Chapitre 4: Première discussion

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La professeure de mathématiques entre dans la pièce. Elle inscrit son nom au tableau, Madame Anton. Elle a une corpulence un peu ronde, est de petite taille, a les cheveux bruns coupés au carré et porte des lunettes qui lui donnent un air sévère.
Les élèves qui sont sortis rentrent à leurs tours dans la salle voyant que la professeure commence déjà à taper du pied d'impatience. Décidément elle n'a pas l'air commode. Elle fait de rapides présentations en nous demandant de nous présenter et je profite de cette occasion pour connaitre le nom de la grande blonde assise sur la chaise d'à côté. Le son de sa voix sort de sa bouche comme une mélodie et je peux entendre le prénom d'Hailey.

Par inattention je fais tomber un stylo qui est rattrapé par Hailey bien avant qu'il ne touche le sol. Comment a-t-elle fait ? Autant de vitesse pour un geste anodin m'est impossible, surtout sans y prêter la moindre attention la seconde d'avant, alors, comment y arrive-t-elle ? Je pose l'hypothèse qu'elle prend de la drogue remarquant ses pupilles dilatées et ses yeux changeant de couleur. Ils sont maintenant noirs. Je n'arrête pas de la fixer, étant perturbée par ma découverte.

"Là c'est toi qui n'arrêtes pas de me dévisager." me dit-elle entre deux prises de note.

"Désolée... C'est juste que tes yeux ont changé de couleur entre le cours d'avant et maintenant."

Elle semble stressée.

"Non ce n'est rien, ne t'inquiète pas j'ai juste mis des lentilles avant de venir en cours de maths."

"Ah, je vois." lançais-je peu convaincue.

"Au fait, tu t'appelles Tonie c'est ça ?"

"Oui c'est ça, et toi c'est Hailey ?"

"Oui c'est ça, tu es nouvelle dans le coin ? Je ne t'ai jamais vue auparavant, un visage comme le tien ne s'oublie pas."

"Oui j'ai emménagé il y a de ça cinq mois chez ma mère, mes parents ont divorcé et mon père habite dans le Montana." Lui répondis-je, ne réagissant pas à sa remarque étonnante.

La professeure nous interrompt finalement et nous reprenons le fil du cours.

Cela fait maintenant un peu plus de trois heures que les cours ont commencé, ils ne m'ennuient pas pour l'instant mais je préférerai être ailleurs. Je n'échange plus un seul mot avec la belle blonde pendant les dernières heures qu'il nous reste. Elle me lance simplement quelques regards, appuyés la plupart du temps, et me sourit régulièrement, ce qui a pour effet de me faire rougir, systématiquement.

Je rentre chez moi, encore sous la pluie qui n'a pas cessé de la journée, et me jette dans mon lit. Ma mère rentre peu de temps après en claquant bruyamment la porte, apparemment contrariée. Je descends la voir. Elle dépose machinalement son insigne et sa ceinture de sécurité sur le meuble de la cuisine et vient embrasser mon front. Depuis son déménagement elle a été engagée en tant qu'adjointe au chérif et doit être formée afin de prendre la place de son supérieur qui doit partir à la retraite. Elle ne compte pas ses heures et semble épuisée ce soir. Cette marque d'attention me réconforte, cela fait longtemps qu'elle n'en avait pas démontrée.
Nous préparons le repas et discutons de nos journées respectives.
Je monte dans ma chambre après avoir regardé le JT dans le canapé.
Je ne tarde pas à m'endormir en pensant à la journée qui m'attend demain.

La vie dont je rêveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant