Chapitre 14

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Je passais le reste de ma soirée, allongée sur le canapé, à regarder la télé italienne.

La téléréalité est vraiment partout de nos jours ! Et heureusement, je n'avais pas besoin de parler italien pour comprendre. Apparemment Gaia sortait avec Mateo. Mais Gaia trompait Mateo avec Alessandro et Luca (comment arrive-t-elle à avoir trois mecs alors que moi je n'en ai aucun ?). Il y avait aussi Lucia, qui était bisexuel. Bref plein de personnages aussi intéressants les uns que les autres. Mais comme je n'avais rien d'autre à faire de ma triste soirée, je regardais quand même cette émission complètement débile.

« Oh, Oh ! Gaia est en train de coucher avec Alessandro dans les vestiaires du club de sport et Mateo arrive ! Va-t-il découvrir le pot aux roses ? Quel suspense insoutenable ! Comment allons-nous faire pour continuer à vivre sans savoir ce qui va se passer ?». Non mais sérieusement ! Allo quoi !!!!! Dans un premier temps, êtes-vous déjà rentrés dans un vestiaire vide pour vous dire : « Tiens, il n'y a personne, faisons l'amour ! Personne ne risque d'entrer pendant ce temps là ! ». Et puis comme par hasard (mais alors vraiment comme par hasard), dans un second temps, la seule personne qui pousse la porte des vestiaires est le soi-disant petit-copain de la fille. Après ça, les producteurs de cette monstruosité ont le culot de vous sortir « Notre show est vrai ! ». Mais oui, mais oui. Prenez-nous pour des débiles ! On sait tous qu'il y a un « scénario » (enfin si on peut appeler ça un scénario) derrière.

J'en étais au troisième épisode (Lucia se tâtait à faire un plan à trois) quand je m'endormis sur le canapé.

Je m'éveillais le lendemain matin, toute courbaturée et affamée. J'attrapais mon téléphone que j'avais posé sur la table basse. 7h53. Je soupirais et me levais. Le départ pour les ruines était prévu à 9 heures. Je jetais rapidement un coup d'œil en direction du lit et constatais (à regret) qu'il était vide. Où était Lily ? Devais-je m'inquiéter ?

Je me dirigeais quand même vers la salle de bain et prit une longue douche bien chaude afin de détendre mes muscles endoloris. A 8h30, je me sortis de la chambre en direction du restaurant qui servait le petit déjeuner.

La salle était déjà pleine. Je repérais quand même une petite table près de la baie vitrée et m'y installais. Aussitôt un serveur apparut et prit ma commande.

« Mais où pouvait bien être Lily ? ». Elle n'était pas dans la salle du restaurant. Après réflexion, je me dis qu'il était encore bien tôt et qu'elle devait probablement toujours être au lit.

« Oui, mais où pouvait-elle bien dormir ? ». J'étais inquiète. « Et si elle avait été enlevée ? Où qu'elle avait trop bu la nuit dernière et qu'elle s'était noyée dans la mer ? »

-Bonjour Zoé ! Alors bien tu as bien dormi ?

Je sursautais. Gabriel. Il avait troqué sa chemise blanche pour un T-shirt vert fluo. Pas du tout voyant ! Mais alors pas du tout.

-Salut Shrek !

Il baissa les yeux sur son T-shirt et sourit.

-C'est l'uniforme des guides de l'hôtel. On doit être visible pour que les touristes puissent facilement nous repérer.

-Ca pour être visible, tu es visible. On ne risque pas de te louper.

-Ah, ah, ah, moque-toi de moi ! Dépêche de finir, à 9 heures tout le monde doit être dans le car. On a 1h30 de route.

-Quoi ? 1h30 ? De route ? Si tu m'avais dis ça avant ...

-Tu ne serais pas venue ? Ne t'inquiète pas, j'y avais pensé et c'est pour ça que je ne t'ais rien dis. Allez ! Magne-toi !

Sur ce il s'éloigna. Je me dépêchais de finir mon petit déjeuner et me dirigeais vers l'accueil de l'hôtel.

Je choisis de m'asseoir au fond du bus, à l'écart de Gabriel. Je n'avais aucune envie de discuter avec qui que se soit.

-Hola, Médemoiselle, Es la plaza acqui libre ?

Je relevais la tête et aperçut un homme d'une trentaine d'année. Grand, brun, très (très) musclé, il portait un T-shirt noir et un bermuda blanc. Il était divin ! Parfait ! A croquer ! Je lui décrochais mon plus beau sourire.

-Oui, oui.

Je n'étais pas sûre d'avoir compris ce qu'il m'avait dit. Mais j'espérais que se soit : « Mademoiselle, votre beauté fatale m'a frappé au moment où je suis entré dans se bus. S'il-vous-plait, vous devez me laisser m'asseoir à vos côtés durant ce long et fastidieux trajet ».

-Me llamo Pedro, me dit-il en s'asseyant.

-Ah, oui, et moi je m'appelle Zoé.

-Oh, tù es francès ?

Son accent était adorable ! Encore plus que celui d'Edward (mince ! Encore lui ! Je devais à tout prix le chasser de mon esprit !).

-Oui, je viens de P aris. Et toi ?

-Alicante, Espana.

Ah, l'Espagne ! C'était un pays que je ne connaissais que peu et pourtant, je l'aimais déjà. Si les hommes là-bas étaient tous comme Pedro, alors je devrais aller y vivre sur le champ.

-Tu es ici en vacances ? Tu séjournes au Syrillus ?

Un affreux doute me submergea. S'il était dans le même hôtel que moi, alors cela voulait dire qu'il était...

-No, je être au hôtel à côté, El Palermo Royal.

Ah ! Ouf ! Sauvée ! J'avais encore peut-être une chance qu'il soit hétéro ET célibataire.

-Et tu es ici avec des amis ?

-Amis ?

Il sembla réfléchir. La langue française n'avait pas l'air d'être son fort. La communication risquait d'être compliquée entre nous, sachant que je ne parlais aucune langue étrangère.

-Ah ! Amigos? No, Soy con mi abuela.

Abuela? C'était quoi encore ce truc ?

-Grand-mère. Il te dit qu'il est ici avec sa grand-mère, dit Gabriel d'un ton sec. Je ne l'avais pas entendu arriver.

-Tu parles espagnol, toi maintenant?

-Ouais.

Sur ce, il retourna à l'avant du bus. Je l'avais blessé, et j'en étais désolée.

Oh et puis merde ! C'était lui qui m'avait dit qu'il était temps d'avancer et de passer à autre chose. Et bien c'était exactement ce que je comptais faire. Avec Pedro.

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Une catastrophe n'arrive jamais seuleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant