Chapitre 20 : Reconnaître ses torts (Cole)

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— Ne te vexe pas pour si peu, tenta-t-il de se rattraper en voyant que j'étais à moitié sérieux.

Ça aurait été tellement tentant de prétendre être vexé pour partir. Je pouvais toujours prétexter avoir une réunion ou un truc dans le genre. Il ne travaillait pas dans ce milieu, il ne pouvait pas vérifier.

— Alors qui est cette femme ? Je la connais ? demanda-t-il, plus curieux que jamais.

— Heather, répondis-je avec la plus grande indifférence possible.

Je bus une gorgée de mon café pendant que son visage se décomposait. J'aurais dû m'attendre à cette tête. En même temps, pas très surprenant après ce qui s'était passé entre nous.

— Heather ? Comme ton ex-femme ? Avec qui ton mariage n'a duré qu'à peine un mois ? manqua-t-il de s'étouffer en se rendant compte de la situation.

— Je me fiche de ton avis, lâchai-je d'un ton froid.

— Tu te rends compte de la stupidité de ton geste ? essaya-t-il de m'avertir.

Il venait de m'insulter. Je ne devais pas répliquer. On était amis, du moins, en théorie.

— Tu es vraiment tombé amoureux de cette gonzesse, soupira-t-il, dépité par cette nouvelle. Je n'arrive pas à croire qu'un mec comme toi, qui prétendait ne jamais tomber amoureux, je tiens à le préciser, en soit capable.

— Tu sous-entends quoi par un mec comme moi ?

— Tu le sais très bien, lança-t-il comme une évidence. Tu ne t'attaches pas aux femmes. Tu les baises puis tu les oublies le lendemain. Mais tu ne tombes pas amoureux d'elles. Et ne me dis pas que cette Heather est l'amour de ta vie, c'est une gamine. Je ne suis pas sûr que ce soit le genre de femme que tu peux baiser quand ça te chante.

Pourquoi s'obstinaient-ils à me montrer que cette relation était vaine ? Ils pensaient sûrement que Heather était mauvaise pour moi. Ils ignoraient que ce n'était que moi qui étais mauvais pour elle.

— Ce n'est pas parce que tu sais ce qui se passe dans mon lit que tu me connais, ripostai-je d'un air qui se voulait neutre.

Il leva un sourcil, il n'était pas très convaincu. Il était persuadé de mieux me connaître que quiconque. Comment pouvait-il en ignorant tout de moi ?

— Ok. Si tu es heureux avec cette femme, tant mieux pour toi. Mais sérieusement, tu l'aimes vraiment ?

— Aussi bizarre que cela puisse sembler, oui, avouai-je.

— En effet, c'est très bizarre, reconnut-il avec hésitation. Je me rappelais encore quand tu disais que jamais tu ne te ferais avoir par l'amour.

Dans le fond, j'ignorais ce que c'était. J'avais encore beaucoup de mal à décrire ce sentiment même encore aujourd'hui. Finalement, tout ce qui comptait c'était que je voulais être avec elle, peu importe comment ça pouvait s'appeler.

— Tu ne veux pas y croire, fais ce que tu veux... Mais c'est la première fois que je peux m'ouvrir avec une femme. Je ne peux pas tout lui dire, je ne veux pas la brusquer, mais je l'envisage. Je n'ai pas à me cacher derrière un masque quand je suis avec elle et même si je le fais, ça ne dure pas.

— T'es vraiment amoureux bordel de merde ! s'exclama-t-il, amusé.

Il eut un sourire plus que ravi. Finalement, il appréciait de savoir que Cupidon m'avait marqué de son arme la plus douloureuse.

— On peut résumer la situation comme ça...

— Mais votre première relation a été un échec, me rappela-t-il d'un ton presque dépité.

La Décadence des Flamants - Tome 2Where stories live. Discover now