Pas de problèmes... Bon, allons y ! Dit-il sur un ton enjôlé. Comment pouvoir être si joyeux d'avoir maths, sérieusement ?

Attends ! Dis-je en lui retenant le bras, pourrais-tu rentrer en cours dans genre... 10 minutes s'il te plait ? Parce que de nos jours, les gens pourraient penser qu'on a fait des choses pas très catholiques au lieu d'aller en cours, si tu vois ce que je veux dire, dis-je sérieusement.

Là, il explose de rire, mais genre, vraiment. J'ai pu apercevoir toutes ses dents, bien blanches en passant.

Shhttt, le suppliais-je presque de se calmer, on va t'entendre abrutit.

Désolé, il s'arrête tant bien que mal, mais se mort les joues pour éviter de repartir dans un fou rire.

Bon, à dans 10 minutes ! Ricanais-je, maintenant pars là-bas, dis-je en indiquant la porte des toilettes.

Il s'exécute et je peux rejoindre ma classe. Je toque et j'entends la voix grave du prof me dire d'entrer. Je rentre donc et perçois toute la classe, me regarder de travers. Je m'y attendais dans tous les cas. Je soupire et m'excuse de mon retard très tardif. Je file m'assoir à ma place habituelle, au fond de la classe et m'installe tranquillement, un sourire scotché aux lèvres rien qu'en repensant à Tyson qui rigolait véritablement, en étant lui. Sans se voiler la face, tout en étant simplement lui même et c'est franchement apaisant.

Mademoiselle, sortez vos devoirs, me surprend le professeur, qui me sort directement de mes pensées, me ramenant à la réalité, c'est à dire, à un cours très ennuyant de mathématiques et non une sorte de flirt avec Tyson.

Je sors dans les 3 secondes suivantes, mon cahier cependant vide des exercices demandés hier pour aujourd'hui. Il est surtout griffonné de petits dessins que de leçons d'algèbre ou de trigonométrie. Je m'attends à ce que le prof me passe un savon. Je lui tends mon cahier et il réajuste ses lunettes rondes afin d'inspecter le léger contenu de celui-ci.

Après une vingtaine de secondes de stresse intense, de transpiration et de transe, — la blague — il arque un de ses sourcils et relève ses yeux mécontents vers moi, avant de finement déclarer :

Il serait peut-être temps de vous mettre au travail. Le dessin ne vous apportera jamais rien dans votre misérable vie ! Les maths vous seront utiles si vous savez les maîtriser, espèce d'ignorante.

Il marque une pose, sûrement entrain de chercher les mots qu'il va me dire dans quelques secondes.
Finalement, je m'attendais à pire, il prétend que
j'ai et aurai une misérable vie et que je suis une "espèce d'ignorante". Si ça lui plait de lâcher des propos insultants à ses élèves, pourquoi pas. Mais critiquer les personnes qui sont heureuses en travaillant un métier qu'il leur plait, là, pour le coup, je ne le suis pas. Je parle bien sûr du "le dessin ne vous apportera rien dans votre misérable vie". Les peintres sont merveilleux, Picasso, Van Gogh, Monet, Botticelli ou Vinci, ils ont tous un talent fou et... Même si, pour la plupart d'entre eux, n'avaient pas une grande reconnaissance à leur époque, à l'heure d'aujourd'hui, leurs œuvres font la beauté de notre monde. Donc, mon cher Monsieur, vous avez tord.

Le prof cherche encore ses mots, mais ne trouve plus de répartie. Il lâche donc :

Donnez moi votre carnet de liaison, vos parents seront certainement ravies de savoir que leur fille ne travaillent pas en classe de mathématiques.

Bad LoveWhere stories live. Discover now