Libérée •[en pause]•

Chapitre 6

*Hugo et Isabella(âmes-soeurs) en média*

J'entendais des chuchotements lointains, c'est ce qui m'extirpa du trou noir dans lequel j'étais. Je tentais d'ouvrir les yeux mais la forte lumière du jour m'en empêchait.
- Fermez les rideaux enfin! Elle ne pourra jamais ouvrir les yeux si elle est aveuglé, reprocha Jehan aux autres personnes dont j'ignorais l'identités qui se trouvais dans la pièce.
J'entendis le bruit sec des rideaux que l'on refermait et la pièce me sembla plus sombre à travers mes paupières fermées. Je tentais encore une fois d'ouvrir mes yeux et cette fois j'arrivais à les ouvrir complètement après quelques clignements. Je distinguais Jehan, assit sur le bout de mon lit, Céleste se tenait près des rideaux alors j'en déduis que c'était elle qui les avaient fermé et puis il y avait une fille près de la porte d'un placard à couvertures et qui en sortait une orange qui semblait très chaude et douce. Cette fille vint me la porter et l'étendit sur mon petit corps blessé et malade.
- Je m'appelle Kelly, me dit cette dernière. Bienvenue au manoir Bélanger. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu n'as qu'à demander. Fais comme chez toi.
Elle me sourit et sortit de la chambre, qui est pour ainsi dire plutôt normale contrairement à ce que j'aurais imaginé. Des murs de couleurs crème et café au lait, des meubles blancs et noirs, un lit double, une table de chevet, un sofa, une télévision à écran plat et une baie vitrée constituaient le mobilier de la chambre. Une porte en face du lit donnait sûrement sur une garde-robe. Pendant que je contemplais la pièce je n'avais pas remarqué que Céleste s'était rapproché du lit.
- Tu as besoin de prendre un bain pour te relaxer et te réchauffer un tant soit peu. Viens avec moi.
Elle m'aida à sortir du lit et me guida dans le couloir jusqu'à une porte blanche avec un écriteau sur lequel était écrit "salle de bain". Elle ouvrit la porte et me poussa vers une chaise pour que je m'y assois. Elle fit couler l'eau et rajouta de la mousse avant de retourner vers la porte.
- Tu as des vêtements propres, une serviette pour t'essuyer et une débarbouillette sur le comptoir. Quand tu auras finis, retourne dans la chambre. Un déjeuner sera là pour toi.
- Très bien, merci beaucoup. Pour tout ce que vous faites pour moi.
- De rien, dit Céleste en quittant la salle de bain.
Je retirais mon affreuse robe de service avec difficulté étant donné mon bras cassé, et me glissais dans la baignoire. L'eau chaude me faisait un bien fou et relaxait mes muscles. C'était mon premier vrai bain chaud, car chez les Desnoyers, c'était une douche rapide à l'eau froide durant l'été et le printemps et de l'eau tiède durant l'automne et l'hiver.
Au moment où je me décidais à me laver, je me rendis compte que j'avais oublié de prendre la débarbouillette qui était restée sur le comptoir, de l'autre côté de la pièce.
- Céleste! Ou Kelly, criais-je.
J'attendis quelques instants et je m'apprêtais à appeler l'une des filles encore une fois quand la porte s'entrouvrir.
- Lya! Tout va bien?
C'était la voix de Jehan.
- Et bien... À vrai dire j'ai besoin d'aide.
- Qu'est-ce qu'il se passe?
- J'ai oublier de prendre la débarbouillette sur le comptoir et je n'arriverai pas à me laver les cheveux et le dos toute seule.
- Veux-tu que je t'aides... ou que j'appelle Céleste ou Kelly, ajoute-t-il rapidement.
- Non, c'est bon tu peux m'aider.
Je m'assurais toutefois que la mousse était assez épaisse pour camoufler mon corps avant de lui dire qu'il pouvait entrer. Il ferma doucement la porte derrière lui et avança dans la salle de bain, un air gêné sur le visage. Il évitait de me fixer du regard, probablement pour ne pas me mettre mal à l'aise encore plus que je ne l'étais et je le remerciais silencieusement de cette attention. Il se plaça dans mon dos et mouilla mes cheveux avant de mettre du shampoing et de les frotter pour que le produit fasse son effet. Il fit la même chose pour le revitalisant pour ensuite enchaîner avec le lavage de mon dos et de mes épaules. Ses geste étaient si doux pour quelqu'un de sa grandeur et de sa musculature et je ne pus m'empêcher de penser au baiser que nous avions échanger le soir de notre rencontre. Cela me fit rougir et j'espérais qu'il ne s'en était pas aperçu.
- Je vais te laisser terminer. Rappelle- moi si tu as encore besoin d'aide.
Puis il quitta la salle de bain. Je pris la débarbouillette de mon bras valide et commença à laver mon corps.
Après avoir finis, je fis s'écouler l'eau et m'enveloppa de la serviette pour m'essuyer. Ensuite, je m'habillais tant bien que mal des habits que l'on m'avait laissé, des sous-vêtements, des petits bas, un jean bleu foncé et un chandail à col roulé blanc à manches longues. Je passais un peigne que j'avais trouvé dans mes longs cheveux bruns et sortis de la pièce accompagné d'un nuage de vapeur. Je retournais dans la chambre et vis Jehan assis sur le sofa avec un plateau de nourriture sur les genoux. Il tourna la tête à mon approche et me sourit.
- C'est pour toi, dit-il en pointant le plateau du doigt. Viens manger.
Je m'assis près de lui et commençais à savourer mon déjeuner. Plus le temps passait, plus nous apprenions à nous connaître. Il savait désormais que j'étais orpheline et fille unique de ma défunte patrie, que j'avais 17 ans depuis trois mois, que ma couleur préférée était le mauve et que mon animal préféré était le cheval. J'avais appris qu'il avait une sœur aînée qui avait renoncé à prendre les rênes de la famille, qu'il avait 19 ans et que son animal préféré était le loup. Il n'avait pas de couleur favorite et que c'est lui qui dirigeait la famille malgré son jeune âge. Soudain, la porte s'ouvrit avec fracas et un jeune homme entra en trombe.
- Alpha, nous avons un code trois. Deux intrus sont entrés dans notre limite du territoire. Il faut que vous veniez immédiatement.
Jehan se tourna vers moi, un air pressé sur le visage. Devant mon air de totale incompréhension il me dit qu'il me raconterait tout plus tard et que je pouvais visiter le manoir à ma guise tant que je ne sortais pas dehors. Il sortit de la chambre avec l'autre homme et moi je ne comprenais rien à ce qu'il se passait.