Chapitre 3 : Don't stop the party

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— Je t'en prie, fais comme chez toi, lança Lucas ironique en arrivant derrière elle.

— Tu me suis maintenant ? Souffla-t-elle, exaspérée.

— Je suis chez moi.

— Justement, non.

Un blanc gênant s'installa et Ellie se mordilla la lèvre inférieure, n'osant se retourner vers lui. Elle devait reconnaître qu'elle avait été un peu loin, pour le coup. Elle s'empara d'une bouteille de jus d'orange et referma le frigidaire, espérant que le bruit puisse terminer cette conversation, puis elle se retourna pour attraper son sac. Faisant semblant d'ignorer le regard accusateur de Lucas dans son dos, elle en sortit une flasque en argent dans laquelle elle avait pris soin de mettre de la vodka pure. Elle attrapa un verre sur le comptoir et le remplit généreusement du liquide avant de le compléter par le jus d'orange qu'elle venait de piquer. Elle s'arrêta un instant, hésitante, puis se décida finalement à se retourner vers Lucas.

— Tu en veux aussi ?

— Non.

Sa réponse lui glaça le sang et elle se retourna rapidement pour avaler son verre. Visiblement, il n'avait pas digéré sa remarque. Ne voyant plus réellement quoi faire pour se sortir de là, Ellie décida de continuer sur sa lancée, après tout, elle était déjà mal partie, ça ne pouvait pas être pire désormais.

Elle avala le contenu de son verre puis passa devant lui sans rien dire pour poser son verre dans l'évier. Elle respira un grand coup puis se tourna vers lui, prête à affronter son regard plein de haine.

— Lucas, commença-t-elle en tentant de garder une voix calme et distante, Si tu veux me faire culpabiliser pour ce que je viens de dire, tu n'y arriveras pas... Je n'ai pas assez de cœur pour ça.

— Tu n'en as pas du tout, cracha-t-il.

— Je sais, murmura la jeune fille, songeuse, J'en ai perdu l'utilité vers mon dixième anniversaire.

— Au même titre que ton cerveau, visiblement.

— Oui probablement, lui accorda-t-elle en souriant.

Lucas la toisa de haut en bas avec pitié. Ellie était ridicule, elle et ses grandes phrases, faire comme si elle était différente de tout le monde, comme si elle ne ressentait jamais rien, alors qu'elle souffrait comme un chien et manquait cruellement d'attention.

— Allez, vas-y, l'encouragea-t-elle, dédaigneuse, Dis ce que tu as sur le cœur, tu en meurs d'envie !

— Ça ne servirait à rien... Souffla t-il, Tu te fiches de ce que je pense.

— Presque pas, se moqua-t-elle avec un sourire en coin.

— Tu te crois intéressante en plus ? L'interrogea t-il, blasé, Pourquoi tu prends tout le monde de haut comme ça ? Qu'est-ce que t'as de plus que nous ? Qu'est-ce que t'as de plus que moi ?

— Je ne sais pas ... Une vie, peut-être ? Ironisa la jeune femme non sans vraiment se gêner pour se foutre de sa gueule en même temps.

Le garçon ne répondit pas et elle ajouta avec de grands gestes :

— J'ai tout ce que je veux ! Des amis, du style, de la classe, un rang social, un nom, énuméra Ellie avec fierté, De l'argent.

— De l'argent, répéta Lucas avec dégout.

— Oui de l'argent ! S'exclama-t-elle, Et ne crache pas dessus Lucas parce que tu te sers de celui de ton oncle et ta tante pour être scolarisé dans un des meilleurs lycée de Paris. Alors tu critiques mon monde, mais tu sais bien en profiter quand ça t'arrange.

NantisWhere stories live. Discover now