Chapitre cinq : Prises de tête :

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      Aujourd'hui, Deith et moi avons profité du beau temps faire du shopping, nous avions parcours les rues les plus chics de la ville et avons dépensé l'équivalant de deux mois de salaires dans des vêtements et accessoires en tous genres. Après une longue et rude matinée, ayant eût la merveilleuse idée de mettre des talons, j'ai presque supplié Deith pour que nous nous posions dans un café le temps de reposer mes pieds endolories un moment. Il y en avait un en bas de la rue dans laquelle nous étions, j'avais l'habitude d'y aller, je raffolais de leur Longo colombien extra fort. Il suffisait d'une goutte de cette délicieuse boisson pour réveiller n'importe qui. Lorsque nous arrivâmes dans l'enseigne, nous commandâmes chacun une boisson avant d'entamer la conversation :

- Tu sais, je n'ai même plus de places dans mon armoire et notre appart' est bien trop petit je trouve. Chéri, que dirais-tu de déménager ?

Une serveuse nous apporta nos commande, Deith attendis son départ, pris une gorgée de Longo, puis grimaça.

- C'est... amer. Je t'aménagerais un dressing dans la chambre d'Amy si tu veux.

Ce n'était pas la réponse à laquelle je m'attendais, je la trouvais même plutôt indécente. En vérité, je me fichai pas mal de mon armoire trop petite. Le problème c'était que tout ce qui se trouvait dans cet appartement me faisait penser à Amy. De plus je voulais m'offrir mon propre foyer et, même si nous étions ses colocataires, c'était Amy qui avait acheté celui-ci. Je pense que Deith le savais parfaitement d'ailleurs mais ces derniers temps il était ailleurs, distant et ce, bien avant que tout cela ne commence. Après un silence, je lui pris la main. Et répondis d'une voix douce.

-Tu sais que là n'est pas le problème...

Deith leva ses yeux cernées, inexpressif, avec son look de rockeur défoncé il était magnifique. Ses yeux verts, ses cheveux de jais et sa peau qui trahissait ses origines anglaise tant elle était blanche lui donnait un charme fou. Mais dernièrement il avait perdu son étincelle. Ce n'était plus le guerrier déterminé que j'avais connue, c'était comme si une partie de lui était morte et cela m'effrayait.

- Kiara arrête de me regarder comme ça.

- Comme quoi.

- Comme si j'étais un foutue chien battue, je vais bien. Et tu n'as pas à en t'en faire pour moi. J'ai juste eu une mauvaise passe mais ça va aller. C'est juste...

Un silence, il hésitait à me parler de ses problèmes.

- C'est juste quoi ? demandai-je agacé.

- Tout par en couille et ça m'effraie : que va-t-il advenir de nous ? Tu penses sérieusement qu'exterminer les Gilligans est une bonne chose ? Et si on choisit de les épargner que fera-t-on d'eux ? Réussirons-nous au moins à gagner cette stupide guerre tout en les épargnants ? On est seul et on a aucunes réponses et ce, parce que ceux qui en avait se sont fait massacrer, Daniel, Tany, Leo, Amelia.... Pendant des années j'ai été entrainé pour ne pas avoir peur, recevoir des ordres, et les exécuter. Et honnêtement c'était facile je n'avais pas à me demander si les ordres était bon ou mauvais pour moi ou l'humanité, je butais des cibles et recevait de l'argent en échange. Mais maintenant, quoi que je fasse, je risque la vie d'un de mes proches.

Je n'ai pas pu répondre à Deith à ce moment-là. Tout simplement parce que je n'avais moi-même aucunes réponses. J'étais fatigué, fatigué de me battre pour des causes que je ne comprenais moi-même pas, fatigué de perdre mes proches dans des combats sans but. Le monde autour de nous se dégénère et personne n'est capable de faire quoi que ce soit pour le changer. Je déteste ma vie, ce cercle vicieux dont les mots d'ordre sont douleurs et guerres sans fin. Il m'arrive parfois de fermer les yeux et de m'imaginer un monde dans lequel tout cela n'avait pas existé, un monde sans magie, un monde où nous pourrions vivre nos vies sans se soucier de l'apparence, la culture ou la puissance du voisin, un monde où chacun se contenterais de vivre sa vie tout simplement.

Je donnerais n'importe quoi pour vivre dans un monde sans magie. 

Light me upWhere stories live. Discover now