This feeling is dolorous

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Mathis :

Elle a finalement ouvert les yeux.

- Salut, a-t-elle chuchoté de sa voix grave.

- Salut, ai-je répliqué.

Elle n'a rien dit. Elle nous a regardé tour à tour, Clément et moi.

Il y eu un silence un peu gêné, finalement interrompu par Clément :

- Tu veux un biscuit ?

Elle a eu un sourire franc.

- Non merci.

Silence. Elle a lentement passé la main dans ses cheveux et puis a souri :

- Merci.

J'ai rien répondu. Je savais même pas vraiment pourquoi elle me remerciait. Mais ça n'avait pas de réelle importance.
Et on a regardé la neige tomber, silencieusement.
Elle s'est rendormie
Puis toujours en silence, j'ai pris mon sac et on s'est éclipsé.

Thaïs :

- De la neige ! s'est écriée Eva. On dirait... Des pellicules !

Je fait la grimace :

- Poétique...

- Non, a renchérit Georgia. On dirait plus... Du sucre !

- Ou de la farine, a continué Mireille.

-  De la coke, a supposé Ben.

On s'est toutes retournées vers lui, un regard désapprobateur.

- Quoi ? a-t-il soupiré. J'ai dit ce qui me passait par la tête. Je me sens un peu brusqué dans ce groupe : toutes les filles sont contre moi juste pour un petit mensonge.

Il avait fini par nous avouer que Mathis était allé à l'hôpital avec Babeth, sous nos regards atterrés.

- Un petit mensonge ? a répété Mireille d'une voix sourde. C'est le même genre de petits mensonges que tu dis en permanence !

Ses yeux brillaient de colère. Il a reculé.

- "Oh je trompe ma copine ce n'est qu'un petit mensonge.", l'a-t-elle imité.

- Je n'ai pas de copine, je ne trompe personne.

- Tu comprends ce que je veux dire ! Ce n'est pas un petit mensonge, c'est important, a-t-elle hurlé.

J'ai posé ma main sur son bras. Elle s'est raidit.

- Venez, on va à l'hôpital ! a-t-elle dit d'une voix forte.

- Quoi ? a gémi Ben. C'est à l'autre bout de la ville.

- J'ai mal aux pieds, a râlé Eva.

- Mireille a raison, a appuyé Georgia. On peut pas les laisser seuls à l'hôpital. On doit y aller.

Intérieurement, j'ai senti mon cœur se serrer. Le fait qu'il soit parti sans rien me dire, après ma déclaration avortée me laissait mal à l'aise. Il aimait Babeth, ai-je pensé. Il l'aimait et la protégeait et cette idée me brûlait de l'intérieur.
Je ne voulais plus le voir. Ni elle.
Je voulais oublier sa présence, son existence. Moins j'y pensais, moins je souffrais.

- Alors Thaïs, tu en penses quoi ? a demandé Ben.

J'ai soupiré. Mon regard a glissé sur chacun d'eux.

- Allons-y.

Mathis :

- On rentre ? m'a demandé Clément.

Les étoiles ne brilleront pas ce soirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant