Chapitre Sixième

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La télé s'éteint me laissant plongée dans mon angoisse et mon incompréhension la plus totale. (J'ai beau chercher la télécommande, il n'y en a aucune aux alentours..) J'avais bien voulu croire à des monstres, à des voitures qui apparaissent de nulle part, à des maisons abandonnées en pleine montagne, mais je ne pouvais décemment pas accepter le fait qu'un homme dans un écran avait communiqué avec moi.

Ma tête me fait de plus en plus mal. Je sens tout mon organisme se réchauffer au plus profond de moi même, comme un volcan près à exploser ; la colère et la rage s'emparent de mon esprit, éradiquant la peur qui jusque là avait été ma seule compagne. J'avais envie de tout démolir, je voulais crier, arracher toutes ces stupides photos accrochées au mur. D'ailleurs qu'est ce qu'elles foutent encore là ?

AAAAH CA N'A AUCUN SENS POURQUOI EST CE QUE JE SUIS ICI PUTIN DE MERDE ??????

Sans m'en rendre compte je me retrouve à piquer une crise de nerfs, il faut que j'évacue cette haine qui me bouffe de l'intérieur.

Je me griffe. Mes bras sont recouverts de rouges, mais je m'en fous. Je continue. Plus fort. Plus Vite. Comme un défouloir je ne peux plus arrêter, mes ongles sont des armes et ma peau l'ennemi.

Les larmes finissent par me monter aux yeux, MAIS NON, je leur interdis de couler, c'est trop facile de pleurer. Non, le temps n'est pas à la mélancolie, je veux retrouver ma putin de vie normale, je veux que quelqu'un m'explique, je veux que ma jambe arrête de me faire mal merde.

Après 10 bonnes minutes passées à frapper à peu près tout ce qui m'entourait tout en criant comme une hystérique, je décide, enfin, de réagir de manière calme et réfléchie. Pour la première fois depuis le début de tout ce bordel, je prends le temps d'analyser réellement ce qui m'entoure.

Sur la petite table en bois du milieu du salon sont disposés quelques bonbons mentholés à la marque inconnue, je me rappelle alors que cela doit bien faire plusieurs heures que je n'ai rien ingurgité. Ma main se tend. J'en emporte un jusqu'à la commissure de mes lèvres. Mon côté parano ressort : et si c'était du poison ? Oh et puis c'est pas comme si un vulgaire bonbon allait m'achever après tout ce par quoi j'étais passée...

Le goût est plutôt désagréable et me pique la gorge. J'ai toujours préféré les caramels de toute façon...

Je continue ma petite promenade à travers les différentes pièces, toutes plus effrayantes les unes que les autres. Dans chacune d'elle j'essaie de m'imaginer des scènes de vie de famille avec comme acteurs ; certaines des personnes photographiées, ça me rassure, et puis je me sens moins seule. Je me mets même à me demander quelle aurait été notre vie à nous, si nous avions vécus dans une telle maison... Parce que, à dire vrai, la notre est en tout point différente.

Maman a mis beaucoup de temps à la décorer, notre maison, tout est méticuleusement pensé : l'accord des couleurs avec les textures, le placement des meubles de telle façon à ce que les bonnes énergies puissent circuler etc ... Il faut dire que depuis qu'elle a rencontré Charles, elle s'est totalement métamorphosée. Sa joie de vivre est réapparue, elle ne fait que plaisanter, tout le temps. Bien que son rire me casse littéralement les oreilles, car ressemblant aux sons d'un chimpanzé essayant de communiquer, je suis heureuse pour elle. Charles n'est pas mon père biologique, mais ça ne change rien, aucun lien de sang ne nous relie, mais nos cœurs eux, seront unis à jamais.

À force de me perdre dans mes pensées, je ne me suis pas rendue compte que ma jambe avait arrêté de me faire souffrir...Je trouve ça étrange sachant qu'il y a quelques instants je pensais devoir me l'amputer , je décide de retirer le bandage qui l'entoure. C'est alors que je me rends compte qu'il n'y a plus aucune trace de blessure, comme si je ne m'étais jamais fait mal. Je n'arrête pas de passer mes doigts sur ce qui , était, une énorme plaie. Plus rien. Comme disparue.

Je me rappelle alors du bonbon. Non, serait-ce possible ? Genre Alice aux pays des merveilles ? Un bonbon qui guérit ? C'est sûr qu'avec un caramel ça m'aurait pas fait ça....

Je suis assez contente de m'être au moins débarrassée de cette douleur qui me paralysait. Reste encore à résoudre le léger problème de "Où sont tous les gens ?" Mais ne soyons pas trop pressés, tout vient à temps à qui sait attendre.

On sonne à la porte.

Cette fois-ci je ne m'attends pas à y rencontrer quoi que ce soit de normal. Je me prépare psychologiquement à voir débarquer une licorne argentée ou un truc dans le genre. Une grande inspiration, et je pousse la poignée.

Encore une fois, personne. Alors que je m'apprête à la refermer mes yeux se posent sur le paillasson qui se trouve à l'entrée. J'y observe alors un menu McDonald délicatement disposé, près à être dégusté. Bon c'est décidé, sois je suis complètement droguée, soit les gars de McDo sont vraiment forts.

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Bon j'espère que je vous embrouille pas trop, j'ai tellement de détails dans ma tête qui se bousculent que je sais pas trop comment retranscrire ça à l'écrit.

Enfin bref j'espère ne pas vous avoir déçus avec ce chapitre. la bize.

#PrayForParis







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