Chapitre 42 : Juillet - Entre la Vie, Le Vide et le Chaos

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Parfois, je passe de longs moments à penser. La distance est perturbante et pesante par moment. J'aimerais qu'il soit avec moi, juste pour le sentir près de moi, sentir son odeur, ses caresses... Ces jours-là, le soleil et la bonne humeur de ma mère ne suffisent parfois pas à me sortir de mon spleen.

D'ailleurs, ma mère n'arrête pas de me prendre en photo, comme si elle avait peur de ne plus se souvenir de moi. Au début, elle n'a pas très bien pris le fait que je retourne là-bas, mais elle a vite compris que j'avais rencontré la personne qu'il me fallait, et surtout que j'avais besoin de lui.

Je n'ai pas osé envoyer un message ou un mail pour prendre de nouvelles, même si je sais que lui m'en a envoyé, et pas qu'un. Ella m'a envoyé un texto le lendemain où je suis rentré. Apparemment, il s'est pointé chez elle, furieux. Du coup, j'ai peu de lire ses mots.

Je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il voit surement d'autre fille. Mais au final, je ne peux pas lui en vouloir. Je suis partie sans prévenir, sans une explication. Et puis, il a promis de m'attendre, même si à l'heure actuelle, je ne suis pas certaine qu'il se souvienne de cette promesse.

Ce sont des choses que j'ai évoquées avec mon psy. Il m'aide à aller mieux, mais il me prépare aussi à mon retour, à affronter les choses qui me font peur, à prendre conscience de la réalité. Prendre conscience que, certains jours seront toujours plus durs que d'autres, mais que je pourrais les surmontés si je suis préparée.

Je suis en train d'écouter Yellow de Coldplay, lorsque ma mère frappe à ma porte.

-J'ai du mal à me dire que tu pars pendant un mois. Tu viens à peine de rentrer.

-Maman ça fait trois semaines que je suis ici à trainer et ne me mens pas, tu commences à en avoir marre. Et puis tu pourras venir me voir, c'est à une heure de route d'ici, et puis je rentrerais surement un week-end, je suis autorisé à sortir.

-Je suis tellement fière de toi. Tu as fait le bon choix, tu sais. Je sais que c'est difficile pour le moment, mais tu as fait le bon choix.

-Je sais. Il me manque...

-A moi aussi, tous les jours.

-J'aimerais tant qu'il soit encore là.

-Ma chérie, dit-elle en passant une main affectueuse dans mes cheveux, si ton père était encore ici, tu n'aurais jamais eu à faire ce séjour, tu ne serais jamais partie et tu n'aurais jamais rencontré Adam.

Ma mère a raison. Elle est surement la seule personne au monde à trouver du positif dans l'évènement tragique qui a chamboulé nos vies. Mais elle a raison. Sans ça, je n'aurais jamais rencontré Adam, je ne serais pas tombée amoureuse de ses yeux couleur océan, je n'aurais jamais connu les frissons de ses caresses, je n'aurais jamais vécu ces moments.

Je caresse doucement mon poignet. Le tatouage qui s'y trouve me rappelle à quel point je me suis retrouvé en le rencontrant. Il me rappelle ces moments sur la jetée, il me rappelle le nouvel an, il me rappelle aussi mon anniversaire, mon ivresse, notre passion contre cette porte... Tous ces instants, qui font que je suis devenue celle que je suis et qui malgré moi, marque et marqueront ma vie à jamais.

Il me manque tellement. Parfois, je regrette mon choix, mais la plupart du temps, je me dis que j'avais besoin de ça. J'avais besoin d'être loin de lui pour accepter par moi-même et avancer.

-Tu as tout ce qu'il te faut ?

-Oui, ça devrait aller, dis-je en pliant mes affaires dans ma valise.

Always love and songs...Where stories live. Discover now