Alcool et appel téléphonique

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Il n'y avait rien à faire, c'était impossible. M.M ne pouvait plus peindre. Même en se concentrant de toutes ses forces, il ne parvenait plus créer. Il décida de semer pour récolter dans la joie sa création. Certains récoltaient dans les larmes, pensa-t-il.

Il se demanda si un moment de répit, ne serait-ce qu'une seconde de bonheur était possible dans ce monde de destruction perpétuelle. Les gens ne souhaitaient pas être heureux. Ils se raccrochaient à des armes aussi perfides que les amours voués à l'échec, l'alcool et la drogue à outrance, la luxure. Jamais de bonheur avec un B magistral. Finalement, il fallait être fort, pour être heureux. C'était facile et titanesque à la fois.

- Libre arbitre ! Fit-il en levant son verre

Il avala d'un trait sa boisson et ferma les yeux.

La première partie de son show était gachée, alors il avait bien le droit de s'octroyer quelques jours de répit, non ?

***

Installée à son bureau, elle avait ressenti le besoin d'écrire. C'était un puissant échappatoire, un exorciste aussi. Il fallait qu'elle évacue toute une semaine de tension psychologique qui la collait cille une tique. Elle aimait écrire. C'était une des rares choses qui n'avait pas de barrières, dans la vie. Pas de règle non plus. C'était elle qui les choisissait et elle aussi qui les faisait tomber comme des dominos. Elle tapa toute la soirée, faisait germer les mots du bout de ses doigts à l'écran vierge avec une frénésie diabolique. Elle écrit jusqu'à ce que son ventre crit famine. Elle se leva, étira ses membres endoloris car restés dans une posture immobile pendant trop longtemps. En préparant une salde arrosée de bière, elle repassa sa journée en boucle dans sa tête. Arrêt, replay, pause. Le cerveau était une chose fantastique. Un nombre incalculable de souvenirs pouvait y être stocké sans risquer une surcharge ou un court circuit. Et plus on en enmagazinait, plus on avait de chance d'être en proie à la nostalgie.

Elle détestait le principe même de la nostalgie.

Elle préférait vivre dans le présent.

Elle regrettait juste qu'M.M n'ait pas oublié de nouveaux documents pour qu'elle puisse à nouveau aller les chercher.

***

Bip

C'était ridicule. Pourquoi avait-il composé ce numéro ? Pourquoi avait-il seulement sait ce téléphone ?


The unspeakable story(Marilyn Manson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant