Chapitre 2 : La Chose et le Prince ( corrigé )

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   Un an et demi s'était écoulé depuis l'arrivée de Rose au sein du foyer. La petite famille vivait heureuse et avait annoncé fièrement à tout le village qu'ils avaient adopté la petite fille. Cependant, les fraîcheurs du mois de Novembre arrivaient et apportaient avec elles un vent glacial qui avait amené bon nombre de maladies.

Aujourd'hui, le bûcheron était parti travailler et avait prévenu sa femme qu'il rentrerait tard. Quant à cette dernière, elle était allée en forêt pour cueillir de quoi cuisiner pour ce soir. La faim commençait à se faire rudement ressentir dans le village et chacun se nourrissait de ce qu'il avait sous la main. Rose était extrêmement mince. Elle était sale et vêtue des vieilles chemises qui lui faisaient des robes dû à sa petite taille. Quelques cheveux blonds comme l'or commençaient à pousser sur le sommet de son crane mais, malgré ses yeux bleus et ses cheveux d'or, ses grosses joues rebondies de bébé se creusaient de plus en plus et elle paraissait si fragile qu'elle ne dégageait aucune beauté. Quand le couple se décidait de la promener en ville, les gens les regardaient avec horreur.

Malgré toute cette misère, la famille s'en sortait et était plus heureuse que jamais. Le bûcheron se réjouissait de voir les mois froids arriver car il savait que les ventes de son bois allaient considérablement augmenter. De l'autre côté, Mélanie s'inquiétait pour Rose car elle était tellement fragile qu'elle se demandait si sa fille réussirait à survivre en cette période si rude.

Les parents de Rose tout deux partis, la fillette se retrouvait seule dans la chaumière au coin du feu ronronnant qu'avait allumé son père dans la matinée. Alors qu'elle commençait à s'assoupir dans ses couvertures, Rose fut sortie de son léger sommeil par une grande forme blanche qui s'était jetée sur la fenêtre -qui heureusement était fermée-. La chose essaya de briser la fenêtre mais les tout petits "clic clic" qui résonnaient sur le carreau démontraient clairement sa faiblesse et son incapacité à briser la vitre. Après quelques tentatives, la chose finit par s'en aller. Rose avait sagement regardé la scène de ses grands yeux bleus fascinés, heureuse d'avoir eu une occupation nouvelle.

Mélanie rentra une heure après avoir quitté la maisonnette et découvrit sa fille assise au coin du feu qui fixait intensément la fenêtre. 

- Que regardes-tu comme ça mon ange ? Tu devrais dormir à cette heure ci, déclara la mère qui avait capté l'attention de sa fille qui l'accueillit avec un grand sourire.

Elle s'approcha, attrapa Rose et l'embrassa avant de la reposer sur ses couvertures et de s'installer dans la cuisine pour préparer le repas. Des odeurs délicieuses émanèrent de la pièce, donnant à Rose une furieuse envie de se mettre quelque chose sous la dent. La faim lui fit monter les larmes aux yeux et la blondinette versa quelques larmes. Au moment où elle allait se mettre à hurler, son père fit irruption dans l'entrée qui était le salon et la salle à manger à la fois. Rose ravala immédiatement ses larmes, écarquilla ses jolis yeux et sourit grandement tout en tendant les bras pour que son père puisse la porter, ce qu'il fit. Il fit tourbillonner sa fille dans les airs tout en criant en direction de la cuisine qu'il était rentré. 

 - Chérie, tu ne devineras jamais qui j'ai aperçu aujourd'hui ! S'exclama-t-il tout en se dirigeant vers la cuisine, sa fille dans les bras.

- Dis moi, répondit Mélanie amusée par l'excitation de son mari.

- Le Roi de Belldor et son fils, le prince, en ballade à cheval sans aucune escorte ! Annonça Georges fièrement.

La paysanne écarquilla de grands yeux et demanda à son époux s'il était sûr de ce qu'il avait vu. Ce dernier opina du chef fièrement.

Le couple se mit à table une trentaine de minutes après leur discussion puis Mélanie alla nourrir Rose. Finalement, tous partirent se coucher. Etant donné qu'il n'y avait qu'une toute petite chambre pour les parents, Rose dormait dans l'entrée au coin du feu. La pièce était plongée dans le noir mais les jolies flammes rougeoyantes rassuraient l'enfant. Tout était calme dans la chaumière et Morphée avait plongé dans un long sommeil profond les trois membres de la famille.

La fille cachée de la Reine [ARRETE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant