Dark Shadows : La renaissance du corbeau

Prologue

Le plafond et les murs étaient gris. Il n'y avait sans doute jamais eu de papier peint, peut-être de la peinture mais si tel était le cas, elle s'était largement écaillée. Et puis, bien évidemment, il y avait ces barreaux... Ces putains de barreaux à la fenêtre et à la porte. Comme si la porte blindée ne suffisait pas, comme si nous n'avions pas assez l'impression d'être enfermé... J'avais le sentiment d'être comme un lion en cage...

Cela faisait à présent deux ans quatre mois deux semaines et six jours que je pourrissais dans ce trou. Et ce n'était pas fini... Tout cela ne faisait que commencer.

J'avais pris l'habitude de relater chacune de mes journées dans un petit carnet que ma mère m'avait apporté la première fois qu'elle était venue me voir. Ainsi, j'avais conscience du temps qui passait, ce qui me rassurait quelque peu. L'isolement poussé à l'extrême comme ceci rend dingue, véritablement.

Archer, mon amour de frère que j'avais quitté alors qu'il n'était qu'un enfant, grandissait et devenait peu à peu un jeune homme. A chaque visite qu'il me rendait au parloir, j'avais le sentiment qu'il avait grandi, et malheureusement, je n'étais pas là pour l'accompagner dans cette période difficile et trouble qu'est l'adolescence...

L'absence de ma mère était également très difficile à supporter. J'avais eu le sentiment de la perdre une seconde fois, et j'en étais à nouveau la seule responsable. Chaque soir, avant de m'endormir, son visage apparaissait devant moi mais inexorablement, il s'effaçait de plus en plus....

Et puis, il y avait Zac... Celui qui était à mes yeux l'amour de ma vie... Son absence me pesait et était source de douleur... J'avais besoin de lui et sans lui, j'étais incomplète... Il était mon alter ego et c'était aussi grâce à lui que j'arrivais à tenir...

Je savais que je méritais ce qui m'arrivait mais c'était dur, je n'avais pas de mots pour décrire ce que je ressentais... C'était mon Enfer Personnel mais je m'y étais résignée, Justice avait été faite. Mais je gardais espoir. A ma sortie, tout rentrerait dans l'ordre. Je pourrais reprendre une vie ordinaire, avec ma famille. Avec Zac, tout pourrait devenir réellement officiel. Pour la première fois de ma vie, je parvenais à me projeter, à imaginer un futur avec quelqu'un. Nous pourrions prendre un appartement ensemble pour commencer, travailler tous les deux et puis... peut-être qu'avec le temps, l'envie de devenir mère s'immiscerait en moi pour se concrétiser neuf mois plus tard. Je pourrais surveiller mon frère, veiller sur lui et être l'heureux témoin de ses premiers émois amoureux. Je pourrais voir ma mère amoureuse aussi...

L'enfermement et la solitude vous évoquent des pensées que vous n'auriez jamais eues auparavant. Cependant, elles rassurent alors vous vous accrochez à elles, vous vous y raccrochez pour ne pas sombrer dans la folie, pour ne pas vous foutre en l'air en vous pendant avec l'horrible camisole qu'il vous enfile, au crochet qui dépasse du plafond et qui semble vous appelez inexorablement. Vous vous y raccrochez d'une telle manière que vous finissez par les croire réelles. Et c'est là que le drame se produit...

A vouloir espérer et rêver d'un futur meilleur, on en oublie toutes les embûches de la vie, tout ce qu'elle peut vous pousser à faire. Au fond, l'individu n'existe pas, il n'y a qu'un collectif qui chercher à atteindre le bonheur.

En tant que Shadows, j'aurais dû m'attendre à un nouveau revers de la médaille au moment où je penserais que tout serait terminé. Mais tueuse, Shadows, Ace ou quoi que ce soit d'autre, je restais simplement une humaine, une jeune femme brisée par la vie qui essaiera toujours de recoller les morceaux de son enfance détruite. J'aurais dû savoir que ce qui m'attendait à l'extérieur allait être bien pire que tout ce que je vivais dans cette cellule...

Voici la suite de Dark Shadows. Le personnage de Harry Styles ne me convenant plus, j'ai décidé de le remplacer par Zachary Jackson. J'espère que ces modifications ne vous gêneront pas et que cela vous plaira.

Prenez soin de vous et continuez de croire