Chapitre 22 : Dark on fire

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— Pardon ? S'étonna Ruben en relevant son visage vers elle.

— Comment tu le connais ? Répéta-t-elle, Tu es vraiment différent de ses amis... Je ne vois pas pourquoi il t'apprécie.

— Je ne l'apprécie pas ! Entendirent-ils crier du fond du salon, bien que le son de la télévision vînt couvrir la voix de Borja.

— On s'est rencontrés à une soirée, répondit tout de même Ruben, passant outre sa remarque, Borja connaissait mon frère.

— C'est qui ton frère ?

— Jared.

— Oh oui je vois qui sait, murmura Belen, songeuse, Il est mignon.

— Trop vieux pour toi ! Entendirent-ils crier de nouveau, ce qui les fit esquisser un sourire tous les deux.

— Je suis sûr qu'il y a pleins de garçons mignons dans ton collège qui sont beaucoup mieux que Jared, enchaina Ruben avec un ton compatissant, Mon frère ne casse pas trois pattes à un canard, tu sais.

— Bof, pas vraiment, commenta la jeune fille en faisant semblant de comprendre ce que signifiait cette expression, Et toi, tu as une copine ?

Ruben s'arrêta, mal à l'aise, et lorsqu'il voulut répondre Borja pénétra dans la cuisine, furieux, et rétorqua :

— Vous n'êtes pas censés réviser le brevet ? Plutôt que de parler chiffons entre filles.

— Ta gueule, souffla Belen.

Son frère était l'incarnation parfaite du macho, tout comme son père et son grand-père. La plupart des hommes de sa famille la jugeait incapable de poursuivre ses études, pour eux, c'était une perte de temps et rien de plus.

— Non, mais il a raison, reprit Ruben après un rapide coup d'œil au garçon, Il faut que je corrige ton exercice.

Sur ce, il attrapa son crayon rouge et continua de lire la feuille de la jeune fille sous le regard incendiaire de Borja. Le garçon haïssait quand les choses ne se déroulaient pas comme il l'avait décidé et, pour le coup, il avait décidé que les choses ne devaient pas se dérouler tout simplement.

Furieux, il quitta la pièce en pestiférant contre Ruben et Belen, mais, d'un commun accord, aucun des deux ne jugea bon de relever son insulte et ils continuèrent de discuter comme s'il n'existait pas.

***

Anna planta sa fourchette dans le plat de lasagne que sa mère venait de faire réchauffer au micro-onde et la porta à ses lèvres, mâchant la nourriture comme si ce n'était pas profondément dégueulasse. Depuis le départ de Marc, Cécile était à la recherche d'un emploi et elle avait vaguement lâché son rôle de mère au foyer... Même si la jeune fille doutait encore qu'elle l'ait tenu un jour. Les trois femmes de la famille Joly se contentaient donc de plats surgelés à réchauffer, la lessive trainait dans la salle de bains et les ustensiles de cuisines s'entassaient dans l'évier car personne ne prenait réellement le temps d'activer le lave-vaisselle. Leur maison était devenue un vrai carnage durant ces vacances, mais cela ne les préoccupait pas. Chacune avait abandonné l'idée utopique de reformer une famille normale et elles ne voyaient pas pourquoi elles auraient dû faire un effort pour le paraître, puisque tout le monde leur avait tourné le dos. La famille du côté de Marc ne leur avait même pas passer un coup de fil depuis qu'elle avait su que leur fil les avait abandonnées et celle du côté de Cécile vivait en dehors de Paris et leur rendait très peu de visites.

Anna termina donc son assiette rapidement, s'avisant de se resservir, et avala son verre d'eau avant de briser le silence de la pièce :

— En fait, maman, est-ce que ça dérange si tu me laisses le dernier week-end des vacances pour fêter mon anniversaire à la maison avec quelques amis ?

NantisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant