Chapitre Trente

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     Alyssa

Comme à chacun de ces cours, je suis tranquillement assise sur une chaise dans un coin à observer les autres membres de mon groupe. Un bâillement m'échappe. Je crois que je n'aurais pas dû autant tarder à m'endormir hier après avoir fait la fête avec Mélina et Nelly. Tant pis. Je n'ai pas vraiment pour intention de participer aujourd'hui de toute manière. C'est toujours la même rengaine comme on dit...

Contrairement à moi, le reste des élèves est bien plus attentif à ce qui se passe. Chacun est dans son coin ou réunit un petit comité afin de travailler convenablement et efficacement. Et comme à chaque cour de Capacité, c'est Benjamin qui mène dans notre troupe.

Nous n'avons pas trop parler depuis les événements d'avant-hier. Je pense qu'il m'en veut encore un peu. Et bien que cette situation me met mal à l'aise, je ne fais rien pour essayer d'arranger les choses. C'est idiot je sais mais je suis fatiguée et je ne veux pas m'énerver. Je ne veux pas l'embêter d'avantage lui non plus en remettant tout cela sur le tapis. C'est pourquoi je préfère rester là où je suis à simplement l'observer faire.

«Et bien mademoiselle Taylor ? Vous comptez rester ici à ne rien faire encore longtemps ?» Déclare Monsieur Guzman en me sortant de mes pensées.

«Je ne me sens pas très bien aujourd'hui monsieur. Je crois qu'il vaudrait mieux pour moi que je reste ici à observer et analyser de loin.» Mentis-je en mimant une expression embêtée.

«Allons bon, n'essayez pas de m'avoir avec vos dons de comédienne. Il fallait aller voir l'infirmière dans ce cas. Levez-vous. Vous avez besoin de travailler vous aussi alors n'essayez pas d'échapper à la règle.»

Peu motivée, je me résigne bien assez vite sous le regard insistant de mon supérieur. Je n'ai pas vraiment le choix. Je me lève donc lentement avant de m'étirer un peu. Ceci fait, mes yeux se dirigent sur ma Salamandre. Benjamin est dos à moi, continuant de s'entraîner bien qu'il n'en ait pas vraiment besoin. Il est l'un des plus doués de sa classe. Tout le contraire de ce que je suis. Du moins, pour le moment. Je ne compte pas garder un tel niveau longtemps. J'y arriverais. Quand j'en aurais la motivation bien sûr.

Hésitante, quelqu'un ne tarde pas à prendre une décision à ma place. En effet, la main de mon professeur me pousse vers la petite troupe en même temps qu'il suit mes pas de près.

«Benjamin.» Lance-t-il.

«Oui monsieur ?» Répond immédiatement le jeune rouquin en se tournant vers nous.

«Je peux savoir ce que vous faites tous ? Ne laissez pas cette demoiselle de côté. Je pense qu'elle aurait bien plus besoin de votre aide que les autres au vu de son niveau actuel. Non ?»

«Hum, oui vous avez raison monsieur.»

Sans trop exprimer une grande conviction, Benjamin me fait signe de venir vers lui. Et c'est avec le même entrain que je me dirige vers lui. Une fois face à lui, je l'observe quelques secondes dans les yeux avant de m'en défaire lorsqu'il se met à m'imiter. Je ne suis pas vraiment à l'aise du fait que nous sommes en froid en ce moment. Benjamin est un peu comme un grand frère pour moi. Nerveuse, je dépose ma main contre mon bras.

«Et bien ? Qu'est-ce que vous attendez ?» S'impatiente le professeur.

Mes yeux se lèvent vers lui tandis que je le regarde d'un air questionneur. L'impatience commence à se lire dans son regard. Visiblement, il n'aime pas perdre son temps aujourd'hui. Je suis sûre qu'il pense que je suis une fois de plus inactive donc inutile dans son cours. Et malgré moi, cela m'agace. Je resserre ma main sur mon bras discrètement, enfonçant mes ongles au passage.

Ne te brûle pas les ailesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant