Passé. Présent. Rêve. Réalité. Je ne sais pas ce que je préfère.

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D'un regard en coin, je contemplai les cheveux blonds de Maël qui tombaient sur son visage en de petites boucles légères. Ils étaient plus longs que la première fois où je l'avais rencontré. Mais j'avais toujours cette même envie de glisser mes doigts dans sa chevelure blonde et soyeuse. Il finit par se tourner vers moi, laissant ses yeux dans les miens, son visage marquant un plus grand sérieux : 

- On t'accompagne, m'annonça-t-il. Si tu es décidée à partir, alors nous t'accompagnerons où tu le désireras.

- Vous n'êtes pas obligé...

- On sait, me coupa-t-il en m'offrant un sourire emplit de tendresse. Mais on ne te laissera pas. C'est totalement inenvisageable.

Sa main glissa sur ma joue et je serrai les dents pour lutter contre mon envie de céder aux larmes qui venaient s'agglutiner contre mes paupières. Je hochai faiblement la tête avant de la laisser tomber contre son épaule. Son bras passa dans mon dos, veillant à passer suffisamment bas pour ne pas appuyer sur mes blessures. 

J'avais eu tort. Je n'étais pas seule. Je ne le serai plus jamais. Isidora vint s'allonger tout contre mes jambes, me recouvrant de cette chaleur si douce qui m'avait tant manquée. Et, trop épuisée pour réfléchir plus longtemps, je me laissai envahir par le sommeil. Prononçant juste, tout bas, un merci presque inaudible mais que l'un et l'autre devait percevoir avec clarté. 

  ♫ 

- On se réveille, la belle au bois dormant. Ou plutôt, l'ours grognon.

Je grognai vaguement, m'agrippant à mon oreiller pour qu'il lutte avec moi contre celui qui osait nous déranger de la sorte. Mais l'oreiller grognait aussi. Chose plutôt surprenante, je le concédai aisément. Suffisamment pour que je daigne ouvrir un œil. Les grands iris jaunes d'Isidora me contemplèrent avec une désapprobation flagrante. Au moins, l'oreiller pourrait réellement protester avec moi. Je soupirai avant de m'allonger sur le dos, conservant ma tête confortablement installée sur son flanc. Je grimaçai quelque peu en m'étirant avant qu'un visage pâle se pencha au-dessus de moi. Le large sourire moqueur du bel ange me fit arquer un sourcil, sceptique. 

- Pas facile la vie à la dure, hein ?

- Je veux un lit, soufflai-je mollement en remontant un bras pour couvrir mes yeux et les abriter de la lumière naissante.

- On s'y fait vite, tenta-t-il de me rassurer. Kenan a trouvé un ruisseau à quelques mètres, si cela t'intéresse.

- Sérieux ? Je n'aurai pas pensé avoir le luxe de me laver, affirmai-je en me redressant vivement. Alors oui je veux !

Il me gratifia d'un nouveau sourire, sa main se tendant pour m'aider à me redresser. Avec une précaution exagérée, il me hissa sur mes jambes alors que je grimaçai. Mon dos me signalant son mécontentement après une nuit passée dans des conditions aussi précaires. Néanmoins, une fois la douleur dissipée je fus surprise de me sentir légère. Mon corps n'était pas courbaturé comme la veille et je me sentis dans une forme presque anormale pour la situation. Je dus donc reconnaître que la nuit n'avait pas été aussi catastrophique que ce que je prétendais. Vaguement, je passai mes doigts dans ma nuque, incertaine. Avant de me contenter de soupirer. Il ne servait à rien de me torturer, aucune réponse ne me serait apportée. 

Mollement, je me penchai en avant pour récupérer mon sac dont la lanière se cala naturellement sur mon épaule. Isidora s'étira longuement, plantant ses griffes dans la terre dans des ronronnements de satisfaction. Au moins, l'une de nous deux était heureuse de notre nuit à la belle étoile. Elle se sentait plus à son aise dans ce lieu vaste qui lui permettait de se déplacer à sa guise, sans risquer de ravager le mobilier. 

Water LilyWhere stories live. Discover now