Chapitre 9

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Playlist : Welcome To New York - Taylor Swift

Casque sur les oreilles, Lya ne cessait de penser à ses parents. Quand pourrait-elle de nouveau les contacter ? Il faudrait qu'elle pose la question au professeure Alley. Elle ne pouvait pas s'empêcher de se dire que si elle était ici, dans ce jet en direction de New York, c'était à cause de son père. Pourquoi voulait-il tellement qu'elle participe à cette foutue mission ? Peut-être pour la soi-disant promesse du chèque à la fin des cinq mois ? Pourtant, ils n'avaient jamais manqué de rien. Elle lui en voulait de ne pas l'écouter. Il savait pertinemment qu'elle tenait plus que tout au monde à intégrer l'Opéra de Paris, dès cette année, alors pourquoi lui faire ça ? Et sa mère n'avait rien dit, ne l'avait pas défendu non plus. Elle se sentait seule. Si seule.

Comme s'il avait lu dans ses pensées, Gabriel lui donna un léger un coup de coude. Elle se tourna vers lui, et retira son casque.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— J'ai hâte de rencontrer les autres Sauveurs. Si j'ai bien compris ce que vient de me dire la professeure Alley, il y a deux Américains, un Allemand, un Britannique, un Russe, un Japonais, un Chinois et un Coréen. Mais elle ne connaît pas leur nom.

— Dommage, on verra bien là-bas. Au moins, on pourra échanger sur nos cultures, ça sera enrichissant.

Il haussa les épaules.

— Je n'arrive toujours pas à y croire, avoua-t-il. Il y a quelques jours encore, je découvrais tout juste notre capitale, et maintenant on s'envole vers New York.

— Et si tu veux mon avis, je pense qu'on va en découvrir bien d'autres des villes pendant cette mission.

Elle se tourna vers le hublot. Le soleil avait presque entièrement disparu, il projetait ses derniers rayons sur l'océan Atlantique. Depuis une heure, elle tentait de garder les paupières ouvertes, mais elle commençait réellement à sentir la fatigue et l'épuisement de ces derniers jours intensifs. Surtout que depuis leur nomination, tout allait beaucoup trop vite.

— Tu ferais mieux de dormir, lui conseilla Gab. Nous n'arrivons que dans cinq heures, si mes calculs sont exacts. Je ne veux pas que tu aies une mine affreuse quand on descendra de l'avion, tu me ferais honte devant les caméras du monde.

Ils éclatèrent de rire. Gabriel se protégea le visage des coups de poings de Lya avec ses bras.

— Fais attention à ce que tu dis ! s'amusa Lya. J'aurais toujours assez d'énergie pour te taper.

Elle conclut cette phrase en frappant la nuque de son meilleur ami, puis s'adossa à son siège et soupira.

— Je sais bien qu'il faut que je dorme, mais j'ai tellement peur de faire encore ce maudit cauchemar.

— Il faut que tu te reposes Lya, tu ne peux pas faire autrement, lâcha Gab. Je serai juste à côté de toi s'il y a un problème.

Elle savait bien qu'il avait raison, mais c'était terrible de revivre cet événement traumatisant chaque nuit. Elle finit tout de même par fermer les yeux et s'endormit une minute plus tard, incapable de lutter plus longtemps.

Et le même cauchemar. Toujours cet océan.

Ce fut néanmoins une douleur fulgurante à la main qui la réveilla en sursaut. Elle étouffa un cri. C'était étrange, la sensation n'était pas comme les autres. Ça ne la brûlait pas, ce n'était pas non plus comme une lame qu'on viendrait lui planter dans sa peau, cette fois c'était plutôt comme si elle avait reçu une décharge électrique. Elle grimaça de douleur et se massa la paume de la main.

Il faisait encore nuit. Lya pouvait voir les étoiles à travers la vitre. Elle serra les dents ; sa main tremblait. Elle ferma les paupières. Elle attendit que la douleur disparaisse, et put enfin rouvrir les yeux après plusieurs minutes. Cette fois, elle pouvait distinguer les lumières d'une ville au loin.

LYA - Tome 1. Prise de conscienceWhere stories live. Discover now