« Vous savez quoi faire, dit le conseiller. Suivez la Grande rue et ne vous éloignez pas trop. »
Une fois la calèche arrivée au terme de son voyage, nous descendons prestement et rabattons nos capuches pour couvrir nos visages. Les rues pavées grouillent de petit gens qui s'affairent et personne ne prête attention à nous. Arthur semble savoir exactement où aller, alors je me laisse guider. Les commerçants étalent leurs marchandises en braillant et des effluves de pain tout droit sorti du four flottent dans l'air, réveillant mon estomac vide. Je ne laisse pourtant rien paraître. Il faut que je profite de cette sortie inopinée au maximum, en tant que dernier moment de liberté. En plus il fait beau aujourd'hui, le ciel printanier est complètement dégagé. Tout serait parfait si je ne sentais pas les regards insistants des gardes et du conseiller dans mon dos. Arthur jette des petits regards en arrière, visiblement aussi ennuyé que moi. Mais il semble un peu anxieux aussi, bien que je n'en sache pas la raison.
« Hé, murmure-t-il, ça te dit qu'on les sème?
- Quoi? On n'y arrivera jamais, il y a trop de gardes...
- Mais si, fais moi confiance. Tu oublies que je connais ce village comme ma poche. Alors, oui ou non ?
- D'accord.», soupiré-je.
Un soulagement non feint se peint sur son visage.
« Comment on s'y prend? demandé-je.
- J'ai un plan. On continue de marcher jusqu'à l'échoppe là-bas, avec la grande enseigne. Il y a une arrière boutique qui donne sur une autre ruelle. Je connais bien la gérante, elle nous permettra d'emprunter la porte du fond et on pourra ainsi sortir discrètement. Ensuite... Tu verras. »
Je le regarde, un peu dubitatif mais je finis par hocher la tête.
« Je vois, c'est une bonne idée.
- Tu es prêt ?
- Toujours. »
On se dirige nonchalamment vers la boutique, et je fais un petit signe au conseiller pour lui indiquer que nous allons « acheter à manger ». On entre, faisant tinter une petite clochette placée au dessus de la porte. La boutique est petite mais chaleureuse, et de bonnes odeurs sucrées nous accueillent. Partout des étagères remplies de pâtisseries et de petits pains. De quoi me faire saliver. Une petite femme rondelette, qui me fait d'ailleurs un peu penser à Ayline, se dirige immédiatement vers nous, souriante. Nous la saluons et retirons nos capuches. Son sourire s'élargit encore plus quand elle reconnaît Arthur.
« Arthur c'est toi! Comment vas-tu?
- Bien merci!
- Tu ne me présentes pas ce charmant jeune homme ? continue-t-elle en me regardant.
- Bien sûr, Viviane je te présente Tristan. Tristan voici Viviane.
- Oh Tristan? Comme l'Héritier? En voilà une coïncidence!
- Oui c'est ça, répondé-je, sur la réserve. »
On échange un regard gêné avec Arthur. C'est normal qu'elle ne me reconnaisse pas vu que peu de gens connaissent mon visage. Et personne ne doit être au courant que je suis venu en ville aujourd'hui.
« En tout les cas, que puis-je faire pour vous?
- Mmh, est-ce que tu nous laisserais emprunter la porte de derrière? demande Arthur.
- Mais bien sûr, pas de souci. Je suppose qu'il est inutile que je demande pourquoi. dit-elle en faisant un clin d'oeil.
- Merci Viviane, t'es la meilleure. Tu viens Tris' ?
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L'Héritier
Teen FictionDans une contrée lointaine et dans un temps lointain, vivait un peuple étrange aux traditions toutes aussi particulières. Chaque nouveau siècle, une jeune fille naissait au sein de la famille royale. Celle-ci était appelée l'Héritière et était préde...
