Chapitre 15

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Pendant le trajet, j'appris que Pedro avait 32 ans, qu'il était célibataire et vivait dans un bel appartement à Alicante près de la mer (et oui, d'après ce que j'avais compris il y a la mer à Alicante. Dès que je serais rentrée, il faudra que je regarde sur une carte où se situe cette foutue ville). Sa grand-mère était restée à l'hôtel pour jouer aux cartes (je n'étais vraiment pas sûre de cette information. C'était soit ça, soit elle allait tuer quelqu'un avec un grand couteau).

J'appris aussi qu'autour du Syrillus, il y avait deux autres hôtels. Et toutes les excursions étaient communes. « Tant mieux pour moi ».

Les 1h30 de trajet passèrent très rapidement, grâce à Pedro. A la sortie du car, nous nous mélangeâmes à la foule. J'essayais bien évidemment de rester le plus loin possible de Gabriel. Je ne supportais pas de le voir énerver contre moi.

-Par ici le groupe de français! Nous dit Gabriel en agitant le bras. Y el grùpo de los espanoles a la izquierda. Vamos !

Oh non ! J'allais être séparée de Pedro ! Alors que l'on venait juste de se rencontrer. Heureusement pour moi, Pedro me prit par la main et me conduisit vers le groupe des espagnols. Je lui décrochais mon plus beau sourire, auquel il me répondit par un baiser sur ma joue.

Nous passâmes le reste de la matinée à visiter les ruines. Je devais admettre qu'elles étaient magnifiques. Les seuls points négatifs étaient la chaleur étouffante et le fait que je ne comprenais pas un mot de ce que le guide espagnol racontait. « Dommage cela avait l'air intéressant au final. Peut-être que j'aurais dû rester à Gabriel ».

A l'heure du repas, nous retrouvâmes le groupe des français dans un restaurant dans le centre du village, attenant aux ruines. Bien évidemment je restais avec le groupe des espagnols. Au loin, je distinguais le T-shirt vert fluo de Gabriel. Il me tournait le dos. « Tant pis pour lui ». Ce n'était pas comme si c'était mon petit-ami. Je n'étais même pas sûre qu'il soit mon ami.

L'après-midi nous devions visiter le reste du village. Je m'excusais auprès de Pedro et je rejoignis les français. Histoire au moins, de comprendre un truc. De ne pas être venu ici pour rien. A la fin, nous nous arrêtâmes devant des boutiques de souvenirs. N'ayant pas d'argent, je choisis d'attendre dehors. Gabriel était adossé à un arbre un peu plus loin.

-Hey ! Lui dis-je en m'approchant.

Il me répondit par un vague signe de tête.

-Ca va ? Insistais-je.

-Oui.

OK. Super pour la conversation ! C'était quoi son problème ? Non mais sérieux ! Se fut à ce moment là que Pedro nous rejoignit. Si les yeux de Gabriel avaient pu être des révolvers, Pedro serait mort sur le coup.

-Bon merci pour la conversation, lui dis-je d'un ton sec.

Sur ce, Pedro et moi nous éloignâmes pour remonter dans le bus. Il était 15h30 et nous avions 1h30 de trajet. Comme à l'allée, le temps passa trop rapidement. J'espérais que Pedro me demanderait de dîner avec lui ce soir, mais il n'en fit rien. Au lieu de cela, il me proposa de nous retrouver à mon hôtel ce soir vers 23h. A 23h ? Pourquoi aussi tard ? Peut-être voulait-il profiter de sa grand-mère ? Où alors il avait quelque chose à cacher ?

« C'était toujours mieux que rien », pensais-je. J'acceptais donc sa proposition et décidais d'ignorer mes pensées paranoïaques.

Devant le syrillus je dis « hasta luego » à Pedro (j'avais appris de nouveaux mots !!!) et courut vers ma chambre. Honnêtement, j'avais hâte de retrouver Lily pour lui raconter ma journée. Malheureusement, elle n'était pas là. « Merde ! ». Je pris rapidement une douche, me changeais et décidais de partir à la recherche de ma meilleure amie. Je la trouvais près de la piscine en grande conversation avec un couple (d'hommes). Dès qu'elle me vit, elle se leva et quitta prestement le bord de la piscine. Elle ne voulait pas me parler. Je sentis mon cœur se serrer dans ma poitrine. L'air commençait à me manquer. Les larmes coulèrent couler le long de mes joues, sans que je puisse les arrêter. Je voyais bien que le couple qui était occupé à discuter avec Lily me regardait avec insistance. Je séchais mes larmes et me retournais l'âme en peine dans la chambre. Pour la seconde fois en quelques mois à peine, j'avais le cœur brisé.

