Chapitre 24 : Elle ment

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PDV Lola

Je le regardai longuement dans les yeux, attendant qu'il rit ou détourne le regard avec un sourire. Mais il n'en fit rien, il resta planté là à m'observer sans rien dire. Ses yeux ne quittaient pas une seconde les miens, ses lèvres restaient droites, sans se courber une seule fois.

Il ne blaguait pas.

Le silence autour de nous était oppressant, et son regard sérieux encore plus. On entendait les bruits pudiques de la nuit, le vent dans les rares arbres qui entouraient la maison, la mer qui s'agitait aux pieds de la maison, les animaux sauvages cachés dans la nature.

Soudain, Ian détourna le regard, mais ce ne fut pas avec un sourire comme je m'y attendais. Il baissa brusquement son regard sur mes lèvres, et les détailla sans gêne. Et toujours dans le pesant silence, il roula vers moi, plaçant son visage au dessus du mien. Il se releva sur un de ses coudes, continuant à observer mes lèvres. Je sentai son parfum engouffrer mes narines mélangé à une odeur d'alcool. Puis, délicatement, il posa sa main sur ma joue, et observa longuement mes yeux avant de murmurer.

- Je pourrais t'embrasser.

- Tu pourrais, oui.

Et à mes mots, il se pencha et embrassa brièvement mes lèvres. Je frissonnai quand sa peau toucha la mienne, j'aurais aimé plus, même si son haleine empestait l'alcool. Il se releva ensuite, me tendant la main pour que je me relève aussi.

- Tu sais ce que j'aimerais faire ? Un bon bain de minuit avec toi, imagine nous, toi et moi, dans la mer...

Il continua à parler, alors que je l'observais sans rien dire.

- Je crois que je préférerai aller me coucher, tu sais, le coupai-je, aller se baigner alors que on a bu c'est pas très bien.

Il hocha la tête comme un enfant, et il saisit ma main. On rentra dans la maison, main dans la main. Je sentai que mon ventre n'était pas indifférent au contact de sa main brûlante dans la mienne. En fait, je ne savais pas vraiment si sa main était réellement chaude ou si c'était seulement parce que je mourais de chaud lorsqu'il était près de moi.

Une fois qu'il s'affala sur le grand lit, je pris son grand t-shirt et l'enfilai dans la salle de bain, pensant qu'il se changeait pendant ce temps là dans la chambre. Mais quand je revins, il n'avait pas bougé, il avait seulement fermé les yeux, les bras toujours croisé derrière sa tête comme s'il prenait de soleil. Je m'assis à côté de lui, et il entrouvrit les paupières.

-  Déshabille moi, Lola, murmura t-il.

Je souris en secouant la tête mais il insista.

- Ou c'est moi qui te déshabille, rit-il en agrippant mon t-shirt.

Je fis un mouvement de recule sans cacher un sourire. Puis il attrapa son t-shirt et tenta de l'enlever. Je fus donc contrainte de l'aider devant son malheureux échec, et quand il réussi à le retirer il me regarda droit dans les yeux.

- On fait dodo maintenant, chuchota t-il en se glissant sous les draps.

Je le rejoins timidement, ne sachant comment agir. Mais très vite il se tourna vers moi et m'entoura de ses bras. Sa chaleur réchauffa mon corps et des frissons apparurent au fond de mon ventre. Je me blotti un peu plus dans ses bras, me sentant à l'abri, paisible. Je sentais son souffle sur mon front, lent et régulier. On aurait dit qu'il dormait déjà. Je levai les yeux vers lui, constatant que ses paupières étaient fermées, je fermai à mon tour les miennes. Seules nos respirations étaient audibles, et le silence était tellement reposant. Et sans réfléchir mes lèvres s'entrouvivrent et je chuchotai, sans même savoir si Ian m'entendait :

BOTH OF USOù les histoires vivent. Découvrez maintenant