UNTILTED ( EN PAUSE )

CHAPTER 4

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Oui, je suis en retard sur le chapitre ... Je devais poster hier soir mais je me suis endormie 😔... En espérant ne pas vous décevoir, je vous souhaite une bonne lecture et attend vos avis avec impatience !

Sur ce, à bientôt 🧸⌚️

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Isadora, Hampstead Heath, Londres

Ça fait cinq jours. Cinq jours que cette soirée à la Fabric m'a laissée comme une brume étrange dans la poitrine, comme un truc pas clair que j'arrive pas à ranger dans ma tête.

Je crois que j'ai eu la pire gueule de bois de toute ma vie et pourtant, je ne bois jamais.

J'ai passé le lendemain à alterner entre vomissements et siestes dans le noir, avec Daniela qui me nourrissait à la cuillère comme un bébé.

Et puis, deux jours après, j'ai reçu un message de Daniela avec une photo... et j'ai crié.

Moi. En train de lécher ses seins. Devant tout le monde. Sur le site officiel de la boîte.

J'avais complètement oublié. Ce moment. Cette bouteille. Ce goût d'alcool trop sucré sur ma langue. Cette sensation de liberté, de chaleur, de lumière dans mes joues.

C'était flou. C'était... étrange, en fait. Parce que je crois que j'ai aimé ça. Juste un peu. Me lâcher. Être quelqu'un d'autre, ou peut-être juste une autre version de moi. Une que je ne connaissais pas encore.

Mais bon. Après ça, j'ai essayé de faire comme si rien ne s'était passé. Chose qui était difficile avec une amie qui n'oublie jamais rien et qui fait tout pour vous le rappeler!

J'ai vomi sur un homme. Daniela a beau me l'avoir répétée, je n'en ai aucun souvenir!

Je suis retournée voir Gisèle à l'Ehpad une dernière fois, elle m'a dit que j'avais l'air pâle, que j'avais maigri mais j'ai trouvé que c'était elle, qui avait maigri.

J'ai vu l'étincelle dans ses yeux s'éteindre. Je l'ai vu.

Je crois qu'elle a senti que je partais bientôt. Moi aussi je le sens.

Ça flotte dans l'air, un peu comme les valises ouvertes dans ma chambre ou les t-shirts roulés dans un coin. Tout est en train de changer et je ne sais pas trop si je dois avoir peur ou si je dois sourire.

Le reste de la semaine, j'ai passé mes journées sous un plaid, devant des vieux films.

Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain, In the Mood for Love, Billy Elliot... Des classiques.

Je me suis également refaite la saga d'Harry Potter. Du thé à la fleur d'oranger entre mes mains, des chaussettes qui glissent.

La pluie qui tape contre les vitres. Et moi, là, en pyjama, à me demander si ce que j'ai vécu l'autre soir, c'était un rêve, ou le début d'autre chose. Une nouvelle moi.

J'ai essayé de changer avant que ce soit la vie qui me change et j'ignore si j'ai réussi.

Et là, maintenant... c'est la veille. Le jour avant le grand départ. Le Mexique. Sept mois loin de tout. Sept mois pour faire quelque chose de bien.

J'ai un peu peur, mais c'est une bonne peur, je crois.

Daniela est venue m'aider à faire ma valise. Elle a ramené une playlist horrible, pleine de reggaeton et de mecs torse nu sur les pochettes, et elle danse pendant qu'on plie mes affaires.