Chapitre 5 : Take control

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Anna se dirigea vers le placard sans répondre et s'empara d'une barre de céréale au chocolat pour la route. Elle passa à côté de la jeune fille en continuant de l'ignorer, tandis que sa mère se précipita à son tour dans la cuisine :

— Les filles, je ne me suis pas réveillée ! Je suis très en retard !

Anna s'arrêta, blasée, au milieu de la pièce. Décidément, elle ne s'était pas trompée de famille.

— Mais vous êtes encore là, vous aussi ? S'exclama Cécile en se retournant vers les deux jeunes filles.

— Anna a mis trois plombs dans la douche, rétorqua Ophélie en incendiant sa sœur du regard.

— Tu déconnes là ?

— Peu importe, les coupa Cécile pour éviter de faire une scène dès le matin, Je dois aller dans le centre de Paris, je vais vous emmener en voiture.

— Je préfère encore faire le trajet à pied jusqu'au lycée que de rester une demi-heure avec elle dans une voiture, déclara sèchement Anna, en rendant son regard tout aussi antipathique à Ophélie.

— Ce n'est pas un peu exagéré comme comportement ? Soupira sa mère en ouvrant la porte du frigidaire.

— En tout cas, ne te gêne pas pour y aller à pied, si tu y tiens tant que ça, commenta Ophélie ironique, Je ne vais pas te plaindre.

— Pour ça, il faudrait déjà que tu aies un cerveau, la nargua sa sœur, bien qu'il n'y eût pas tellement de rapport avec ce qui venait d'être dit précédemment.

— Il n'y a plus de lait ? Interrogea Cécile de sa voix haute perchée.

— Ophélie a jeté le reste dans l'évier.

— Dans l'évier ? S'écria sa mère en se retournant vers sa cadette.

— J'étais en retard, je n'ai pas eu le temps de finir mon bol, rétorqua la concernée.

— Et puis maman, si tu pensais à aller faire les courses, il y en aurait peut-être encore, lui fit remarquer Anna.

Ophélie se retourna vers sa grande-sœur, surprise. Mais de quel côté était-elle au juste ? Aucun des deux, probablement. Anna s'accrochait à son rôle de victime comme une désespérée en manque d'attention, songea-t-elle.

— Si tu n'es pas contente, tu n'as qu'à les faire ! Explosa Cécile en refermant la porte du frigidaire d'un coup brusque.

— Et quand ça ? L'interrogea Anna, Je suis au lycée toute la semaine !

— Et alors, tu ne sors jamais, intervint à son tour Ophélie, Tu pourrais faire ça à la fin de ta journée.

— Comment ça je ne sors jamais ? S'emporta la jeune fille, Ce n'est pas parce que je ne me fais pas baiser par la moitié du collège à seulement quatorze ans que je ne fais rien d'autre de ma vie.

Le coup partit plus vite qu'elle ne s'y était attendue et Anna reçut en pleine face le poing rageur d'Ophélie. Ce ne fut pas très douloureux, car la petite poigne fragile de la jeune fille n'aurait pas fait de mal à une mouche, mais Anna fut déséquilibrée et sa tête tapa violemment contre le coin d'un placard. Elle sentit le coup fermement au niveau de sa tempe et ferma les yeux instantanément, tandis qu'elle entendait déjà sa mère crier et sa sœur déguerpir en courant. Derechef, elle ouvrit les yeux et sa lança à sa poursuite en hurlant, telle une furie.

— Je vais te tuer !

— Maman ! Au secours ! S'écria Ophélie en montant quatre à quatre l'escalier pour rejoindre la chambre, dans laquelle elle venait de s'enfermer.

NantisWhere stories live. Discover now