Une vérité blessante

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- Et quand le cheval de Newt bouffait tout ce qu'il trouvait, pouffe Teresa.

Depuis une demi-heure, nous relatons les événements de l'après-midi. Minho renâcle car c'est lui qui a eu le plus de problèmes.

- Tu montes super bien Georgie, s'exclame Thomas.

Je souris et fais mine de rejeter mes cheveux en arrière avec un air suffisant.

- Je sais, je suis gé-niale.

Brenda ricane alors que Aris me demande comment vont mes chevilles. Newt lève les yeux au ciel. Depuis qu'on est rentré, il est plus taciturne que jamais. Il est plus froid avec moi qu'avec ses autres amis. Je ne sais même pas s'il m'inclurait dans cette catégorie. Pourtant, je suis sympa avec lui et il nous arrive de parler longuement sans qu'il ne fronce les sourcils une seule fois. Nous sommes la plupart du temps sur la même longueur d'onde et nous avons des points communs. Newt me fuit, j'en suis certaine, ce n'est pas de la paranoïa. C'est décidé, à la fin du repas j'irai lui parler.

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Le dessert arrive bien trop vite à mon goût. L'heure de la discussion approche à grands pas et je commence à stresser un peu. Et si j'étais vraiment parano ?

Tant pis, je préfère m'en assurer.

Nous débarrassons la table et chacun part vaquer à ses activités. Newt se dirige vers la bibliothèque et je décide de le suivre. Il emprunte une allée, je lui emboîte le pas et manifeste ma présence en l'interpellant.

Il se retourne et - surprise ! - fronce les sourcils.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Je veux savoir pourquoi tu es si froid avec moi.

Désarçonné par ma question, il fixe le sol. Je me rapproche de lui, ne laissant que quelques centimètres d'espace entre nos deux visages. Il redresse la tête et ses joues s'empourprent. Je ne peux m'empêcher d'apprécier sa réaction.

- Je ne t'aime pas, lâche-t-il.

Mon sourire s'évanouit en une fraction de seconde. Je recule d'un pas et bafouille :

- Que... quoi ?

- Tu es sourde ? Je ne t'aime pas ! Je reste avec toi seulement pour faire plaisir à Thomas. C'est tout.

La peine que ses mots m'infligent cède la place à une colère sourde. Je le foudroie du regard et ne cherche même pas à connaître les motifs de son aversion pour moi :

- Parfait, ça a le mérite d'être clair.

Ses traits s'adoucissent instantanément, il semble surpris par ma réponse. Je serre les poings, lui décoche un dernier regard incendiaire et tourne les talons.

Qu'ai-je bien pu faire pour qu'il me déteste à ce point ? J'ai beau me triturer les méninges, je n'en ai aucune idée.

Perdue dans mes pensées, je me suis retrouve devant la chambre des garçons. Ma respiration reprend un rythme normal. Je desserre les poings et décrispe ma mâchoire puis frappe à la porte. Quelques secondes après, la porte s'ouvre sur Thomas.

- Je peux te parler ?

- Bien sûr, entre, répond-il.

Il s'écarte pour me laisser passer.

- Minho et Newt ne sont pas là. On est tranquille, déclare Thomas comme s'il avait lu dans mes pensées.

Je m'assois sur le lit de gauche, le sien semble-t-il. Il me rejoint et me regarde avec attention. Je lui relate les événements et je suis surprise du soulagement procuré. J'aurais tout aussi bien pu parler de ça à Teresa ou à Brenda mais c'est Thomas que je suis venue voir. Je lui fais confiance.

Joy : Je te protégerai quoi qu'il m'en coûte ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant