Joy : Je te protégerai quoi qu'il m'en coûte ✓

Disparitions

Le mois de Mars pointe enfin son nez et ma vie est un pur bonheur. Pour la première fois, j'ai de véritables amis et l'amour illumine mon quotidien. Gally et Sonya sont toujours ensemble et la relation de Thomas et d'Alexandra s'est intensifiée, la jolie brune s'est parfaitement intégrée à notre petit groupe. Newt est égal à lui-même et entre nous, c'est fusionnel. Il ne se passe pas une seconde sans que je pense à lui et je sais que c'est réciproque.

Pourtant, depuis un peu plus de deux semaines, son comportement a changé. Il a des accès de colère et de violence et est très lunatique. Je ferme les yeux en me disant que c'est passager, la période des examens approche et sera décisive quant à la poursuite de notre scolarité ici l'année prochaine. Je suis moi-même stressée et bosse comme une folle, cela ne m'était pas arrivée depuis longtemps. Au début de l'année, je révisais beaucoup car je n'avais pas d'amis, mais maintenant, je ne parviens plus à me concentrer bien longtemps. Mes notes n'ont pas baissé mais je suis moins acharnée. Teresa et Brenda pensent que c'est une bonne chose car je suis moins "coincée" qu'en Septembre mais je ne dois pas me reposer sur mes lauriers et persévérer dans mes efforts.

Thomas et moi passons presque tous nos week-end dans le Labyrinthe. Ma pondération et son intelligence ne suffisent pas à percer le mystère de l'endroit. Chaque fois que je pose un pied entre ces murs de pierres grises et froides, mon rythme cardiaque s'accélère et mes pensées se bousculent. Cet endroit me fiche la chair de poule mais la présence de Thomas me rassure. Je m'y rends quelquefois avec Minho mais il est si têtu qu'il fonce tête baissée dans les pièges sans prendre le temps de réfléchir. Chuck aussi m'accompagne de temps en temps, mais il est assez craintif et je pense qu'il est trop jeune pour s'y aventurer. Mon partenaire idéal est donc Thomas, nous sommes toujours sur la même longueur d'onde et je me demande parfois si nous ne sommes pas de la même famille tant nos pensées sont similaires.

- Georgie, m'interpelle Brenda alors que nous mangeons. Tu ne trouves pas qu'il manque du monde ?

Je jette un regard circulaire sur l'endroit, les sourcils froncés. Il est vrai que depuis plusieurs semaines, le WICKED a l'air de se vider considérablement de ses élèves. De plus, la proviseure Paige semble tendue et il est maintenant rare que nous la croisions dans les couloirs.

- Tu as raison, c'est bizarre..., réponds-je.

Minho éclate de rire, bientôt rejoint par Aris.

- Écoutez les filles, on vous adore, mais vous ne croyez pas que vous regardez un peu trop de films ?, fait gentiment remarquer Thomas.

Brenda semble agacée. Le mieux est de ne pas répondre. Je hausse les épaules et change de sujet en demandant ce que chacun compte faire ce week-end.

- On devrait retourner au "Griffeur", ça fait longtemps qu'on n'y est pas allé, propose Teresa.

- Ouais ! Et comme ça, Alexandra saura enfin ce que c'est !, s'exclame Thomas en souriant.

L'attention se focalise sur la jeune fille qui rosit de confusion. Thomas s'empresse de la détendre et lui prodigue force baisers. Toutes ces effusions me font d'autant plus monter le rouge aux joues que je sens la jambe de Newt se frotter contre la mienne.

- Ok, alors c'est vendu, dit Minho en engloutissant sa glace en trois cuillerées.

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- Tous les élèves sont priés de se rendre dans le réfectoire immédiatement. Je répète, tous les élèves sont priés de se rendre dans le réfectoire immédiatement.

Étonnée, je relève la tête de mon bouquin de Mathématiques et regarde Thomas et Newt aussi surpris que moi. Je referme le livre et suis les deux garçons jusqu'au réfectoire d'où monte un brouhaha indescriptible. Nous rejoignons le reste de nos amis dans un coin de la cantine.

- Que nous veut-elle selon vous ?, s'inquiète Brenda.

- Elle va sûrement nous parler des examens, la rassure Minho.

- Avec tous les professeurs ?, remarque Newt en apercevant le personnel enseignant au grand complet derrière la proviseure.

- Faites silence s'il vous plaît !, crie Paige dans le micro installé devant elle.

Ses traits sont tirés et elle semble épuisée. La femme joviale, toujours bien habillée, qui nous saluait le matin avec enthousiasme a disparu pour laisser place à une femme rongée par l'inquiétude et dépassée par les événements.

- Je vous demande d'être très attentifs à ce que je vais dire et de ne pas paniquer, cela ne sert à rien.

Peine perdue, l'inquiétude gagne. La main de Newt se glisse dans la mienne.

- Comme vous avez dû le remarquer, reprend la blonde, certains de vos camarades manquent à l'appel depuis plusieurs semaines déjà. Nous avons préféré ne rien vous dire pour ne pas vous affoler mais ceux-ci ont disparu...

Des murmures angoissés s'élèvent soudain mais la directrice les fait taire sans délai.

- Nous les cherchons activement sans succès pour le moment. Nous ne savons pas quand ni comment ils ont disparu et malgré les technologies appliquées dont nous disposons, leur trace n'a toujours pas été retrouvée. Je vous demande donc de ne plus sortir de l'établissement jusqu'à nouvel ordre. Vous devrez prévenir un professeur si vous décidez de vous rendre dans le parc ou le gymnase et les sorties hebdomadaires sont interdites pour le moment. Je sais que cela vous déplaît, ajoute Ava Paige en entendant certaines protestations. Mais il est de notre devoir de vous protéger. De plus, il est interdit de se promener seul dans l'enceinte du bâtiment et vous devrez regagner vos chambres dès la sortie du réfectoire. Le couvre-feu se fera à dix heures, un professeur veillera à son respect en passant dans vos chambres. Des caméras de surveillance seront installées dans les couloirs et le réfectoire. J'espère que vous redoublerez de prudence. Merci...

La directrice s'empresse de sortir de la pièce sous le feu roulant des questions. Nous quittons le chaos et nous retrouvons dans le hall.

- Je vous avais dit qu'on ne délirait pas ! Ils ont vraiment disparu !, s'affole Brenda.

- Mais pourquoi voudrait-on s'en prendre à nous ?, demande Minho.

- On est des surdoués et la plupart d'entre nous sont riches, réfléchis un peu Minho, s'agace Teresa.

- Oh toi...

- La ferme !, s'énerve Newt. Arrêtez de vous chamailler comme des gamins. Merde alors !

Tout le monde se tourne vers le rouquin, étonné par son accès soudain de colère. Ses yeux ne pétillent plus comme avant, ils ont l'air plus sombre, comme si ce n'était plus lui.

Je lui demande s'il va bien et lui pose une main sur le bras.

Il se dégage vivement puis, conscient de son acte, attrape ma main et me serre dans ses bras.

- Désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris...

Je le rassure en déposant un baiser sur ses lèvres

Pendant quelques minutes encore, nous débattons du problème et nous en venant à la conclusion que l'argent ou la jalousie ont pu motivé d'autres écoles qui voient le WICKED comme une menace.

Nous regagnons ensuite tous dans nos chambres, penauds et perdus.