Chapitre 20 : We are young

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— Je vérifiais qu'il n'était pas à la maison.

— Mais bien sûr que non ! T'es folle ou quoi ?

— Tu sais où il est ? Enchaina Cécile avec le téléphone toujours collé à l'oreille, C'est son père qui appelle et il n'est pas rentré depuis déjà deux nuits.

Anna se laissa retomber sur le lit, après le message qu'elle avait reçu hier soir, elle ne risquait pas de s'inquiéter pour lui.

— Dis-lui de ne pas s'en faire, Noah est chez sa copine.

— Apparemment, il est chez sa copine, répéta Cécile à l'attention de Paul qui attendait toujours à l'autre bout du fil.

— Et ce n'est pas votre fille, sa copine ? S'étonna-t-il.

— Ce n'est pas toi, sa copine ? Reprit Cécile sur le même ton à l'attention d'Anna.

La jeune fille leva les yeux au ciel tandis que sa mère actionna le bouton du haut parleur, lasse de répéter les choses en double.

— Oh si bien sûr, répondit Anna, Noah pratique la polygamie et je suis totalement consentante !

— Qu'est-ce que c'est que cette histoire de polygamie encore ? Fustigea la voix de Paul à travers le combiné.

— Bon écoutez, je sais que vous ne portez pas ma fille dans votre cœur et qu'en plus vous n'entendez pas bien l'ironie dans sa voix, mais, tout de même, elle plaisantait ! S'exclama Cécile.

— La connaissant, je me permets d'en douter.

— Merci, commenta Anna, blasée.

— En attendant, ma fille a dormi à la maison, reprit Cécile, Pas comme votre fils perdu je ne sais où dans Paris. Donc votre morale à la con, on pourra repasser de votre côté.

— Mais je vous emmerde, lâcha Paul, outré de son insinuation.

— Mais pas autant que moi ! Pestiféra Cécile sur le même ton.

— J'hallucine, c'est surréaliste, souffla Anna en se laissant retomber sur son lit.

Furieuse, Cécile lui raccrocha au nez et se retourna vers sa fille qui était écroulée de rire dans son lit.

— Mais il se prend pour qui ce type, sérieux ? L'interrogea-t-elle, ahurie.

— Pour une des plus grosses fortunes de France probablement, ironisa Anna en se relevant.

— Oui et bien, visiblement, ça ne l'empêche pas d'être aussi une des plus grosses conneries de ce pays ! S'emporta sa mère furieuse, Personne ne doit insulter la famille Joly.

Anna esquissa un sourire. Pour une fois, elle ne trouvait pas que le mot « famille » sonnait comme une insulte entre ses lèvres.

— C'est gentil, murmura-t-elle, De m'avoir défendue contre lui.

— La prochaine fois, tu choisiras mieux ton beau-père, ironisa sa mère en se laissant tomber contre le battant de la porte de sa chambre.

— Ce n'est pas mon beau-père, l'arrêta sa fille de suite, Et il ne le sera jamais.

— Tu ne sors plus avec ce garçon ?

— Je ne suis jamais vraiment sortie avec lui.

Elles se turent toutes les deux, probablement autant étonnée l'une que l'autre de ce moment. Cela faisait bien longtemps qu'elles n'avaient pas discuté d'une manière aussi naturelle.

— Si jamais, tu veux m'en parler, enchaina Cécile en esquissant un sourire, Je suis là.

— Merci, mais... Noah ne vaut pas le coup qu'on parle de lui.

NantisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant