— Bref, enchaina-t-il d'un revers de la main, Vu que tu as l'air d'être – potentiellement – la nouvelle copine d'Ethan, je pense qu'il est temps qu'on apprenne à se connaître.

— Ne te donne pas cette peine, souffla Anna, blasée, Je sais que tu fais ça juste pour le faire chier... Et, en plus, vous ne vous adressez même plus la parole. Je ne vois pas l'intérêt.

— L'intérêt, c'est de me rencontrer moi, chérie.

Anna ne voulut même pas répondre et, avec sa main libre, elle s'empara des quelques livres qu'il tenait encore dans ses bras pour les poser sur sa pile.

— Sérieusement ? L'interrogea-t-il, Tu ne veux pas apprendre à me connaître ?

— Le peu que j'ai vu de toi m'en a coupé l'envie, répondit-elle le plus sincèrement du monde.

— Oh allez, pas toi ! S'exclama le garçon, Ne me dis pas que tu crois toutes ces rumeurs qu'on lance sur moi !

— Comme si c'était des rumeurs.

— Tu crois vraiment tout ce qu'on te dit ? Hallucina le garçon, Moi qui te pensais intelligente.

— Tu n'as jamais pensé à moi, l'arrêta-t-elle froidement.

— Et ta maman ne t'a pas appris qu'il ne fallait pas juger les gens sans les connaître ? L'interrogea-t-il sans relever son intervention.

— J'ai confiance en mon instinct quand il me dit de ne pas t'approcher, rétorqua Anna, Et, pour information, ma mère ne m'a jamais appris grand chose, de toute manière.

— Oh, tu me brises le cœur.

— Pour ça, il faudrait déjà en avoir un.

Noah s'arrêta dans le couloir, s'avouant vaincu. Tant pis, il avait loupé une occasion de faire chier Ethan. Il reposa le dernier livre qu'il avait encore dans les mains sur la pile que tenait Anna et il enchaina, sèchement :

— Tu as raison. Je n'ai pas assez de cœur pour t'aider à porter tout ça.

Il la laissa s'éloigner un instant en l'observant avec dédain, puis s'exclama :

— Oh, attend !

Anna s'arrêta et se retourna vers lui tandis qu'il parcouru rapidement la distance qui les séparait. Arrivé devant elle, il donna un coup dans la pile de livres qui s'écroula autour d'elle pour la deuxième fois.

— Mince, il semblerait que je sois maladroit, en plus d'être inhumain.

Cette fois-ci, il s'éloigna sans se retourner.

Oui, Noah Khan devait toujours avoir le dernier mot.

***

Lucas avança d'un pas nonchalant dans les couloirs du lycée, ne se donnant même pas la peine de lever les pieds, ce qui fit grincer des dents son meilleur ami qui marchait à ses côtés.

— On dirait que tu traverses le couloir de la mort, commenta Raphaël en observant Lucas en biais.

— Cet endroit y ressemble, maugréa le garçon visiblement énervé par le cours qu'il venait d'avoir sur les équations à deux inconnus.

Lucas ignorait pourquoi il avait choisi l'option mathématique alors qu'il était en filière littéraire.

— Vu la tête que tu tires, ajouta Raphaël, Personne ne peut en douter. Sérieux, Lucas, SOURIS ! Explosa le garçon en se plantant devant lui.

Il eut pour simple réponse le regard blasé de son meilleur ami et il enchaina, résigné :

— Je laisse tomber. Faut que j'aille au club théâtre de toute façon.

NantisWhere stories live. Discover now