La Fugue (2016)

> Chapitre III

« -Je m'en voulais de ne pas dire ouvertement que je la trouvais... Sympathique. »

Un rire résonne en échos à ses paroles, mais la mère se reprend rapidement en fermant les yeux.

« -Environ trois jours passèrent, je l'avais aperçu quelques fois. Elle me gratifiait d'un faible sourire, mais le cœur n'y était sûrement pas. Pendant un cours de mathématiques, la professeur m'a envoyé à la recherche de feuilles au CDI. J'ai ensuite entendu des pleurs qui venaient des toilettes. J'ai fait comme si de rien était, mais les sanglots s'intensifiaient. Cela me faisait de la peine, j'ai donc pris mon courage à deux mains et ai toqué à la porte.

-C'est... Occupé., a grogné une voix.
-Ouvre.
-C'est occupé, ok ? Tu te bouges le cul et va aux toilettes d'à côté !
-Maelys ?

Je venais juste de reconnaître sa voix. J'ai alors tapé de nombreuses fois à la porte, jusqu'à ce qu'elle se décide enfin à m'ouvrir. Ses yeux étaient bouffis, elle sondait mon regard, à la recherche d'une quelconque moquerie. Mais, je ne voulais pas me moquer, j'étais juste inquiet. Peut-être étais-je même tout simplement surpris qu'une fille comme elle sache pleurer. »

Il se mord la lèvre, se rappeler de douloureux souvenirs n'est pas chose agréable. Sa mère lui prend la main, pour tenter en vain de le rassurer.

« -Elle a haussé les épaules, en fixant mes yeux.

-T'es content ? Tu vas pouvoir aller te foutre de la gueule de la moche avec tes potes.
-Je ne vais pas le faire.

Elle a haussé les sourcils, avec un rire amer.

-Ah bon ? Quelle est la raison qui t'en empêche ?

Je ne voyais pas l'intérêt de répondre à une question où elle connaissait la réponse.

-C'est quoi ton problème, pourquoi tu pleures ?
-Je ne pleure pas., cracha-t-elle.
-Je m'en suis aperçu., ai-je dit, sarcastique.
-Ça te regarde pas. Remonte en cours, ils vont se demander ce qu'il t'est arrivé.
-Tu sais quoi ?

Elle m'a interrogé du regard. Fier de mon idée, j'ai pris un stylo qui se trouvait toujours dans ma poche, pris sa main et y est inscrit mon numéro.

-Si tu veux me dire ce qui ne va pas, n'hésite pas.

Je me suis retourné et suis remonté en cours. »

Un sourire se dessine sur le visage d'Axel en se souvenant de leurs tièdes peaux qui se rencontraient.

« -J'ai attendu son message, j'avais toujours cet espoir qu'elle allait m'écrire. Elle l'a fait, après environ un mois. Un simple message qui a fait battre mon cœur à cent à l'heure.

Numéro : Inconnu                                               Heure : 18h09

RDV Parc, 20h.

Maelys

Je suis arrivé plus tôt que l'heure indiquée, mais elle était déjà là. Ses cheveux bruns volaient dans le vent. Quand elle s'est retournée et m'a vu, elle a fait un sourire qui voulait tout dire sur son état d'âme. Elle était brisée. Totalement. »