Chapitre Deuxième

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Les pas se rapprochaient, une alarme sonna, tout s'enchainait. Les enfants, les vieux, les grands, les petits, tous se mirent à courir dans une seule et unique direction comme si au loin se trouvait leur salue, comme si depuis le début, ils savaient.

Je ne comprenais rien, ma tête commençait à me jouer des tours, l'effroi, qui jusqu'à lors m'avait épargnée, m'envahit. Je sentis un souffle puissant prendre mon corps en otage, tout mon organisme fut brutalement paralysé par ce froid qui s'imissait en lui.

Courir ? A quoi bon, je ne saurai pas où aller.

Les pas se rapprochent.

Rester ? Et si je me faisais bouffer ? Peut-être que derrière tout ce vacarme se cachaient des monstres : d'horribles bêtes aux têtes hirsutes.

Les pas se rapprochent.

Où est-il ? Arthur. Je voulais le criait ce nom. Son nom. Celui que JE lui avais donné, pourquoi ne m'aidait-il pas ? Mais pourquoi le ferait-il ...?

Les pas se rapprochent.

Un instant de lucidité me surprit, je devais me lever !

J'étais parmi ceux qui malgré l'agitation générale, n'avaient pas bougé.

Les lâches. Les peureux. Ceux beaucoup trop craintifs pour prendre une décision qui pourrait pourtant leur sauver la vie.

Non je n'étais pas comme eux, j'étais MOI, je voulais rester en vie. Je ne comprenais toujours rien à la situation, à la raison pour laquelle j'étais ici, ni qui étaient ces personnes. Mais ça, je le savais : je devais vivre.

Plus facile à dire qu'à faire. Parce que oui, tout ce temps (quelques secondes ? 10 minutes ? 1 heure ?) j'étais restée couchée, affaissée sur ce sol qui m'avait recueillie  , et maintenant que je devais me mettre debout je sentais l'intégralité des muscles de mon corps fondre. J'étais en caoutchouc.

Impossible de me relever. La fatigue ai-je pensé...

Ils arrivèrent enfin. Les batards. Des êtres que même les plus grands scénarios de films d'horreur ne peuvent imaginés, des choses qu'aucun mot de notre langue ne pourrait qualifier. Ils étaient cent, mille, un milion. Ils courraient, mais comme si le sol était un obstacle à leur force. On pouvait deviner qu'un seul coup de pression suffirait pour que celui-ci ne cède sous leur poids.

Je me souvins qu'il fallait courir. Eux ; tous les autres... C'est ce qu'ils avaient fait. 

Un dernier regard à la petite fille : son minuscule corps entouré des crocs des chimères. La flaque était à présent, devenue immense. 

Au revoir Ema. Oui je lui avais enfin trouvé un prénom.

Elles étaient trop occupées à déchiqueter les autres, j'avais peut être une chance de m'en sortir. Je ne pensais à rien, mon cœur battait comme un tambour qui m'indiquait le rythme que me jambes devaient suivre. Je devais vivre. Elles allaient bientôt me voir, elles me mangeraient toute crue, je crierai de douleur, et jamais je ne pourrai savoir si Arthur s'appelle vraiment Arthur.

Je courrais maladroitement mais je n'avais pas mal , mes gestes étaient pourtant aussi grotesques que ceux d'un enfant en bas âge.

Je courrais toujours lorsque... Une voiture. 

Pourquoi une voiture ? Plus je réfléchissais et moins je comprenais cet endroit. Nous étions perdus, en pleine forêt, une forêt noire qui fait peur. Et au milieu de nulle part...UNE VOITURE ?

Pas le temps de réfléchir, elles approchaient, je devais faire quelque chose.

Casser la vitre ? Impossible. Mes bras, bien que musclés par les heures de danse, n'étaient pas assez forts. J'avais peur, une peur atroce qui te bouffe l'estomac qui te fusil le cerveau. Je voulais m'en débarrasser, je voulais tout arrêter. Je cherchais, partout : une branche, un caillou n'importe quoi.

Je suffoquais dans cet accoutrement ridicule. Je sentais la sueur dégouliner sur mon front, le froid m'inonder, puis le chaud, puis les deux à la fois. Des tremblements de plus en plus gênants me prirent de partout.

Peut être que si je laissais faire les monstres, mon agonie serait plus rapide, plus douce.

Cependant la nature humaine ne peut se résoudre à abandonner. Même si je savais qu'il n'y avait plus aucun espoir, mes mains continuaient de bouger, fouillaient, elles ne me répondaient plus. Elles, elles étaient courageuses, elles avaient encore la force de chercher une solution.

J'ai baissé les yeux l'instant d'une minute. Celle d'après je voyais la clé. Elle était la sur la serrure. COMMENT ?

Qui l'avait mise là ?

Pas le temps de pérorer, elles étaient derrière moi près à bondir pour en finir, la clé tourne, je démarre. Je suis partie.


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Chapitre 2 voilàààà, j'espère qu'il vous aura satisfait et que le suspens est encore présent . la bise.





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