Chapitre 42 : Juillet - Entre la Vie, Le Vide et le Chaos

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-J'ai décidé de me soigner. Tu sais, ma dépression et tout ça...

-Emma, dit-il en se penchant vers moi, posant sa main sur la mienne, dans ce cas tu as fait le bon choix et si ce gars t'aime, il comprendra. Mais tu ne crois pas qu'il mérite d'être au courant.

-Il le saura, quand j'y retournerais.

-Donc tu retournes là-bas... Dans combien de temps ?

-Début septembre. J'ai commencé les séances de thérapie, et j'entame la thérapie de goupe. J'en ai pour un mois environ d'après mon psy, j'aurais le droit aux visites, je pourrais sortir le week-end. Le plus gros est déjà fait d'après lui... Normal étant donnée le nombre de ses copains qui a essayé.

-Emma, si j'avais su que c'était si dur pour toi...

-Tu ne pouvais pas savoir...

-Bien sûr que si, si je m'étais intéressé à autre chose qu'à ma petite personne, j'aurais vu que tu allais vraiment mal...

-Matt... Ca n'aurait rien changé. Parfois il arrive simplement que deux personnes ne soient pas faites pour être ensemble...

-Depuis quand es-tu si philosophe et sage ? Dit-il en riant.

-Depuis que j'ai appris ce qu'est d'être aimé telle que l'on est. Et toi et moi, on sait très bien que nous n'étions pas sur la même longueur d'onde et que ça n'aurait pas marché de toute façon.

-Je sais... Je m'en suis rendu compte à la minute ou je t'ai vu tout à l'heure.

Ses yeux plongent dans les miens, je ne peux que lui sourire pour le rassurer.

-Le changement te va bien. Quand nous avons échangé ces mails, je ne m'attendais pas à ça, mais vraiment, je suis heureux pour toi. Je ne le connais pas, mais ça se voit que tu tiens à lui. Ton corps, mais aussi tes yeux parlent pour toi.

Un long silence s'installe entre nous, mais contrairement à ce qu'on aurait pu croire, ce n'est pas pesant ou angoissant. C'est confortable et naturel. Comme deux amis qui se connaissent bien qui se retrouvent.

-Tu as vu Alyssa ?

-Non, je la vois tout à l'heure. Elle passe beaucoup de temps avec Simon en moment.

-Oui, j'ai entendu parler de ce gars. Il était avec toi là-bas, c'est ça ?

-C'est un très bon ami, en effet. Il était français et du coup, ça nous a forcément rapprochés, dis-je avant de boire de grandes gorgées de mon eau. Ils se sont rencontrés quand elle est venue à Thanksgiving.

Nous restons un long moment, à parler de tout et de rien. Il me raconte ce qu'il a fait durant cette année, je lui raconte ce qu'il m'est arrivé. Je lui parle de lui, du contrat que j'ai fini par accepter.

Josh a été très compréhensif quand je lui ai expliqué la situation. De toute façon, et pour reprendre ses mots, peu importe le temps que cela prendra, il veut me signer. Mais il veut aussi que je puisse faire les choses bien, et pour ça, j'avais besoin de revenir ici.

Je quitte Matt en lui promettant de le revoir avant de partir et de lui envoyer des mails pour lui raconter l'avancement et la vie au centre.

Je suis un peu anxieuse à l'idée d'aller là-bas, mais je sais que c'est pour mon bien, enfin notre bien. Car si je vais mieux alors notre avenir à un sens. Je ne suis pas prête à affronter ce que la vie m'offre avec lui sans ça.

Les jours suivant se suivent, mais ne se ressemblent pas. Je profite à fond de ma mère, passe beaucoup de temps à me pavaner dans le jardin en profitant du soleil, quand il ne pleut pas. Parce que oui, même en juillet, en Normandie, il pleut. Mais je m'en moque. J'aime autant la pluie que le beau temps ici. Finalement, mon chez-moi me manquait plus que ne l'avait imaginé. Je passe des heures à écouter de la musique, bouquiner, gratter ma guitare, et regarder les photos de nous...

Always love and songs...Where stories live. Discover now