Chapitre 28

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PDV Amelya

Ce satané centaure ne s'est pas assez diverti en nous confrontant à une de nos peurs, il veut qu'on recommence demain après nous avoir fait passer une nuit qui sera sans aucun doute abominable.

Je pense que je n'ai plus qu'à m'asseoir dans un recoin et attendre l'aube...

Perdue dans mes pensées, je marche au hasard dans le dédale de murs de ronces, persuadée que je tourne en rond ; tout se ressemble tellement !

La nuit tombe alors que je n'ai trouvé aucun abri ; je me résigne donc à accélérer le pas en me dirigeant encore au hasard dans ce maudit labyrinthe.

Au détour d'un énième virage, je remarque une faible clarté qui semble provenir de l'intérieur d'un mur ; je m'en m'approche discrètement en plissant les yeux pour tenter d'apercevoir quelque chose malgré la pénombre.

Quand j'arrive enfin devant le mur lumineux, une forme humaine faite de brume semble traverser les ronces avant de prendre la forme d'une vieille femme mince et frêle.

Si j'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'un fantôme, je constate maintenant que l'apparition est devenue bien réelle.

Je hausse un sourcil, interdite, et observe les yeux clos de la vieille femme ; elle ouvre soudain les paupières et je me heurte à un regard vide : elle ne possède ni iris ni pupilles.

Au moment où j'ouvre la bouche, m'apprêtant à prendre la parole, elle me devance et me lance d'une voix sifflante :

- T'aventurer dans ce lieu était une grave erreur.

Avant que je n'ai pu prononcer le moindre mot, elle attrape ma main ; le contact de sa peau glacée me refroidit immédiatement, tout comme ses paroles.

- Tes deux amies s'en sortiront, reprend-elle. Mais toi, tu périras ici.

Troublée, je dégage brusquement ma main et lui réponds sèchement :

- Vous n'êtes qu'un leurre ! Vous ne proférez que des mensonges !

La vieille voyante incline alors légèrement la tête sur le côté, un sourire flottant sur les lèvres ; la situation semble l'amuser.

- Tu essaies de te rassurer mais tu sais aussi bien que moi que je dis la vérité. Tu le sens au fond de toi. Les dryades savent discerner ce qui est faux de ce qui ne l'est pas.

Sur ce point-là elle dit la vérité, mais jamais je ne l'admettrais : ça serait confirmer que je crois à sa prédiction.

- Partez d'ici.

La vieille femme hausse les épaules et reprend son allure fantomatique avant de disparaître subitement, comme si elle n'avait jamais existé.

Je jette un regard furtif aux alentours en essayant de me persuader que cette voyante était folle ; elle a probablement juste essayé de me faire peur.

La nuit étant tombée depuis longtemps déjà, je décide de m'asseoir dans le renfoncement d'un mur arrondi qui me cache du chemin principal, au cas où quelque chose aurait envie de me chercher.

Je reste sur mes gardes un long moment, attentive au moindre bruit, avant de me convaincre que je ne risque strictement rien.

Je m'assoupis alors, malgré un mauvais pressentiment niché au creux de mon ventre.

PDV Lindsey

J'ai apparemment réussi à m'endormir quelques heures, dans un état de demie somnolence, mais un bruit de pas m'a réveillée.

Avec appréhension, je jette un coup d'œil sous les ronces qui m'abritent et aperçois une longue robe noire caresser le sol.

Je retiens mon souffle alors que la lumière se fait peu à peu dans mon esprit : c'est la robe de la sorcière qui était venue dans notre cellule et qui s'en était pris à Amelya.

MystérieuseWhere stories live. Discover now