Chapitre Troisième

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Mon cerveau chauffe, mes neurones se perdent, j'essaye tant bien que mal de comprendre, de trouver ne serait ce qu'un semblant de normalité à tous ces événements qui se sont enchaînés s'en prévenir.

Je me voyais conduire une voiture de luxe au milieu d'arbres d'espèces inconnus sur des sols humides et boueux qui ne me menaient nulle part.

Je tourne le volant un peu comme le font les acteurs dans ces vieux films des années 70 que Mme.Fintchet nous oblige à regarder tous les mercredis. 

Un coup à droite , un coup à gauche, un tours complet même, et pourtant la voiture ne vrille pas. Elle suit un chemin qu'elle a elle même tracé et ne répond pas à mes ordres ni à mes coups de pieds intempestifs sur ses petites pédales.

C'est la voiture qui m'emmenait et moi qui la suivait.

Je repassais dans ma mémoire ce que je venais de vire : les monstres, le sang, Arthur, le ciel, les cris.

Pendant tout ce temps, même si j'étais désormais à plusieurs mètres de mon point de départ, mon rythme cardiaque n'avait toujours pas retrouvé le bon tempo. C'est comme si une fanfare s'était emparée de mon organisme ; mes poumons soufflaient, comme de grosses cornes muses, des sons atroces qui s'échappaient de ma gorge tandis que mes dents claquaient pour marquer le rythme telles des castagnettes un jour de carnaval .

L'air devint rapidement irrespirable, la peur avait réussi à former une grosse boule au niveau de ma trachée. Si je n'étais pas morte déchiquetée par ces bêtes affreuses, j'allais à présent mourir par manque d'oxygène.

J'ouvris la fenêtre tant bien que mal, en essayant de focaliser mon attention sur le paysage ;  qui défilait beaucoup trop vite pour que je puisse comprendre ce qui m'entourait. Je tentai véhément de régulariser mon rythme cardiaque.

Après plusieurs minutes les yeux fermés, j'avais enfin réussi à retrouver un semblant de calme.

Je crus voir au loin des habitations ; des rangés longues de plusieurs kilomètres remplies de maisons toutes semblables les unes aux autres.

Je retirai la clé le plus rapidement possible. La voiture s'arrêta nette, me laissant partir.

Je voulais y croire ! 

Oui, elles étaient réelles, ces maisons étaient habitées : à l'intérieur je trouverai une petite famille en train de souper, je leur expliquerai tout. Ils me calmeraient, me diraient de jouer avec les enfants le temps d'appeler ma mère. Maman viendrait me chercher avec Alex et Lucas et je rentrerai. Demain ce sera les gros titres des journaux « Une adolescente retrouvée dans la forêt aurait vu des bêtes échappées du zoo tuer plusieurs personnes ».Maman m'obligerait certainement à consulter Mme. Johns, la psychologue du lycée, afin de ne pas être « perturbée » par ce que je venais de vivre. Tout reviendrait à la normale le temps d'une semaine ou deux.

Je voulais crier, hurler, je voulais que ce calvaire s'arrête ! Je voulais que la petite famille sorte et m'aide, mais aucun son ne réussit à s'extraire de ma bouche. Je titubai jusqu'à la porte, réunis mes dernières forces pour toquer. Ils allaient ouvrir. Ils vont ouvrir. Ils doivent ouvrir.

Ceux là doivent certainement être partis faire de courses, pas grave il y en a pleins des familles ici. 

Je me trainais avec horreur jusqu'à la porte voisine laissant couler sur mon passage le sang encore chaud de mes veines. Allongée sur le porsh, ma respiration me joua encore des tours. Je pus tout de même frapper 2 fois. Personne n'ouvrit. Pourquoi ?

Et si les bêtes revenaient ?

Sans m'en rendre compte j'étais repartie là où je me sentais le mieux, bercée par le vent je m'étais assoupie. J'y étais enfin revenue à ce petit monde. Mais il ne semblait plus aussi chaleureux, plus aussi charmant et apaisant qu'autrefois, il était à présent rempli de petites personnes qui me regardent. Elles me parlent mais je ne comprends pas, c'est alors qu'elles me sautent dessus et qu'elles me mangent. Je suis morte.

Je me réveille avec un mal de crâne horrible et un coup en compote après cette sieste passée sur du bois..  la sueur sur dos me répugne je me sens collante, dégoulinante, je fonds. 

Je n'arrive pas à savoir combien de temps j'ai dormi... mais manifestement pas assez longtemps pour que quelqu'un m'ait trouvée. Je me résigne à ouvrir la porte de la maison moi même après m'être lever péniblement. 

Je pousse, je tire, un coup de pied bien où il faut et elle cède.


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Ce chapitre est un peu moins long que les autres je m'en excuse (ou peut-être est-ce mieux ainsi ?) j'espère que vous arrivez à comprendre l'univers que j'essaie de créer et que vous appréciez votre lecture. la bise.




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