Chapitre 27

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- Le labyrinthe confronte démesurément ses visiteurs à leurs pires peurs.

Ça, c'est une mauvaise nouvelle.

- Un sortilège amplifie les peurs ; très peu des visiteurs qui se sont aventurés dans cet endroit ont survécu, ajoute Cornelia.

- Tant pis, on fera avec et on sortira d'ici, répond Amelya. Où faut-il aller ?

- On va traverser les bois et on y sera. Suivez-moi.

Nous avançons en direction de la lisière pendant que Cornelia poursuit ses explications : le labyrinthe entoure une petite forêt qui elle-même encercle le repaire. Le sort qui l'a créé permet d'y entrer de n'importe quel endroit ; mais pour en sortir, il n'y a qu'une seule issue. Et on ne pourra compter que sur nous-même pour la trouver.

Après quelques minutes de marche à travers les bois, nous arrivons devant un mur constitué de ronces qui mesure au moins trois mètres de haut.

Nous voyons l'entrée en face de nous mais il fait tellement sombre à l'intérieur du labyrinthe que nous ne pouvons rien distinguer de là où nous nous tenons.

Une idée me traverse alors l'esprit : je me mets en lévitation pour apercevoir l'étendue du labyrinthe et, pourquoi pas, la sortie.

Soudain, alors que je suis à la limite de la hauteur du mur, je me heurte à une surface lisse et me cogne la tête.

Je redescend avec une grimace et lance :

- Il y a une paroi invisible, là-haut. Je n'ai rien pu voir.

- Il n'y a pas d'autre solution que de rentrer là-dedans, me répond Cornelia. Il faut y aller.

Elle avance vers l'entrée, apparemment assez sûre d'elle.

Alors que je m'apprête à la suivre, Amelya me retient par le bras et me souffle à l'oreille :

- Je suis sûre qu'elle nous tend un piège. Je n'ai pas confiance en elle. C'est beaucoup trop louche.

Je lui lance un sourire rassurant et tente de la réconforter :

- Moi j'ai confiance en elle ; elle n'aurait pas pris autant de risques pour nous faire sortir des cachots si elle avait prévu de nous faire un sale coup ici. Il faut la suivre.

Nous la rattrapons et franchissons la porte d'entrée à ses côtés.

Un vent froid se lève soudain pendant que la porte disparaît dans notre dos.

- Souvenez-vous qu'ici, à part les murs de ronces, rien n'est réel. Les situations qui vont se présenter à vous seront crées à partir de votre imagination : c'est grâce à votre esprit que vous arriverez à les contrôler, nous murmure Cornelia avec une appréhension non dissimulée dans le regard.

Soudain, des bruits de sabots retentissent ; un centaure apparaît au détour d'un virage et se dirige vers nous.

- Quelqu'un a peur des chevaux ? demande Amelya, sarcastique.

La couleur de la robe du centaure est sombre, tout comme son regard qui nous transperce tour à tour. Une fois arrivé à notre hauteur, il prend la parole d'une voix froide et grave :

- En décidant d'entrer ici vous avez décidé de risquer votre vie. Et celle-ci ne sera sauve que si vous combattez vos peurs sans répit. Le malheur s'abattra sur vous dès que votre courage aura faibli. N'essayez pas de vous défiler, ou dites adieu à votre survie.

J'échange un regard étonné avec Cornelia alors qu'il reprend :

- Une fois votre chemin commencé, vous ne devrez plus vous arrêter. Vous allez choisir des portes et irez là où elles voudront vous mener. Si, à chaque étape, vous réussissez, je vous retrouverai pour vous guider.

MystérieuseOnde histórias criam vida. Descubra agora