Chapitre 4 : Le dragon et le vin de dépanneur

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Tu es si simple, John, j'aurais dû m'en douter! Le bip de l'ascenseur retentit et les portes s'ouvrirent. Ils sortirent dans le couloir et cherchèrent leur chambre. Bien sûr, Sherlock avait déjà mémorisé le plan de l'hôtel par cœur et les amena au bon numéro de porte en quelques minutes seulement. Mycroft ne leur avait loué qu'une seule chambre pour eux deux, mais aucun des hommes auraient songé à s'en plaindre. Cela leur convenait à tous les deux, même si John allait sûrement râler un peu à propos de toute notion d'espace personnelle qui partirait en fumé à la moindre occasion. Parce que Sherlock n'avait que faire de l'intimité des gens.

La chambre était réellement jolie. Les murs étaient couleur ciel d'été, le plancher comme le sable chaud et une peinture de voilier trônait au-dessus du gigantesque lit aux multiples oreillers. Un grand bain tourbillon tourbillon trouvait sa place dans la salle de bain et une porte coulissante vitrée donnait sur un petit balcon pointant à l'extérieur. De souvenir, John ne se souvenait pas avoir déjà goûté à tant de luxe. Quant à lui, Sherlock ne semblait pas être impressionné le moins du monde. Déjà comme chez-lui, il avait déballé toutes ses choses et s'était parfaitement installé. Maintenant couché sur le lit, le dos appuyé contre le mur, il avait replié ses bras derrière sa tête. Après avoir fait le tri dans ses bagages, John le rejoignit juste un peu plus tard. Sa main attrapa la télécommande qu'il tripota avant d'allumer la télévision. Il tenta de zapper un peu pour tomber sur un bon programme, mais il ne comprenait pas un traître mot de la télé chinoise! Juste à côté, les paupières à demie-closes, Sherlock souriait comme s'il se moquait de lui. Secouant la tête, John finit par donner un coup de coude dans les côtes du détective. Ce dernier ouvrit brusquement les yeux. Les deux hommes s'observèrent en silence durant quelques secondes, puis ils finirent par éclater tout les deux de rire. Sherlock qui riait était la plus belle chose que John n'avait jamais vu.

-John, tu veux aller manger au restaurant de l'hôtel?

-Tu as faim? S'étonna l'ancien militaire en haussant un sourcil.

-Voyons, tu sais bien que je ne considère pas le fait de manger comme quelque chose d'utile, John! Non, je te le propose parce que je ne veux pas entendre ton ventre gargouiller durant la nuit et parce je sais que tu adores les restaurants.

Savoir que Sherlock souhaitait aller au restaurant parce qu'il savait que c'était quelque chose qui lui ferait plaisir rendait John plutôt joyeux. Qui aurait cru que, un jour, Sherlock ferait quelque chose pour quelqu'un d'autre que lui-même!

-D'accord, allons-y.

Et John sourit sous le regard légèrement perplexe du sociopathe qui n'était pas certain de tout comprendre ce qui se passait dans la tête de son compagnon. Sherlock mit son portefeuille dans la poche arrière de son pantalon, puis il attendit John devant la porte. Celui-ci le rejoignit quelques secondes plus tard, puis ils sortirent dans le corridor.

***

-8h30 PM, suite 369, Grand central Hotel Shangaï, Shangaï-

-Mon Dieu, Sherlock, pourquoi avoir dit cela au pauvre sommelier?

John était partagé entre la colère et l'hilarité, tandis qu'ils regagnaient leur chambre.

-Je ne vois pas où est le problème, John, j'ai seulement dit la vérité.

-Tu as qualifié le plus cher vin de l'hôtel de – et je cite – « vin de dépanneur », Sherlock!

-Eh bien, ce n'est pas de ma faute s'ils pensent que mettre un mauvais vin dans une bouteille de luxe le rend meilleur!

Et John rit de plus bel.

-Bon sang, tu es irrécupérable!

Légèrement pompette et sur l'effet du décalage horaire, ils entrèrent dans leur suite et s'effondrèrent tout habillé sur le grand lit. Foutu jet lag!

***

-10h00 PM, suite 369, Grand central Hotel Shangaï, Shangaï-

-John.

-Hum?

-Je n'arrive pas à dormir. Donne-moi mes somnifères.

-Bien essayé, Sherlock, mais c'est non.

-Je sais où tu les as cachées.

-Et moi, je sais que tu n'as pas les couilles d'aller les chercher sans me demander d'abord. Alors ferme les yeux et compte les moutons. Nous commençons l'enquête demain, alors tu dois être en forme.

John roula dans le lit et se retrouva face à face à Sherlock. Le regard brillant du détective se planta dans le sien, le faisant déglutir lentement.

-Je sais ce qui pourrait t'aider à dormir, finit par dire l'ex militaire.

-Ah, oui? Se surprit Sherlock.

-Tu m'as dis de te le rappeler si j'avais besoin d'être... satisfait.

Sherlock échappa un grognement quelque peu bestial. Possessif. 

Le dragon argenté T. 2 (Johnlock)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant