La dernière.

Chap 73 : folie passagère

[...]
Je fixais du regard cette inscription sous mes pieds 30 mètres plus bas.
La voiture passa dessus, puis disparue en tournant derrière un mur de roches.
Je restais seule assise ici, la musique battant son plein dans mes oreilles.
Je me sentais seule, fatiguée, malade, je n'étais pas bien pour une raison ignorée. J'avais l'impression de ne plus être moi, comme si je m'étais métamorphosée en une guerrière intouchable depuis la disparition.
Une pression se fit sentir sur mon épaule, je me retournais furtivement, sur mes gardes, en découvrant que mon interlocuteur n'était autre que Ron.
Il me sourit et vint s'asseoir à côté de moi, tandis que je commençais à m'énerver silencieusement pour une raison inexpliquée.
Il m'arracha un écouteur ce qui lui valu un grognement de ma part, puis prit la parole :
- tu ne dors jamais ?

Il s'était installé à ma gauche, et balançait ses jambes dans le vide en regardant l'horizon.

- je viens de me réveiller. Répondais-je d'un ton agacer malgré moi.

- qu'est-ce qui t'as réveillée ? Il continu sans vraiment prendre conscience de ma tonalité.

- un cauchemar.

- tu veux me raconter ? Demande-t-il, il s'arrêta de fixer l'horizon pour poser ses yeux sur moi, et ma tension redescendit je-ne-sais comment.

- non, c'est bon.

C'est tout ce qu'il obtint comme réponse, je n'avais aucune envie de raconter ce cauchemar et encore moins de m'en souvenir.
Alors que, pour cause d'en avoir parlé, des bribes de rêves revenaient dans ma tête, je mis ma capuche et m'allongeais dans les quelques brindilles d'herbes sèches qui traversaient le sol.
Je regardais le ciel d'où le soleil pointait de plus en plus haut devant mes yeux.
Ma musique parcourait toujours une de mes oreilles, l'autre étant dépourvue de son écouteur à cause de Ron. Celui-ci continuait de me regarder sans que je m'en sois rendue compte, dès lors que je le vis, il détourna les yeux et continua son observation de l'horizon.
J'entendis un léger claquement derrière moi, je me relevais en faisant tomber ma capuche dans mon dos et me retournais.
C'était Lenni qui s'était adossé à la portière, la main sur le visage en se frottant les yeux, puis il laissa tomber sa main sur sa cuisse et nous fixa.

- salut vous deux, dit-il d'un ton en joueur dont je faillis exploser de rire, mais dont je ne fis que sourire vivement.

- salut Len', m'exclamais-je en voyant le reflet de Ron dans la portière qui le saluait de la main, Méredy est réveillée ?

Il regardait par la fenêtre du siège passager et tapa contre la vitre avant de se retourner :

- maintenant, elle l'est.

Je rigolais malgré moi en voyant Méredy sortir de la voiture encore à moitié endormie, elle jeta un regard haineux ironique à Lenni puis Ron pris la parole :

- bon, maintenant que tout le monde est réveillé, on reprend la route ?

Tous acquiescèrent et nous remontons dans la voiture après quelques secondes.
Étant donné que nous n'avions que des sandwiches pour repas, nous préférons les préserver pour le déjeuner et le dîner, nous nous contentons alors d'eau.
Nous repartons alors pour Eastport, là, nous nous arrêterons réfléchir de quelle manière nous pourrons passer la frontière puisque celle-ci est bloquée dans le sens d'entrée a cause du portail. Une fois trouvée, nous nous dirigerons vers Yahk et enfin Lumberton où se trouve le portail.
En d'autres mots, nous avons un bon chemin à faire.
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