A 22h30 quelqu'un frappa à la porte. J'espérais tellement que se soit Lily. Mais qu'elle ne fut ma surprise de découvrir... Pauline. Pauline, l'amie de Gabriel.

-Bonjour Zoé.

-Pauline ! Mais qu'elle bonne surprise ! Entre.

-Non, c'est gentil mais je n'ai pas le temps. Je voulais te proposer de passer la soirée avec nous.

-Nous ?

-Oui. Victor, Luc, Gabriel et moi. Nous allons dans le même bar que la dernière fois.

J'étais très tentée. La dernière soirée que j'avais passée avec eux était géniale. Mais, Pedro devait me rejoindre plus tard. Je livrais un dur combat. Eux ou Pedro ? Finalement, Pauline l'emporta. Je dirais à Pedro que je m'étais endormie. Mais au fait, comment serais-je supposée le prévenir ? Je n'avais même pas son numéro de téléphone!

-Aller, on y va ! Victor nous attend en bas de l'hôtel.

J'attrapais (un peu à contrecœur) les clés de la chambre, fermais la porte, et suivis Pauline.

-Salut toi ! Me dit Victor lorsque nous arrivâmes à sa hauteur.

-Salut !

-Alors la visite ? Comment c'était ? Gabriel nous a dit que tu allais visiter les ruines.

-C'était très jolie ! Je ne regrette absolument pas d'y être allée.

Luc et Gabriel étaient installés à la même table que la nuit dernière. Il avait troqué son T-shirt vert fluo par un T-shirt bleu pâle. Cette couleur lui allait beaucoup mieux ! Ces yeux s'agrandirent de surprise lorsqu'il m'aperçut.

-Qu'est-ce que tu fais ici ? Me demanda-t-il sèchement, quand j'arrivais au niveau de la table.

A en juger par son halène, il ne devait pas en être à son premier verre de whisky.

-Pauline est venue me chercher. Je te dérange ou quoi ?

-Je croyais que tu devais passer la soirée avec ton nouveau copain.

-Alors premièrement, non que ça te regarde, mais ce n'est pas mon copain. Et deuxièmement je fais ce que je veux il me semble. Je suis majeure et vaccinée ! Je n'ai de compte à rendre à personne et surtout pas à toi ! Tu n'es ni mon père, ni mon copain !

Et toc ! Prends ça dans les dents. Mais aussitôt je regrettais mes paroles. Gabriel avait été tellement gentil avec moi ! Et encore une fois, je lis dans ses yeux que je l'avais blessé.

-Non attends Gabriel, je suis désolée. Je n'aurais pas dû dire ça. Excuse-moi.

Avec un mauvais rictus, il se leva et se rendit sur la piste de danse. Pourquoi lui avais-je dis ça ? Non mais sérieusement ! Il fallait que j'arrête de repousser les gens. Sinon j'allais fini seule avec des chats et des lapins.

Je passais une bonne partie de la soirée à boire et discuter avec Pauline. Les garçons, quant à eux, dansaient sur la piste.

-Alors ce Pedro ? Tu penses que tu vas le revoir ? Me demanda-t-elle, une fois que j'eu terminé de lui raconter ma journée (j'avais vraiment besoin d'un avis sur Pedro).

-Je ne sais pas. Il me plait bien mais...

-Mais ?

-Je ne veux pas juste d'un flirt de vacances, tu vois.

-Désolée de te dire ça Zoé mais ce n'est pas avec un type qui habite à plus de 1.500 km de chez toi que tu vas faire ta vie. Je ne pense pas que ce Pedro soit fait pour toi.

Elle avait raison. Je le savais. Et encore une fois, l'alcool m'embrumait la tête. Je relevais la tête pour regarder les garçons sur la piste. « Mais où était passé Gabriel ? ». Je posais la question à Pauline qui hocha les épaules. Elle-même ne savait pas.

Je continuais à le chercher des yeux. Finalement, je le repérais au bar, en train de discuter avec une fille. Et là, je ne sais pas pourquoi, mais je vis rouge (surement à cause de l'alcool). Je me levais aussitôt et fonçait droit sur lui. Arrivée à sa hauteur, je l'attrapais par le bras et murmurais à son oreille :

-Tu veux danser ?

Je n'attendis pas sa réponse, et le trainais sur la piste. Comme la dernière fois, nous passâmes plus d'une heure à rire et à danser. J'aimais cette sensation d'insouciance et de liberté. Quand j'étais sur la piste, je ne pensais plus à rien.

Tous mes problèmes disparaissaient. 

Une catastrophe n'arrive jamais seuleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant