Chapitre 24

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- Tu penses que je ne suis qu'un pion ? Alors je vais t'expliquer le concept des échecs.

Jason fait volte face et me lance un regard meurtrier.

- Tu vas bientôt mourir, ce n'est qu'une question de temps, mais on dirait que tu veux accélérer ton sort.

- Tu as tort. Tu ne peux rien contre moi.

Il hausse un sourcil et un rictus moqueur vient étirer ses lèvres.

- Je te trouve bien sûre de toi.

- Si mon destin était vraiment de mourir, je ne serais pas ici à te parler, mais j'agoniserais sur le champ de bataille.

- La femme qui a voulu te tuer a malheureusement échoué, et tu as survécu, répond-il en haussant les épaules. Les Renégats qui t'entouraient t'ont vue te nimber d'un halo blanc avant que tu ne perdes totalement connaissance. C'est à partir de ce moment-là que tu as changé de statut : tu n'es plus un vulgaire cafard à éliminer, mais un rat à étudier.

Je m'assois sur le bord du lit, indifférente à cette charmante comparaison, et il reprend :

- Crois-moi, tu aurais mieux fait de mourir là-bas. Maintenant que nous connaissons la puissance de ton pouvoir, nous allons l'analyser sans relâche.

Je frémis en repensant à ce que m'a dit Cornelia.

Je sais ce que font les Renégats à leurs ennemis. Tu ne mérites pas ça. Personne ne mérite cette souffrance.

Et maintenant qu'ils m'ont vue échapper à la mort, ce qu'ils vont me faire subir sera pire. Je demanderai bien quelques informations à Jason, mais je pense qu'il a déjà assez parlé pour aujourd'hui. Il risque de se buter si je lui pose des questions.

Avoir des renseignements sur les Renégats me paraît envisageable maintenant que je suis dans leur repaire, mais ça ne sert à rien tant que je suis coincée ici. Il va d'abord falloir que je trouve un moyen de m'évader...

Perdue dans mes pensées, je ne vois Jason sortir de la pièce qu'au moment où il claque fermement la porte, faisant presque trembler les murs.

Je m'allonge sur la couchette et passe mes mains lasses sur mon visage en soupirant.

Je m'apprête à essayer de trouver le sommeil quand, près un déclic métallique, la porte s'ouvre à nouveau brusquement.

Ils ont vraiment envie que cette cellule en ruine me tombe sur la tête...

Un homme et une femme s'approchent de moi mais la noirceur de la nuit m'empêche de distinguer leurs visages.

Je me redresse mais l'homme me stoppe dans mon mouvement et me maintient fermement à la base du cou, m'arrachant un gémissement de douleur tellement la pression qu'il exerce sur ma clavicule est forte.

La femme plante une seringue dans mon cou et hésite avant d'appuyer lentement dessus, comme si elle regrettait son action.

Je sens que je vais bientôt sombrer dans l'inconscience, mais je parviens encore à distinguer la conversation de mes deux invités :

- La prochaine fois, c'est toi qui administre le sérum. Je déteste faire ça.

- Tu as peur d'éprouver de la culpabilité ? répond l'homme en riant. Ce n'est qu'une fillette qui s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment !

- Justement, c'est bien ça le problème. Elle est parfaitement innocente, tu le sais aussi bien que moi. Ensorceleuse ou pas, elle ne devrait pas être ici.

MystérieuseDonde viven las historias. Descúbrelo ahora