Des bruits d'épées résonnaient sur le chemin qui menait vers la ville. Cinq jeunes hommes âgés entre vingt et vingt-cinq ans se battaient vertement à quelques pas de la voie. Trois d'entre eux étaient habillés plutôt commodément : bottes sans talons, manteau de route. Sur leur bras droit on pouvait cependant voir deux s entrelacés surmontés d'une couronne cousu dans du fil d'or. C'était presque comme si ces trois jeunes hommes attendaient cette empoignade et s'étaient vêtus d'une manière leur permettant de ne pas être désavantagés par une restriction de mouvement. Les deux autres combattants quant à eux ne jouissaient pas de cet avantage; leur redingote serrée ne semblait pas être faite pour des affrontements à l'épée et les bouffants jabots de leur chemise les incommodaient fortement due à la chaleur. Néanmoins ils ne reculaient pas et se battaient avec autant d'ardeur que les trois autres.
«Vous allez nous payer cher pour sa mort»! s'écria un des attaquants ayant les deux s sur la manche droite.
Il était sûrement le plus jeune du trio, blond alors que ses acolytes et adversaires étaient bruns et d'apparence plutôt frêle. Ses tirades étaient toutefois rapides et puissantes et son opposant qui jusqu'alors réussissait à les parer, reçut un coup d'épée dans l'épaule.
«Vous n'avez aucune preuve que c'est nous qui avons tué votre héritier! vociféra-t-il en reculant d'un pas pour changer de main.
- Ah non? Alors qui à part pour les Messi se verraient heureux de voir Neymar mort! Et vous ne vous êtes pas seulement contenté de lui, vous avez en plus assassiné ses amis Marcelo et Thiago»!
En criant ces mots, il donna un nouveau coup d'épée qui transperça la cuisse de l'Argentin. Celui-ci chancela et tomba lourdement au sol. Il jeta un coup d'œil sur son compagnon qui se battait contre les deux autres Brésiliens et découvrit avec horreur qu'il gisait par terre sans mouvement. Lentement il releva son regard sur le jeune homme qui se tenait fièrement debout devant lui et prononça avec tout le mépris et dédain qu'il avait :
«Vas-y, tue-moi mais sache une chose, nous n'avons jamais planifié le meurtre de Neymar da Silva Santos et s'il vous manque deux de vos camarades qui ont disparu en même temps qu'est mort votre héritier, pensez donc deux fois à l'identité de son ou ses assassins».
Il n'eut que le temps de finir sa phrase avant de s'affaisser avec une épée à travers la gorge.
«Jamais Marcelo ou Thiago n'auraient tué Neymar»! clama le jeune blond en arrachant sa rapière de la gorge de son adversaire.
Les démêlés de ce style devinrent presque une affaire du quotidien; après deux ou trois autres attaques les Argentins ripostèrent à leur tour. Naquit alors un début de guerre entre les deux familles Messi et da Silva Santos.
C'était le jour du duel, pendant le déjeuner, qu'entra un laquais dans la salle à manger. L'atmosphère chez les da Silva Santos était calme, aucun évènement n'était prévu pour cette journée qu'on pouvait passer tranquillement. En voyant l'absence de son fils, Andrea demanda à savoir si Neymar était parti se balader à cheval, chose qu'il avait habitude de faire, et ayant reçu une réponse positive, alla s'asseoir à table en disant de lui préparer quelque chose quand il rentrerait.
La salle à manger était une assez grande pièce avec une table sculptée en bois de rose se dressant au milieu. Les murs et le plafond étaient de couleur claire, peints dans une teinte orangée et la salle elle-même était fortement éclairée par les grandes fenêtres pendant le jour et par des magnifiques lustres durant le soir. Ce matin de début automne où les feuilles commencèrent toute juste à changer de coloration, se présenta très beau et les fenêtres furent ouvertes laissant entrer un agréable parfum frais. Le maître et la maîtresse de la maison mangeaient paisiblement en s'échangeant quelques nouvelles.
C'est alors qu'entra le laquais.
«Monsieur, il y a un officier qui désire vous voir.
- Ne peut-il pas attendre? demanda Maximiliano en déposant sa serviette.
- Il a dit que c'est très urgent et qu'il veut vous parler en privé».
Maximiliano s'excusa auprès de sa femme en lui promettant de régler rapidement le problème et sortit vers le salon où se trouvait ce mystérieux officier.
Dès qu'il entra celui-ci se leva et s'inclina. C'était un jeune homme robuste à la mâchoire carrée et aux mains larges et fortes.
«Monsieur da Silva Santos, commença-t-il en enlevant son chapeau, on m'a confié la lourde tâche de vous annoncer la mort de votre fils retrouvé sans vie tôt ce matin».
Andrea attendait patiemment son mari, ce n'était pas rare qu'il était appelé pendant les repas mais c'était assez singulier que quelqu'un se présentât d'aussi bonne heure. Vingt minutes s'écroulèrent sans qu'il ne revienne et elle commença à se questionner quand la porte s'ouvrit et entra son mari blême, l'air grave, le regard vide.
«Qu'y a-t-il»? demanda-t-elle en fronçant légèrement ses sourcils.
Elle regarda son époux avec inquiétude s'asseoir sur sa chaise et prendre sa tête dans ses mains. En moins d'une demi-heure, il semblait avoir vieilli de dix ans.
«Qu'y a-t-il »? répéta-t-elle avec une note de peur dans la voix.
Maximiliano leva ses yeux fatigués sur sa femme et soupira difficilement.
«Andrea, c'est Neymar...
- Que s'est-il passé? s'écria-t-elle d'une voix stridente.
- Il a été tué ».
Le verre que tenait Andrea dans la main tomba et fracassa le sol en se cassant en mille morceaux.
«On l'a retrouvé mort avec une balle dans la poitrine ce matin... ».
La pauvre mère poussa un déchirant gémissement et glissa lentement de sa chaise, la mort de son unique fils étant un trop grand coup pour elle.
La nouvelle se propagea très rapidement et vers le soir tous les Brésiliens étaient au courant de la mort de leur prince. Personne ne savait qui était l'auteur du meurtre et la confusion était générale mais très vite tous les doutes et les soupçons se dirigèrent vers les Messi. Qui à part eux verraient un avantage dans son assassinat! L'ancienne bande de Neymar se regroupa en plusieurs petits groupes en projetant des attaques alors que les aînés se réunirent entre eux angoissés par le nouveau problème qui leur était présenté : qui serait le prochain héritier? Cette question ne s'était pas posée de puis plusieurs générations puisque chaque fois les parents avaient au moins deux enfants mais Neymar était fils unique. Maximiliano était toujours vivant et c'était à lui de nommer son successeur faute d'héritier direct.
Les rivalités éclatèrent cependant. Les da Silva Santos se divisèrent en deux camps : d'un côté Alvares, cousin aîné de Neymar, qui se présenta avec la conviction de vengeance contre les Messi et de l'autre Fernando, frère de Maximiliano, qui sous la découverte de la disparition de Marcelo et Thiago, inséparables amis de Neymar, mis ses doutes sur eux créant ainsi une profonde division au sein de la famille. Tous attendaient la décision de Maximiliano mais celui-ci gardait le silence.
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Le vampire Neymar
Fanfiction«Non, ce sont mes forces qui se sont accrues mais jamais je ne deviendrai un vrai vampire. Pour cela il me faudrait que je m'arrête d'aimer». Voici l'histoire de Neymar da Silva Santos, héritier d'une longue lignée de noble, qui reprend vie dans le...
