son cerveau et pourtant, il était en train de se déshabiller, ne gardant que son boxer. L'eau coulait enfin sur sa peau et pourtant, il sentait un manque en lui qui le rendait furieux. Son ventre était contracté et ne voulait pas le laisser respirer correctement à cause de la pression que cela exerçait sur ses poumons.
                          
Son tatouage qui se situait près de sa nuque se faisait voir, brillant grâce au reflet que l'humidité lui produisait. Des flashs lui revenaient sans cesse, lui remémorant ces moments si uniques que l'on peut avoir qu'une seule fois dans sa vie. Il sentait ses yeux s'humidifier et laisser passer des larmes qui allaient s'étoiler avec l'eau de la douche part terre, près de ses pieds. Quand était-ce la dernière fois qu'il avait pleuré. Il ne s'en souvenait plus.
                         
                      
« - Si tu continues de courir aussi vite, tu ne tiendras jamais assez longtemps pour que l'on finisse le parcours, Lou.
- Mais regarde comment je peux aller vite avec mes nouvelles chaussures ! Elles sont rouges comme Spider-man !
- Oui, je sais chéri, je sais.
- Tu aimes ? Dis papa, tu aimes ?
- Oui, je les adore ! »
                                                 
                                           
Il avait envie de tout tapé rien qu'à ce souvenir aussi banal était-il, mais tellement précieux aux yeux du torturé. Son poing était contre le mur et n'avait qu'une seule envie, c'est le pénétré encore un peu plus pour sentir une douleur autre que dans son cœur. Wilfrid avait réussi, mais lui aussi avait réussi. Il savait qu'à ce moment même, il avait mal. Mal de se dire qu'il allait peut-être ressembler à son beau-père et devenir un monstre lui aussi. Il savait qu'il n'allait pas dormir. Il savait que cette idée allait lui rester pendant très longtemps. Il savait que lui au moins, allait s'en remettre beaucoup plus vite que le bouclé. Louis savait beaucoup de choses, mais pas comment atténuer sa peine. Il ne croyait même pas qu'il y avait un remède à tout ça.
                                       
Son cœur battait à une vitesse folle et pourtant, il n'avait fait aucun mouvement. Il avait seulement entendu des pas légers derrière lui. Sans se retourner, il envoya balader la personne qui se trouvait derrière lui. Personne ne pourrait l'arranger. Personne. Mais pas un seul pas de plus ou un seul mouvement se fit entendre, lui prouvant qu'il était de nouveau seul.

Dans un élan de colère, il se retourna d'un coup, mais se calma directement en voyant l'air soucieux qu'avait la jeune femme qui se trouvait devant lui. Malgré le fait qu'il avait les yeux embués, il pouvait voir les yeux marron étincelants qui le rendaient fou. Se rappelant de son humeur dramatique, il refit face au mur, posant sa paume sur le poussoir qui permettait de faire couler l'eau.
                                               
« - Pousses-toi, je vais mettre l'eau. »
                                                                   
Aucune réponse ne lui fut rendue, mais des pas se firent entendre. Il crut qu'elle était enfin partie, alors il poussa l'eau pour venir s'écraser sur sa peau brûlante. Il ferma encore une fois les yeux pour se retrouver avec son père, mais dans tout autre contexte que le magnifique moment qu'il avait passé en présence de son paternel.
                             
                                               
« - Tu sais Louis, dans la vie, on ne fait pas toujours ce qu'on a envie.
- C'est quoi cette phrase-là ?
- Je sais que tu es grand maintenant. Tu as dix ans, mais n'oublies jamais cette phrase.
- Ouais si tu veux. Je m'en fous de toute façon. »
                       
                               
Il aurait dû écouter son père un peu plus et réussir à déchiffrer ce qu'il voulait vraiment dire, mais c'est une fois avoir passé les pires moments de sa vie, à s'occuper de sa mère malade qui souffrait de la disparition de son père qu'il avait compris où il voulait en venir.
                              
                                            
- Chéri, papa est parti. Tu as onze ans, tu peux comprendre enfin, pourquoi on ne le reverra plus. Je suis vraiment désolé mon chéri. Mais les seuls coupables sont ceux qui l'ont tués. »
                                                      
                                                            
Son corps tout entier se contracta à la remémoration de cette phrase. Il aurait dû écouter son père au lieu d'aller jouer avec ses copains dans la rue. Il aurait dû plus soutenir sa mère au lieu d'aller s'enfuir dans la musique, mais il n'avait pas pensé à tout ça. Ça faisait plus de quatorze ans aujourd'hui qu'il avait perdu son père et pas une seule fois, il l'avait prononcé dans la prison. C'était son malheur qui le rendait fort. Encore une phrase que son père lui avait apprise.
                                
Une main vint se poser sur son épaule, le faisant sursauter. Avec légèreté, Perle le tourna, pour venir se coller contre lui, comme s'ils faisaient ça tous les jours. Complètement ailleurs, le brun se laissa faire un court instant, avant de se rendre compte de la situation. Deux choix s'offraient à lui : répondre à l'accolade ou la refuser.
                              
L'hésitation fut très courte et pour rien au monde, il n'aurait changé ce choix. Il attrapa la hanche de la jeune femme et la colla à lui, lui caressant en même temps les cheveux tandis que elle, restait accrocher à lui..

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Vous avez sur votre droite une photo de Louis et Perle sous la douche. Je tiens à dire que Perle est habillée ! 

Tu es venu, maintenant assume. ( Louis Tomlinson )Where stories live. Discover now