Nantis

Chapitre 7 : Secrets

— Je ne sais pas si je suis prêt à m'afficher comme ton petit-ami.

— Pourquoi ? S'offusqua-t-elle, Tu as honte ?

— Non, je n'ai pas honte, Gabrielle, j'ai peur. Oui je sais, ce n'est pas très courageux de ma part et désolé si je ne te fais pas rêver, mais c'est la vérité. J'ai peur. Je suis effrayé.

— Mais de quoi ? Balbutia la jeune fille prise au dépourvu.

— ... J'ai peur de ce que Ethan et Noah pourraient me faire subir, lui avoua-t-il.

Gabrielle écarquilla les yeux de surprise, n'en croyant pas ses oreilles.

— Mais ils ne vont rien te faire ! S'exclama la jeune fille, Je sais qu'ils paraissent effrayants parce qu'ils ont beaucoup de pouvoir dans notre école, mais je les connais bien, ce ne sont pas des monstres ! Et puis, je fais ce que je veux de ma vie ! Si je te choisis, ils n'ont rien à dire là-dessus !

— Non Gabi, la coupa-t-il, Ils ne paraissent pas effrayants, ils le sont réellement, mais tu ne t'en rends pas compte car tu as toujours vécu de leur côté.

— Mais de quoi tu parles ?

— Bordel, ouvre les yeux !

Et c'était bien la première fois qu'il levait la voix contre elle.

— Noah et sa bande tyrannisent tout le lycée ! Si tu fais partie de leur ligne de mire, tu te fais détruire ! Tu ignores le nombre de personnes qui vivent un enfer tous les jours parce qu'ils ont porté préjudices au grand Noah Khan ou encore à ton parfait Ethan Franck !

— Je ne pensais pas que tu les détestais à ce point... Murmura-t-elle, perplexe.

— Noah, Ethan, Ellie et toute sa bande, ils n'ont rien vécu, on leur a tout donné à la naissance, enchaina Raphaël, Ils sont nés avec une cuillère en or dans la bouche, ils n'ont jamais compris que les gens normaux devaient fournir des efforts – voire même des sacrifices – pour arriver là où ils en sont, ils n'ont aucune idée de ce qu'ils détruisent avec autant de facilité. Si je suis scolarisé dans ce lycée aujourd'hui, c'est parce que j'ai travaillé comme un malade pour avoir le meilleur dossier possible, je n'y suis pas parce que mes parents ont des relations bien placées, j'y suis parce que je le mérite, pas eux.... Alors, Gabrielle, dire que je les déteste est un euphémisme, je les hais.

— Mais... Tenta-t-elle de l'interrompre, ne comprenant même plus comment ils en étaient venus à aborder ce sujet.

— Je suis désolé, souffla Raphaël, Mais il fallait que ça sorte.

Secouée par cette conversation brutale, Gabrielle se releva du lit avec difficulté, ne sachant plus trop quoi penser.

Elle bégaya, prise au dépourvue :

— Moi qui voulait t'inviter officiellement à la soirée d'Halloween de Noah ce week-end... J'imagine que tu ne veux pas y aller ?

— Plutôt mourir.

« Plutôt mourir » que de passer une soirée avec sa petite-amie ? Songea-t-elle abasourdie, Elle se demandait d'un seul coup s'il tenait réellement à elle.

— Je ne pensais pas que tu pouvais détester encore plus mon monde que moi-même.

— Tu ne le détestes pas Gabi, l'interrompit Raphaël blasé, Tu ne le détesteras jamais, pas comme moi en tout cas.

— Tu penses sincèrement que je suis comme Noah, n'est ce pas ? C'est ce que tu penses de moi ?

— Gabrielle ...