This feeling is troubled

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Thaïs :

Je détestais le lundi. Comme la plupart des gens, me direz-vous.

Mais ce lundi-là, deux jours après le concert de The Purpose, je pouvais le dire : cette journée s'annonçait déjà d'une banalité affligeante.

J'ai shooté dans le vide, rageusement, me rendant d'un air morose en math.
La cour s'était vidée, j'étais pour la énième fois en retard. Une catastrophe. J'étais une catastrophe.
Soudain, une main m'a attrapé le bras. Je me suis retournée.

Il y avait du vent, les cheveux de Mathis semblaient avoir été coiffés à l'explosif.

On avait pas échangé de mots depuis. Il m'a souri timidement.

Mon cœur a raté un battement.

- Oh, tu m'as fait peur, me suis-je exclamé.
Il m'a souri et des petites faussettes se sont dessinées sur ses joues. J'ai croisé mes bras sur ma poitrine, et je me suis détournée, ignorant les palpitèrent de mon cœurs que je ressentais jusqu'au bout de mes doigts.

- Il faut qu'on parle.

- J'ai cours dans cinq minutes, Mathis.

- Tu as écouté les chansons que je t'ai conseillées ?

Bien sûr. Je les avais écoutées jusqu'à la dernière note, jusqu'à les enregistrer de manière à pouvoir les chantonner. J'avais toujours l'impression de créer un lien très intime lorsque j'écoutais la chanson préférée de quelqu'un. L'impression qu'un bout de son âme était coincée au détour des couplets. Alors j'avais écouté, décrypté Mathis.

J'ai fait la grimace.

- J'ai pas eu le temps.

- Bof, mauvaise excuse, a-t-il ri. Trouve un peu mieux Thaïthaï. Note que, vu ton imagination ça devrait pas être compliqué.

J'ai souri franchement.

-Je dois y aller ! Mon imagination ne me sauvera pas d'un renvoi si j'ai trop de retard.
Il a posé sa main sur mon bras. Pourquoi ce garçon était si tactile ? Ça en devenait perturbant.

-Tu trouves pas que c'est un temps idéal pour marcher ?

Une bourrasque de vent m'a fait tressaillir.

-Euh sincèrement ? Non.

-Pour marcher avec moi ?

J'ai hésité.

-T'as pas cours ?

Il a dodeliné la tête.

-Si.

J'ai levé les yeux au ciel.

-J'ai gym.

-C'est pas une raison pour sécher, ai-je grogné.

Il a haussé les épaules. J'ai fait mine de m'éloigner.

-Thaïïs...

Je me suis arrêtée. Il avait gagné depuis longtemps.

-Bon, j'espère que tu as un super itinéraire de marche.

Mathis :

Ses cheveux volaient dans tous les sens. Elle a serré ses mains sur son manteau.

-On va où ?

-Je sais pas. Tu as froid ? ai-je enchaîné.

-Oui, a-t-elle grogné.

Bon. Elle était pas de bonne humeur. J'ai enlevé ma veste et je l'ai posée sur ses épaules.
Elle m'a jeté un regard en biais.

-Trop galant, a-t-elle raillé.

Les étoiles ne brilleront pas ce soirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant