Chapitre 9

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Voilà le chapitre 9. :3 Merci pour vos précédents commentaires. ♥ Bonne lecture. \o/ Petit avertissement : présence de mutilation au début du chapitre (je préfère prévenir). Il y a beaucoup de descriptions dans ce chapitre, et très peu de dialogues. 

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CHAPITRE 9

Derek restait immobile, impassible. Son regard était fixé sur la porte d'entrée, là où Stiles s'était enfui il y a quelques minutes. Le loup ne comprenait toujours pas pourquoi il avait agi de la sorte. Que s'était-il passé ? Pourquoi avait-il soudainement senti comme un désir irrépressible d'arracher la chair à cet adolescent ? Derek savait pourtant qu'il considérait à présent Stiles comme, on pouvait le dire, un ami. Alors pourquoi avait-il fait ça ? Pourquoi l'avait-il effrayé ainsi ? Il était vrai que l'adolescent avait touché un point sensible en émettant le fait qu'il soit fautif de la mort de tous ses camarades. En effet, Derek s'était toujours senti plus ou moins coupable de la mort de sa famille, ainsi que de celle de sa sœur, d'Erica et de Boyd. Sans compter toutes ces personnes qui ont été sauvagement assassinées par sa folle d'ex petite-amie, Jennifer Blake. Stiles lui avait d'ailleurs bien fait comprendre qu'il ne sortait qu'avec des psychopathes et que tout le monde mourrait autour de lui. Il se rappelle encore des traits crispés par la colère et des yeux enflammés de rage de l'adolescent, lorsqu'il lui avait tout jeté à la figure, alors qu'ils étaient à l'hôpital pour tenter d'échapper à Aiden et Ethan. Le loup n'avait rien dit, laissant l'adolescent dire ce qu'il avait à dire. Derek ne l'avait pas montré, mais cela l'avait énormément blessé. Malgré tout, pour rien au monde il n'aurait laissé le moindre indice trahir son mal-être à cet instant.

« Mais qu'est-ce que je fous ? »

Le loup sursauta presque, lorsqu'il se rendit compte qu'il serrait les poings, et que ses griffes étant sorties par le feu qui brûlait à l'intérieur de son cœur, il venait de se blesser les paumes des mains. Du sang coulait d'entre ses doigts pour venir teinter, goutte par goutte, le plancher de son loft. Et il ne faisait rien pour arrêter ça. Pire encore, il se contenta de serrer encore plus, jusqu'à ce que le débit de sang ne s'accélère. Il serrait, encore et encore, comme se punissant lui-même de toutes les horreurs qu'il pensait avoir commises. Lorsque le loup-garou pleurait, ce n'était pas par le biais de larmes quittant ses yeux, mais par du sang s'écoulant de sa peau. A cet instant, il se sentait pitoyable ; presque monstrueux. Il avait l'impression de perdre le contrôle de ce qu'il faisait. Oui, il avait changé depuis son retour du Mexique. Et ce n'était pas parce qu'il devait s'accoutumer à sa nouvelle possibilité de métamorphose. Oui, Stiles avait raison ; il était au courant de choses que personne d'autre ne savait. Mais il devait garder le silence. Et ce n'était malheureusement pas son choix.

Le loup finit par délivrer ses mains de la pression griffue qu'il leur offrait depuis quelques minutes. Ses paumes étaient affreusement blessées, entaillées assez profondément pour que n'importe qui ne juge qu'il soit nécessaire de l'emmener en urgence à l'hôpital pour qu'il y subisse des points de suture. Cependant, Derek ne chercha pas à déclencher la guérison. Il se contenta simplement de regarder le sang couler le long de sa peau, en clignant lentement des yeux, comme s'il ne sentait rien. Pourtant, la douleur était lancinante et lui vrillait les bras tout entier, mais à ses yeux, c'était désormais son seul moyen de garder les pieds sur Terre. Son seul moyen de ressentir quelque chose de presque normal. Son seul moyen d'être un peu plus... humain ? Soudainement, comme pris par une pulsion subite et inconnue, le loup-garou se dirigea vers la cuisine, attrapa une assiette en verre et la jeta au sol. L'assiette se brisa en mille morceaux, répandant des copeaux de verre partout dans la pièce. Derek se pencha et en attrapa une poignée dans chacune de ses mains, avant de serrer le droit. Il sentait le verre s'enfoncer dans ses plaies déjà présentes, et en créer de nouvelles. Il put voir du nouveau sang frais perler de ses doigts, avant que le débit ne devienne de plus en plus abondant. Le loup se sentit tomber à genoux, tremblant, tout en cherchant encore et toujours à serrer plus fort, malgré le fait qu'il ne pouvait plus. Il se sentait brisé de l'intérieur, brisé par tous ces événements, toutes ces morts auxquelles il se sentait coupable. Il se sentait fautif quant à ce qu'il avait fait, ce qu'il faisait. Quant à la façon dont il réagissait. Il se sentait blessé de par ce qu'il était. Tout ceci était de faute, il le savait. Pourtant, revenir en arrière n'était plus possible.

The White Wolf - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant